Le Centre National d’Appareillage Orthopédique du Mali (CNAOM) est malade. Malade de ses recettes qui ne cessent de dégringoler, depuis des ans. Malade, aussi et surtout de sa Direction, avec à sa tête Mme Bocoum Mariétou Kamissoko dont le départ est vivement réclamé aussi bien par les partenaires financiers que par les travailleurs.
« Nous avons honte, aujourd’hui, de dire que nous sommes du personnel du CNAOM ; car, la structure a perdu son prestige d’antan. Au détournement des fonds, s’ajoute un désintérêt quasi-général pour la profession de travailleur de service d’orthopédie et de rééducation. Sans compter les scandales, qui ne finissent pas de finir au sein de la direction du centre… ».
Les gestes hauts et forts, d’un travailleur du CNAOM résument la situation désastreuse de la structure. Et son collègue d’ajouter, ému : « tout ce que nous demandons, à nos autorités, c’est de nous débarrasser de notre Directrice qui a précipité le CNAOM dans l’abîme ».
En effet, selon nos sources, le CNAOM est dans l’agonie. Détournements à la pelle, corruption, népotisme… seraient à l’origine de la mort prématurée de ce centre.
Les preuves et les épreuves
Pendant des années, explique notre interlocuteur, le sport favori de la direction du CNAOM a été « l’indiscipline budgétaire ». Qui s’est traduite par la gabegie. Sur la base d’un document en main, notre interlocuteur indique l’achat d’un véhicule « Oum Sang », avec à la clé une surfacturation de 21 millions de francs CFA. Pourtant, le même label est livré à 11 millions de nos francs au niveau de la représentation de la marque à Bamako.
Pendant ce temps, le parc du Centre d’Appareillage Orthopédique est vide. Désespérément vide. Suite à des cas d’accidents (imaginaires) et des pannes selon nos sources.
Du coup, les travailleurs se débrouillent avec les 14 motos, qui ne finissent pas de s’éclipser, un à un, pour cause de vol. Entre temps, la direction projette le dallage de la Cour à hauteur de 50 millions. Malgré le retard chronique sur la construction du bâtiment destiné à éviter un long séjour pour les malades. D’où la colère des travailleurs pour la plupart des cadres lesquels exigent un audit sur la gestion du Centre d’Appareillage Orthopédique.
Outre, cette mauvaise gestion, nos sources précisent que le CNAOM est malade. Mais victime surtout de son administration, dont les magouilles sont de notoriété publique. Victime, aussi, de la corruption et du népotisme, érigés en mode de gestion. Les maux du CNAOM se résument en peu de mots : affairisme, détournements de fonds et gestion clanique des ressources humaines et financières du centre.
La direction du Centre National d’Appareillage Orthopédique du Mali est pourrie. Pourrie par la corruption et gangrenée par une « hiérarchie, indépendante de tout, sauf de l’argent sale ». Pire, son administration pue la corruption et le népotisme. Le mal frôle la gangrène dans l’indifférence totale des autorités maliennes.
En clair, le CNAOM peut être peint en si peu de mots et en trop de maux : corruption et mépris pour les travailleurs. Un malaise ressenti par les uns, vécu par les autres.
Le CNAOM en péril
De funeste mémoire, jamais le Centre d’Appareillage Orthopédique du Mali n’a autant été bafoué qu’aujourd’hui. Les détournements se comptabilisent en dizaines de millions de nos francs, au nez et à la barbe de tous. Pendant que des handicapés souffrent –et dans l’anonymat le plus total –les fossoyeurs du CNAOM se la coulent douce au volant de luxueuses bagnoles. Ou à l’ombre des forteresses bâties sur des terrains arrachés aux pauvres. Résultat : tout est devenu normal au Centre d’Appareillage Orthopédique du Mali. Le vol du dénier publique est devenu un sport favori pour la santé. Même les plus grands vices sont banalisés.
Le gouffre financier creusé au niveau de cette structure dépasse l’entendement.
En clair, le Centre National d’Appareillage Orthopédique du Mali dans son histoire n’a jamais connu une telle hémorragie financière. Pire, il n’a jamais été confié à une personnalité, aussi controversée.
Jugé, pourtant, stratégique dans la promotion de prestation d’appareillage en matière d’orthopédie et de rééducation de notre pays, le Centre National d’Appareillage Orthopédique n’a pas échappé à l’appétit vorace de son administration. Par petite touche, elle a « sucé » les caisses, érigé le népotisme en mode de gestion. L’espoir tant suscité auprès des handicapés, a viré au cauchemar.
Réputé comme la veine névralgique en matière de traitement des handicapés, le CNAOM a vite fait de taire ses ambitions. Raison invoquée par nos sources : l’utilisation des fonds et des recettes de la structure à d’autres fins. Estimé à plusieurs millions de nos francs, cette manne financière aurait fondu comme du beurre au soleil de Kidal. Et le hic, c’est que même s’il y a décaissement c’est sans rapport avec les besoins réels du service. Autrement dit, l’argent coule de source et dans d’autres sources.
Face à ces irrégularités criardes au sein du Centre National d’Appareillage Orthopédique du Mali, les partenaires financiers tout comme les travailleurs réclament, le départ de la directrice du centre, Mme Bocoum Mariétou Kamissoko.
« Une telle hémorragie financière, compromet les actions de développement de notre pays qui connaît un taux de pauvreté parmi les plus élevés au monde », ajoutent nos sources au sujet de la gestion de la direction du CNAOM.
Jean pierre James