Charlatanisme à Sikasso :Un ‘’marabouc’’ entre les mains du procureur

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    Marabout, soi-disant détenteur de pouvoir occulte, Diakaridia Dagnoko, à peine âgé de 36 ans, de surcroît mari de 5 femmes, soutirerait depuis belle lurette des millions à des incrédules. N’eût été le courage de la directrice de l’Institut de formation de maîtresses de Sikasso, Kani Sissoko, qui informa la police, il aurait continué à écumer les naïfs de la ville et ses alentours.

     

    Elève – maîtresse à l’I.f.m, M.D souffre de maux de tête atroces depuis son enfance. Espérant trouver un remède de cheval à son mal, elle se confie à l’une de ses ex-camarades de l’institut, Rokia (qui, renvoyée pour insuffisance de travail, s’était mariée). Cette dernière lui conseilla d’aller voir son mari, un marabout, qui serait, à ses dires, capable de guérir tous les maux.

     

    Ainsi dit, ainsi fait. Les traitements commencent avec des sacrifices (colas blanches, béliers blancs…) mais les premiers soins ne produisent pas le résultat escompté.

     

    Ce qui décourage pas pour autant la demoiselle Diarra car elle continue de se rendre chez ‘’l’homme de science’’. Et, ce dernier, à chaque fois, monte la barre haut.

     

    Pour le satisfaire, M.D commença à s’endetter au niveau de l’école. Ensuite, ce fut ses parents qu’elle sollicita pour lui envoyer de l’argent. Mais le ‘’marabouc’’ est vraiment insatiable.

     

    Par exemple, sa dernière exigence en date faite sa cliente : «si tu n’apportes pas rapidement la somme de 125 000FCFA, les djins vont te tuer ».

    Finalement mise au parfum de ce qui n’est ni plus ni moins que de l’arnaque, la directrice de l’établissement se confia au directeur régional de police de Sikasso qui saisit à son tour le commissaire du 1er  arrondissement, Diotigui Diabaté.

     

    Une équipe conduite par le commissaire – adjoint, Jean Marie Drabo, est dépêchée sur les lieux pour cueillir le marabout. Les policiers se heurtent à l’hostilité de ses disciples. Tous sont vite maîtrisés et conduits au commissariat. Mais, coup de théâtre : la victime, à savoir la pauvre «élève maître se plaint de sa directrice parce que celle –ci a…. dénoncé son marabout : ‘’Tu as osé me faire ça. Les djins vont nous tuer…’’ disait-elle à sa directrice. Traumatisée elle commence à présenter ses excuses persuadée que les ‘’djins vont la tuer’’. .

     

      C’est alors que les langues commencèrent à se délier. Pas moins de 400 000 F CFA, c’est semble-t-il le montant soutiré à l’élève de l’I.f.m par le marabout Diakaridia qui compte d’autres victimes dans la ville. Certaines parmi elles préfèrent ne pas en parler. D’autres ne jugent pas nécessaire de porter plainte contrairement à cette handicapée par exemple à qui il a pris plus d’un million de nos francs en échange d’une canne décorée de cauris censée lui faire retrouver l’usage de ses jambes.

     

    La pauvre dame a fini par comprendre qu’elle ne pourra plus marcher, en tout cas pas grâce à Djakaridia. Il  y a le cas de cette autre dame à qui il a soutiré plus de 1.000.000 pour soigner son enfant   kleptomane.  

     

    Ses clients, il les amenait en brousse sur la route de Koutiala. Une fois sur les lieux, il se mettait à réciter des formules incantatoires et, tout à coup, une voix, censée être celle des djinns, se faisait entendre du fond des buissons. Cet homme âgé de 36 ans et marié à 5 femmes avait été chassé de Kignan à cause des mêmes pratiques. Avec ses disciples, il médite actuellement sur son sort dans un grand trou à rats en attendant de passer devant le procureur de la République.

    Chiaka Doumbia

     

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