A tout service de recouvrement, l’Etat a fixé un quota à atteindre. Pour ce motif, des moyens ont été mis à disposition des services et agents. Mais à Kati, c’est toute une autre histoire. Ici, le chef de centre et son receveur utilisent une bien curieuse méthode.
Le saviez-vous ? C’est sur la base des quotas initialement fixés aux services de recouvrement et autres, que l’Etat procède à des prévisions budgétaires. Directions et services centraux sont, par conséquent, condamnés à atteindre les objectifs assignés au risque de fausser toutes les prévisions et de compromettre ainsi la politique budgétaire de l’Etat. Il s’agit donc d’une mission de la plus haute importance pour les services fiscaux et pour l’Etat. On ne s’amuse pas avec.
A Kati, si. Ici, la trouvaille des responsables consiste à confier l’opération à des stagiaires, fraichement sortis de l’Ecole, sans aucune expérience et au détriment des agents et cadres expérimentés lesquels sont alors contraints de d’aller prendre du thé sous l’ombre des manguiers. Mais curieusement, au moment de rendre compte à la hiérarchie, un rapport faisant état de la participation effective d’agents fictifs est dûment établi et présenté à qui de droit.
Pourquoi des stagiaires, dira-t-on ? Tout simplement parce que ces derniers ne faisant pas partie de l’effectif, ne peuvent par conséquent émettre de droit sur les émoluments destinés au personnel dûment embauché.
Qu’importe le résultat attendu en matière de recouvrement! En la matière, les centres défaillants sont seulement sermonnés et leur quota initial est reparti entre les centres performants. Et l’année suivante, on reprend les mêmes et on rebelote !
Alpha Macky Diakité