Centre de sante de référence de la Commune I de Bamako : Quand le Bureau syndical se trompe de combat

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    Dans sa volonté aveugle de faire partir le gestionnaire du parking moto installé depuis belle lurette devant le Centre de santé de référence de la commune I de Bamako, le bureau syndical est en passe de se fourvoyer.

    Après une marche sur la Mairie de la Commune I, le 12 mars 2014, qui n’a pas mobilisé grand monde, des agents de santé du Centre de santé de référence de la Commune I de Bamako, sont entrain de concocter un plan de grève pour contraindre le tenant du parking moto devant leur centre à vider les lieux.

    En effet, loin d’être des légalistes respectueux d’une décision de justice, le bureau syndical qui devait avoir honte de sa démarche, veut passer à la vitesse supérieure, comme s’il n’avait rien tiré comme leçon de sa défaite cuisante devant le tribunal de la première Instance de la commune I du District de Bamako. Au terme de l’ordonnance des référés N0 150 du 27 février 2014, le bureau syndical du Centre de santé de référence de la Commune I de Bamako, représenté par Dr Tounkara Cheickna, a assigné Oumar Doumbia devant le juge des Référés pour obtenir son expulsion du parking auto-moto sis devant leur Centre de santé a Korofina Nord. Au soutien de sa prétention, le bureau syndical  expose  que depuis un certain temps, le Centre de santé de référence de la Commune I subit des troubles anormaux, notamment l’installation du parking auto-moto de Oumar Doumbia devant leur porte sans autorisation préalable. Toujours pour appuyer son action en justice, les agents de santé ajoutent que pour financer leurs activités syndicales, le bureau syndical a contacté Oumar Doumbia depuis plus d’un an, pour s’acquitter des frais mensuels convenus entre eux, soit 50 000 FCFA. Tout porte à croire que c’est le non payement de cet « impôt exceptionnel » qui serait à la base des difficultés de Oumar Doumbia. En effet, devant le juge, le bureau syndical  a été on ne peut plus clair. « Devant son refus a plusieurs reprises, le bureau syndical par l’intermédiaire du Médecin Chef dudit Centre a entrepris la Mairie de la Commune I qui lui a rapporté que Oumar Doumbia ne dispose d’aucune autorisation pour son activité de parking auto-Moto », a indiqué le bureau syndical qui estime que toutes les démarches amiables entreprises auprès de Oumar Doumbia afin de faire cesser les troubles sont restées vaines. Pire, il estime que l’exploitation du parking par ce dernier leur cause d’énormes préjudices du fait qu’il n’arrive pas à jouir de ses droits sur le titre qui ne fait l’objet d’aucun doute.

    Pour sa part, outré par le comportement des agents de santé, Oumar  Doumbia a soutenu devant le juge que le bureau syndical veut le déguerpir pour installer un autre pour la simple raison qu’il a refusé de leur  verser la somme de 50 000 FCFA par mois. Selon lui, la somme de 50 000 FCFA ne constituant ni impôt, ni taxe, encore moins une redevance convenue lors de son installation, n’est autre que illicite et illégale. Mieux contrairement aux allégations du bureau syndical, il s’est installé et mène ses activités de parking auto-moto suivant autorisation N0 107/CI-AGM en date du 12 aout 2005 du Maire de la Commune I. Il a même indiqué qu’il renouvelle chaque année cette autorisation conformément aux clauses et que le dernier renouvellement date du 5 février 2014. Conformément à cette autorisation, il dira qu’il paye aux autorités compétentes ses impôts et taxes légaux liés à son activité. Et pour convaincre le juge, il a versé au dossier toutes les pièces relatives à l’autorisation et aux différents renouvellements et aux taxes et impôts et le dossier d’enquête ayant conduit à la délivrance à son profit de l’autorisation d’installer un parking.

    Après avoir démontré que la demande du bureau syndical n’a d’autre dessein que son acharnement contre lui pour avoir refusé de lui verser illégalement la somme de 50 000 FCFA mensuelle réclamée et qu’il vit principalement de cette activité et qu’il emploie deux jeunes dont les ressources y sont liées, il a demandé au juge de ne pas suivre les agents de santé dans leur logique.  Et, comme des médecins n’ont rien à foutre avec la gestion d’un parking moto, même s’il est installé devant le Centre de santé ou ils travaillent, le juge a renvoyé les parties à mieux se pourvoir, mais a décidé de déclarer comme mal fondé la requête du bureau syndical. En d’autres termes le juge n’a pas ordonné l’expulsion de Oumar Doumbia comme souhaité par des syndicalistes qui se trompent de combat. Et, vraiment le ridicule ne tue plus au Mali. Un bureau syndical  veut faire financer ses activités par la perception illégale d’une redevance sur un parking situé devant un centre de santé. On aura tout vu dans ce Mali.

    Assane Koné

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