Des cas d’assassinat devant la Cour d’Assises, hier : Sounkodjan dit Bah Diarra condamné à mort, son co-accusé, Mamadou Diarra, écope de la perpétuité

    2

    La Cour d’Assises de Bamako a jugé l’affaire de l’assassinat de Kamba Diarra, au cours de son audience d’hier mercredi 06 août 2014. Les accusés étaient Sounkodjan Diarra et Mamadou Diarra, respectivement ressortissants des villages de Sounkodjambougou et de Tienfo dans la Commuune rurale de Madina Sacko, cercle de Banamba. Le principal accusé, Sounkodjan dit Bah Diarra (24 ans), a été condamné à la peine de mort, tandis que son co-accusé Mamadou Diarra (27 ans) a lui écopé la réclusion à perpétuité.

     

    L’arrêt de renvoi indique à propos de cette affaire que dans la nuit du 23 au 24 août 2012 à Sounkodjambougou, les sieurs Sounkodjan Diarra dit Bah et Mamadou Diarra ont ensemble et de concert décidé de mettre fin aux jours de la dame Kamba Diarra. Pendant que celle-ci dormait, les deux individus l’assenèrent de coups de bâtons jusqu’à ce que mort s’ensuive. Puis ils ont jeté son corps dans un puits.

     

    Les recherches menées par la brigade territoriale de Banamba ont permis d’appréhender Bah Diarra et Mamadou Diarra comme co-auteurs des faits. Toujours selon l’arrêt de renvoi, Bah Diarra nia catégoriquement les faits dans un premier temps avant de les reconnaitre. Il aurait expliqué avoir été encouragé, convaincu par son ami Mamadou Diarra qui d’ailleurs a personnellement assené deux coups de bâtons sur la tête de la dame Kamba Diarra avant qu’ensemble ils ne la projettent dans le puits. Il faut préciser que la défunte Kamba Diarra est la tante paternelle de l’accusé Sounkodjan Diarra.

     

    Selon les explications, feue Kamba Diarra qui résidait à Bamako a démenagé au village où il confia la grade de ses animaux à son neuveu Sounkodjan Diarra. Elle lui remit 50 vaches, 40 moutons et 60 chèvres.

     

    Selon les explications de la partie civile que sont Fotigui Diarra et Tiédjougou Diarra, tous des frères aînés au père de Sounkodjan, un malentendu s’est installé entre leur neveu et leur soeur. Aux dires des deux hommes, un jour Sounkodjan Diarra a vendu deux vaches appartenant à sa tante Kamba Diarra. Celle-ci a contesté le prix qui lui a été présenté.

     

    Suite à des disputes entre la tante et son neveu, l’ami de celui-ci, Mamadou Diarra, lui proposa de mettre fin aux jours de Kamba Diarra une bonne fois pour toute.

    Cette version des faits a été niée par les accusés. Ils ont également réfuté tous les propos rédigés en leur nom dans le procès-verbal. Ils ont également rejeté les habits ensanglantés qui auraient aussi été retrouvés chez eux. En fait, durant tout le procès, les accusés n’ont pas reconnu les faits qui leur sont reprochés. Ceux-ci soutiennent que c’est un complot qui a été ourdi pour leur nuire. Selon Sounkodjan Diarra, des malentendus l’opposent à ses oncles parternels et c’est pourquoi ils ont décidé de lui nuire.

     

    L’avocat général près la Cour d’Appel de Bamako a lui déclaré que sur la base des premières déclarations contenues dans l’arrêt de renvoi et compte tenu des effets ensanglantés retrouvés chez les accusés, l’assassinat a été prémédité et a été exécuté de la manière la plus cruelle. Il s’est dit convaincu que les deux jeunes gens sont coupables de cet acte d’assassinat sur la dame Kamba Diarra.

     

    Me Jules Dembélé, conseil des accusés, a souligné qu’après la première lecture du dossier on se dit que les accusés sont coupables, mais qu’à l’issue des débats l’on se rend compte que c’est autre chose. M. Dembélé a soutenu que son client, Sounkodjan Diarra, a perdu son père à l’âge de 12 ans et n’a pas bénéficié d’un encadrement confortable de la part de ses oncles. “Tous les biens qu’il gérait avec son père lui ont été retirés au profit de sa tante de retour de Bamako. Peu après, la défunte est revenue confiée la garde de ses animaux à son neveu, alors qu’elle a des grands frères et d’autres neveux dans le village. Ce qui laisse croire que mon client jouit d’une marge de confiance, contrairement à ce que disent ses oncles”, a déclaré Me Jules Dembélé.

     

    Les conseils des accusés, Me. Jules Dembélé et Me Moni Diassana, ont dit avec insistance que les preuves contre leurs clients ne sont pas fondées. “La dame kamba Diarra n’avait-elle pas de différends avec d’autres personnes ? Quelqu’un qui a commis un tel acte osera t-il aller déposer ses habits ensanglantés dans sa chambre ? Toutes ces preuves ont été soigneusement montées. Les faits sont plus graves et l’enquête devait être plus sérieuse. Les preuves réfutables font défaut. Le seul témoin a affirmé à la barre qu’il ne soupçonne pas les accusés. Au début ils étaient 15 personnes accusés à la gendarmerie de Bamako, aujourd’hui ils ne sont que deux. Il ya beaucoup de zones obscures dans ce dossier”, ont soutenu les avocats de la défense.

     

    Après l’analyse des propos des uns et des autres et après avoir écouté les plaidoiries de la défense, la Cour a reconnu coupables les deux accusés. Le principal accusé, Sounkodjan Diarra, n’a pas bénéficié des circonstances atténuantes contrairement à son co-accusé, Mamadou Diarra. Ainsi, les deux accusés Sounkodjan Diarra et Mamadou Diarra ont été condamnés respectivement à la peine de mort et à la réclusion à perpétuité.

     

    Modibo KONÉ

     

    Commentaires via Facebook :

    2 COMMENTAIRES

    1. Ils doivent être fusillés.”Œil pour œil, dent pour dent”.La loi du talion doit être appliquée pour mettre fin à cette injustice laïque et d’origine judéo-chrétienne.Il faut dissuader les criminels en ordonnant l’exécution de la peine de mort.C’est un crime odieux pour un homme de tuer son père ou bien la sœur de son père ou n’importe quel être vivant sans raison fondamentale.

    Comments are closed.