En décidant de lui refuser la salle pour son spectacle dans le cadre de sa visite au Mali, le personnel de la direction du Centre culturel français de Bamako s’est attiré les foudres de l’artiste français, Francheteau Alain, plus commun sous le soubriquet de « Ken de Korogo » qui estime que l’attitude adoptée à son égard par ses compatriotes est révoltant et confirme la thèse qu’il s’agit d’individus « néophytes » qui ne peuvent nullement assurer la mission de la promotion culturelle dont ils sont investis.
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rnAprès Nicole Ferrera l’actuel directeur du Centre culturel français, M. Jean Luc Ballet, sera-t-il bientôt relevé ? Rien n’est moins sûr. Depuis quelques jours, la question brûle les lèvres et alimente les causeries tant dans les milieux culturels que diplomatiques. Ce, depuis l’incident survenu entre la direction du Centre culture français et l’artiste musicien français Francheteau Alain, alias « Ken de Korogo ». Le reggea-man, qui est actuellement en visite au Mali dans le cadre de la promotion de son quatrième album, s’est vu tout simplement refuser la salle de spectacle du CCF à Bamako pour des raisons inconnues, dit-il. « Quelques jours avant mon arrivée à Bamako, je leur ai envoyé un courriel pour les informer de mon voyage sur le Mali et solliciter par la suite un spectacle au CCF.
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rnOn m’a demandé d’envoyer la cassette, que j’ai téléchargée par internet. En réponse à mon message, on m’informe qu’on ne « fait pas ce genre de musique au CCF. Grande fut ma stupéfaction quand on me propose d’attendre l’anniversaire de la mort de Bob Marley. C’est regrettable, car je ne fais pas de champs de funérailles. Et je trouve les propos de l’intéressé dans la boîte à emails très discourtois », nous a confié l’artiste hier dans l’enceinte du Musée du district en marge de la conférence de presse de lancement de son nouvel album. Pour le musicien français, qui estime qu’il s’agit « d’individus néophytes » qui ne peuvent pas participer à la promotion culturelle, la manière de répondre est d’autant plus discourtoise qu’elle ne doit nullement provenir d’un responsable d’une représentation diplomatique. « Ce qu’ils oublient, c’est qu’ils sont payés grâce à l’argent du contribuable français. Ce sont nos impôts. Et je ne peux pas accepter une telle attitude de la part d’un diplomate », a martelé « Ken de Korogo » qui est né en France en 1963 et est de mère canadienne.
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rnL’homme, dont le père fut coopérant français en Côte d’Ivoire, avait décidé d’y installer jusqu’à l’éclatement de la rébellion. Ayant choisi le style reggae, qu’il juge plus adapté à sa volonté de dire et de dénoncer les dérives sociales et économiques, l’artiste met en musique ses incompréhensions et ses révoltes qui, dit-il, germent en lui depuis sa tendre enfance. Souvent surnommé par les Européens « l’Africain blanc » à cause de son attachement au continent noir, « Ken de Korogo » jouit de nos jours d’une grande notoriété sur le continent, notamment au Burkina Faso, au Sénégal, en Côte d’Ivoire ou encore au Mali.
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rnLa nouvelle œuvre ainsi mise sur le marché survient après « Love in Africa » sortie en 1990, « Love » publié en 1995 et « Tout le monde s’en fout » réalisé en 2002.
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rnComposé de dix titres, le présent album intitulé « Maux d’Afrique » traite de thèmes aussi riches que variés tels que la corruption, la déforestation, l’égoïsme, la pollution, les guerres et conflits, etc. « Maux de l’Afrique parle de la vie, de ses hauts et de ses bas. L’album parle aussi du sort réservé aux tirailleurs français venus se battre aux côtés de la France lors des première et deuxième guerre mondiales » explique l’avocat de la cause africaine. Qui ajoute que l’intitulé du morceau « ADDI Bâ » s’inscrit dans cette logique de rendre hommage aux Africains qui se sont sacrifiés et envers lesquels, malheureusement, la France n’a pas tenu sa promesse. Cet engagement de l’artiste français pour les causes africaines lui a-t-il valu le refus de la salle de spectacle du Centre culturel français ? Beaucoup de ses admirateurs le croient fermement..
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rnIssa Fakaba SISSOKO
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