De nos jours les maux qu’endure le centre national d’appareillage orthopédique sont plus graves que les souffrances de ses patients paralytiques. Népotisme, malversations financières, détournements des fonds, la liste est longue et le constat amer. À l’index : la gestion mafieuse de son actuelle directrice, Mme Bocoum Mariétou Kamissoko. «Ce que femme veut, elle le met sur sa carte de crédit», dit-on.
Unique centre d’appareillage orthopédique érigé en 2002 en établissement public à caractère scientifique et technique dans notre pays, le Cnaom ne tient plus que sur un seul pied. Pas par la négligence des pouvoirs publics, ni des organismes de bienfaisance comme handicap- international, mais plutôt par la volonté d’une dame dite de «fer» à s’enrichir avec des ressources financières publiques octroyées pour la bonne marche dudit centre.
Dans une de nos récentes parutions nous avons décrié le mode de recrutement despotique de cette directrice. Laquelle sans se soucier du drame de chômage dans notre pays s’est faite entourer de ses propres enfants (fille, nièce et neveu) comme collaborateurs avec l’aval de certains administrateurs « véreux » du conseil d’orientation du centre. Du coup le centre s’est retrouvé avec un personnel de 72 agents dont 41 fonctionnaires et 31 contractuels. Comme l’on peut deviner les proches de la directrice sont du lot des privilégiés au grand dam des autres agents de ladite structure.
Mangeons et laissons le reste au centre !
Certains, qui mangent à tous les râteliers ont confondu notre dénonciation à de la pure jalousie et d’un mauvais procès contre une dame qui soutient ses parents et ses proches. Malheureusement pour eux, nous connaissons le système, d’autres ne lisent les journaux que pour se faire «l’avocat du diable» et rabattre le caquet pour sauver leur tube digestif. Ce que nos donneurs de leçons ne savent pas, c’est que les agissements déplorables de leur protectrice ne se limitent pas seulement au favoritisme dans le recrutement, ils trouvent aussi leur justification dans le traitement des agents. Sinon comment comprendre que la fille de la directrice soit séparée et logée dans un bureau climatisé, dit d’accueil et d’orientation. Malgré l’existence d’un service similaire, précédemment. Pendant que certains chefs de département sont toujours sans bureau.
Au nom de quel renouveau de l’action publique ? Comme a tenté de nous expliquer le directeur adjoint du centre. Celui-là même qui assure l’intérim, avant le retour de la directrice de son voyage d’Italie. Aussi, tous les partenaires et usagers partagent le constat que depuis l’arrivée de Mme Bocoum Mariétou Kamissoko en 2008 (confirmée en janvier 2010), le CNAOM est agonissant. Les procédures de passation des marchés ne se font plus à la régulière mais selon le bon vouloir de la directrice pour le grand bonheur d’un seul prestataire-fournisseur. Sans conteste, l’actuelle directrice du centre national d’appareillage orthopédique est une vraie sangsue des fonds de sa structure.
Elle invente des besoins aussi futiles qu’injustifiés dont les sous tombent dans sa seule pochette. A titre d’exemple, elle a initié un projet d’innovation des locaux du centre pour un coût de 4 millions. Au constat, ce ne sont que des portes de trois bureaux, celui du DGA, du comptable et du régisseur qui ont été changées. Depuis Rome, elle a demandé qu’on lui envoie le reste des 4 millions.
Il n’y a pas que ça, elle a lancé un besoin de matériel de bureau et consommables informatiques pour un coût avoisinant les 9 millions FCFA. Le centre n’a officiellement rien reçu et quelques jours après que l’argent fut tombé dans le compte du centre, la directrice a pris son billet d’avion pour le pays de Berlusconi, pour un séjour d’un mois, finalement prolongé à deux mois.
L’actuelle directrice du Cnaom est aussi douée dans l’épurement du budget annuel alloué à son centre. A titre d’exemple, elle s’est évertuée cette année à organiser dans la précipitation une session de formation du personnel en informatique de trois semaines, avec l’approbation du conseil d’orientation qui lui lèche les bottes.
Sur le plan social, et nonobstant le fait que la reine des lieux gère une structure d’assistance sociale, elle n’exprime aucune pitié pour ses collaborateurs handicapés. D’ailleurs au compte des actions sociales que le centre effectue en faveur de ses employés tous les mois et fêtes de Ramadan, la directrice choisit toujours de prendre la part du lion. Tenez-vous bien, rien que pour le sucre et le lait, Mme Bocoum a arrondi l’ardoise à 15 millions de FCFA. Ses employés se rappellent toujours ses déclarations lorsqu’elle a affirmé que lors d’une fête de Ramadan que le centre ne peut plus seulement égorger un seul bœuf, qu’il faut deux, car elle a beaucoup de personnes sur son dos. No comment.
Mme Bocoum Mariétou Kamissoko fait pire. Ce n’est qu’un aperçu de ses incartades ; nous reviendrons dans nos prochaines parutions sur certaines dépenses superflues de la directrice du Cnaom, comme son projet de dallage de la cour, le prix d’achat de son véhicule de service, celui de sa fille ainsi que certains lots de prothèses et orthèses du centre.
A suivre.
Moustapha Diawara