Ce Samedi 5 janvier, les habitants de Lafiabougou ont été tirés de leur sommeil par un grand nuage de fumée âcre provenant de la décharge publique de leur quartier. Cette même décharge qui a fait et continue de faire couler beaucoup d’encre depuis plus d’un an.
Cette décharge a commencé à indisposer les habitants du quartier quand ils ont remarqué qu’elle prenait du volume et dégageait une odeur pestilentielle en plus de l’insalubrité causée par les ordures dans le secteur. Le maire de la commune IV Moussa Mara s’était déplacé en personne, il y a quelques mois sur le site pour faire l’état des lieux et envisager des mesures adéquates afin que les ordures soient mieux gérées et, si possible, délocaliser la décharge. Dans l’attente d’une solution, les populations de Lafiabougou ont été réveillées samedi matin vers 4 heures selon plusieurs témoins, par les appels au secours des premiers passants. Un feu gigantesque embrasait la décharge excepté la partie située aux bords de la route. ” Je suis arrivé à 6 heures du matin comme d’habitude, j’ai tout de suite remarqué une grande flamme, les ordures brulaient à une vitesse incroyable et la fumée était dense. On a commencé à éteindre le feu à l’aide d’un raccord que j’avais branché au robinet, mais il continuait toujours, je croyais que il ne s’arrêterait jamais” nous a affirmé un jeune homme travaillant dans un lavage de motos contigu à la décharge.
Les agents de la mairie, installés sous un hangar depuis quelques semaines pour mieux gérer le déversement des ordures étaient tous présents alors que le feu empirait, d’après les témoins. Les sapeurs-pompiers, arrivés tard sur les lieux ont pu éteindre la flamme, mais celle -couvait toujours. On ne déplore pas de grands dégâts mais la situation était susceptible de raviver à tout moment. Cet incendie était à craindre, vu l’étendue des ordures de tous genres. D’après un habitant du quartier, les risques de maladie planent sur eux et surtout sur leurs enfants qui s’aventurent souvent sur la décharge. A notre arrivée sur les lieux, des femmes et des enfants étaient en train de ramasser des boites de conserve, du fer à béton et plusieurs autres objets qui pouvaient leur rapporter de l’argent. “
Tous mes objets sont partie en fumée, j’ai juste pu récupérer quelques boites, que voici “ a déclaré une dame qui ramassait aussi les ordures. A la question de savoir si elle avait conscience des risques qu’elle prenait en s’aventurant sur ces ordures alors qu’il y a le feu, elle nous a répondu “je travaille ici, j’en tire ma survie, alors je n’ai pas le choix, je dois continuer à ramasser ce que je peux tant qu’il est encore temps”.
La triste réalité est que cette décharge fait vivre de nombreuses familles qui y trouvent des objets à revendre. Pendant que les uns luttent pour que ces ordures soient transférées ailleurs, les autres donneraient tout pour continuer à travailler sur cette décharge. La vie n’est-elle pas étrange?
Affaire à suivre… Aissata Fodé Samaké
Stagiaire