Chantier de la discorde à Ngolonina: Le vent de la violence a soufllé

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    Le choc entre population et loubards a été rude et prolongé .
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    rnDeux femmes grièvement blessées. Tel est le triste bilan humain des violents affrontements qui ont opposé hier une partie de la population de Ngolonina et un groupe de loubards. Ces derniers – aux dires des témoins que nous avons rencontrés – seraient des mercenaires recrutés par un fils du richissime opérateur économique Mamadou Nimaga n°1, lui-même propriétaire d”un terrain en construction qui se trouve à l”origine du grabuge.
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    rnNotre équipe est arrivée sur les lieux aux environs de 8 heures et demie au moment où les deux parties s”affrontaient encore à coups de pierres dans la cour du chantier. Une fumée noire s”échappant de pneus en flammes rendait l”air quasiment irrespirable. Une moto Djakarta appartenant à un loubard avait été jetée au feu par la foule et ne constituait plus qu”un tas de ferrailles méconnaissable. Une vieille dame – Fatoumata Coulibaly – sévèrement molestée par les loubards saignait abondamment et appelait au secours.
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    rnLes protagonistes des affrontements se sont promptement éclipsés au moment où arrivait un véhicule transportant des éléments de la brigade de recherche du commissariat du 3è Arrondissement. Un tir de gaz lacrymogène dispersa le reste de la foule. Un autre véhicule appartenant à la protection civile est venu transporter en urgence la dame grièvement blessée. Nous avons appris qu”une autre dame du nom de Mme Diawara Dado Camara avait été la première à avoir été agressée par les "mercenaires" et avait dû être évacuée sur l”hôpital. Elle serait le leader des frondeurs. La tension était telle à Ngolonina que même la présence des policiers n”a pas suffi à arrêter les violences. En effet, après le départ des loubards, une partie des habitants toujours en colère se rassembla pour monter une expédition punitive contre le domicile de Mamadou Nimaga. Leur raid fut heureusement neutralisé par un renfort envoyé par le Groupement mobile de sécurité dont les élément ont quadrillé la zone et sont restés en faction.
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    rnSelon les témoignages recueillis sur place, les inconnus auraient été recrutés par un des fils de Mamadou Nimaga pour intimider physiquement Mme Diawara Dado Camara et tous ceux qui s”opposent à l”avancée du chantier de son père. "Les loubards sont venus molester Mme Diawara devant sa porte aux environs de 8 heures. Ils ont ensuite enlevé la vieille Fatoumata Coulibaly pour venir la corriger dans la cour du chantier", a relaté un habitant que nous avons approché et qui avait été témoin de ces évènements. Les deux femmes ont été secourues par les habitants du secteur qui sont sortis massivement avec des gourdins et des coupe-coupe pour affronter les loubards. Plusieurs témoins ont affirmé que les "mercenaires" étaient armés de gourdins et de pistolets et qu”ils auraient même tiré en l”air. "J”ai entendu trois coups de feu venant du côté des loubards. J”ai fui pour me cacher derrière un mur", nous a rapporté un autre témoin. Le commissaire du 3è arrondissement, Mamadou Sisssoko, n”a pas voulu placer un mot quand nous avons tenté de l”interroger.
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    rnLes habitants de Ngolonina, que nous avons questionné, disent ne pas être opposés à la construction du terrain, mais ils demandent que le chantier n”obstrue le bout des rues 271 et 273 qui aboutissent au fleuve. Cette demande aurait été rejetée par Mamadou Nimaga. Depuis lors, un bras de fer s”est instauré entre lui et la population. L”affaire a été jugée par le Tribunal de première instance de la Commune II en septembre dernier. L”opérateur économique Mamadou Nimaga y avait introduit une procédure pour mettre fin aux troubles qui empêchaient l”avancement de son chantier. "Nous avons reçu une procédure de cessation des troubles de la part de Mamadou Nimaga contre Mme Diawara Dado Camara et les siens. Le tribunal a jugé que les troubles étaient manifestement illégaux. Par conséquent, il a décidé d”y mettre fin sous astreinte de 50.000 F cfa en cas de trouble", a déclaré le président du tribunal, Baya Berthé.
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    rnLe magistrat a confirmé que Mamadou Nimaga est bel et bien propriétaire d”un titre foncier enregistré sous le n°751, volume IV. Il détient aussi du gouvernorat du district une autorisation de construire un immeuble commercial sur son terrain. "Mamadou Nimaga est en possession de tous les documents officiels qui lui permettent de mettre en valeur son terrain. Je pense que s”opposer à lui, c”est s”opposer à la loi", a commenté Baya Berthé. Il convient de préciser toutefois que Mme Diawara Dado Camara et les siens ont interjeté appel de la décision du tribunal. Baya Berthé nous a confirmé que l”affaire se trouve actuellement au niveau de la Cour d”appel.
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    rnM. KEITA
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