Le vendredi 2 novembre 2018, une vive tension avait poussé l’imam principal de la grande mosquée à démissionner. A l’origine de cette démission, un fils d’un membre du comité de gestion a blessé l’enfant de l’imam qui défendait son père sur le choix de l’entreprise de construction de la nouvelle morgue de la mosquée. Quelques jours après, l’imam est revenu sur sa décision suite à l’intervention de l’Association malienne pour l’unité et le progrès de l’islam (Amupi), car, dit-on, le linge sale se lave en famille.
Tout est parti de la construction d’une morgue qui divise les riverains et certains membres du comité de gestion. Pour le choix de l’entreprise de construction, le comité de gestion et l’imam principal n’arrivait pas à se comprendre. Une situation qui a poussé l’imam principal Bakaye Kounta à rendre sa démission après la prière du vendredi dernier. “Populations de Banankabougou, mes chers amis et frères, sœurs, j’ai décidé de démissionner de mes fonctions d’imam de la grande mosquée de Banankabougou. Je ne savais pas que certaines personnes sont contre moi. La gestion de la mosquée est catastrophique. Je n’ai pas besoin de l’argent de la mosquée pour m’enrichir. La construction de la morgue dans cette cour va beaucoup aider les populations d’ici et d’ailleurs”. Et pour justifier sa démission, l’imam affirme que son enfant a été blessé par un jeune du quartier qui l’accusait de gérer à sa guise l’argent de la mosquée.
“Certains membres du comité de gestion de la mosquée n’ont jamais supporté la rigueur et la bonne gestion de la grande mosquée par l’imam principal”, note une source proche du dossier.
Informée, l’Association malienne pour l’unité et le progrès de l’islam (Amupi) a dépêché une équipe pour des négociations afin de le faire revenir sur sa décision. Après plusieurs heures de négociation, l’imam est revenu sur sa démission et dit avoir pris note des préoccupations des habitants de Banankabougou. Selon des sources un nouveau bureau a été mis en place après le retour de l’imam principal à son poste.
Pour rappel, depuis quelques semaines un collectif des jeunes du quartier de Banankabougou, dirigé par Alhatiou Dicko dit Abba, est opposé à certains membres du comité de gestion de la gestion de la mosquée sur la construction d’une moquée dans ce lieu de culte. Les opposants à ce projet de construction justifient leur refus par des risques de contaminations liés à la future morgue. Ils estiment qu’une morgue dans une mosquée comme celle de Banankabougou constitue un danger pour le voisinage en termes d’hygiène et de santé. Les défenseurs du projet soutiennent que le quartier est dans le besoin d’une morgue. Le financement de cette morgue serait déjà acquis auprès d’une personne de bonne volonté du quartier.
A. Diabaté