Le canal de Missabougou a toujours enregistré des victimes chaque année, et cela, de sa création à nos jours. Cette année, alors que les eaux du fleuve (d’où le canal prend sa source) n’ont même pas encore atteint leur niveau optimal, le fameux canal a déjà fait sa première victime. Toue chose qui interpelle les autorités publiques qui semblent rester indifférentes à ces drames à répétition.
Dans le canal de Banguinéda et au niveau de Missabougou, le nombre et la fréquence des noyades interpellent tous, à commencer par les autorités publiques. Nul n’est d’ailleurs besoin de statistique pour évaluer l’acuité du danger qu’il représente pour les populations (baigneurs, usagers de la route, bergers…). Selon les témoignages recueillis auprès des populations riveraines, les noyades sont si fréquentes que des croyances populaires établissent un rapport entre ces drames et l’humeur des mauvais esprits vivant dans cette partie du canal.
«Le fait que le canal de Missabougou enregistre chaque année son lot de victimes est désormais devenu monnaie courante. Ces pertes en vies humaines enregistrées par suite de noyade constituent une situation qui fait aujourd’hui peur, surtout que bien qu’étant informés de la situation, les autorités continuent toujours d’observer un silence de mort, comme si elles n’étaient en rien concernées par ces « sacrifices humains ».
Cette triste réalité est tellement ancrée dans la mentalité des populations riveraines jusqu’elles en ont fait presque une habitude. Autrement dit, il suffit que la nouvelle année se termine sans que le canal n’enregistre de « sacrifice humain » pour que cela laisse planer des questionnements de la population riveraine.
Il y a des années que la population de Missabougou vit cette triste réalité sans que des mesures soient pourtant prises par les autorités en vue de freiner ce rituel humain, surtout que ces noyades en cascade suscitent beaucoup d’interrogations au sein des populations de la capitale qui n’arrivent pas à comprendre cet état de fait. Dans tous les cas, il revient aux autorités de prendre cette triste situation à bras-le-corps afin d’éviter d’autres pertes de vies humaines au niveau du canal. En attendant, la dernière victime du canal a été le comptable de la société SODOUF.
Ben Dao