La communauté universitaire toute entière a vécu la semaine dernière un véritable coup dur, suite à la disparition tragique d’un étudiant de la Faculté des Sciences, Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines (FLASH) de l’Université de Bamako. Orphelin de père et de mère, ‘’ Hama ‘’ le surnommais ses amis, s’est retrouvé à Bamako dans le cadre de ses études supérieures. Comme bon nombre de ses compagnons, faute de parents résidents à Bamako, le défunt avait trouvé refuge sur le campus de Badalabougou plus précisément dans la Chambre 28 qu’il partageait avec une Quinzaine d’autres étudiants.
‘’ Malheureux boursier ‘’, car fut-il d’une manière ou d’une autre victime de sa propre bourse, laquelle bourse qui tardait toujours à venir, Hama était dans l’obligation de tourner vers d’autres horizons, ne serait-ce que pour survivre. Ce retard injustifiable et permanent de la bourse, caractérisé par un désespoir alimenté par l’arrêt des cours sans précédent des enseignants pousse le jeune ‘’ Hama’’ à quitter son statut d’étudiant géographe pour se transformer en ‘’ Manœuvre ‘’ juste afin de pouvoir joindre les deux bouts.
Contrairement à certains étudiants qui ont préférés les guichets, le vol, la tricherie, l’escroquerie voire la fraude pour survivre dans une université jusque-là en quête de repères meilleurs, ‘’ Hama’’, lui, a choisi la dignité, la sueur de son front, le sacrifice et le don de soi pour pouvoir palier à toutes les conséquences liées à la mauvaise gestion des bourses. Ce choix, digne et noble, a conduit à la mort ce jeune dont l’ambition plus que finir ses études et devenir un cadre, ne se résumait apparemment qu’à survivre dans un monde universitaire dans lequel ‘’ tous les moyens seraient, à priori, bons pour les étudiants afin de s’en sortir ‘’ .
En effet, suite à une électrocution survenue à son lieu de travail qui n’est autre qu’un chantier de construction Chinois se situant tout juste à Badalabougou, en face de la Banque Of Africa et à proximité de l’école HETEC, Hama a rendu l’âme le lundi 28 juillet passé. Selon les informations, il aurait été électrocuté par une vielle machine qu’il utilisait pour l’aspiration d’eau qui stagnait dans un trou. Les responsables du chantier, toujours selon des témoins, auraient imputé le décès à un accident de travail. Cependant pour nous autres, nous en déduirons que n’eut été le retard de sa bourse (le désespoir), il ne serait allé à ce chantier à fortiori y laisser sa vie.
Cependant, ce décès soudain de ce jeune étudiant exemplaire, nous dira ses proches, par sa détermination et son courage ; Studieux de par son amour pour ses études et même si les études étaient devenues ces derniers temps très difficiles pour lui et surtout Intègre et joyeux, de par sa disponibilité au service de son prochain, doit en tout état de cause servir de réflexion pour les autorités universitaires. Pour la majeure partie de ces étudiants du campus, abandonnés à leur propre sort et seuls maitres de leur destin, la bourse reste et demeure le seul moyen de subsistance. De quoi vivrons t’ils, si cette modique somme sur laquelle ils espèrent, ne vient jamais au moment opportun ?
Hama a certes rendu l’âme, mais sa bravoure et son intégrité demeureront à jamais dans le cœur de ses amis. L’amélioration des conditions de vie et d’études des étudiants tant décriée par les personnes de bonne volonté est plus que jamais nécessaire afin de permettre à tous ces jeunes qui se trouvent dans la même situation qu’Hama d’espérer à une vie plus ou moins décente. Tout en espérant que nos autorités administratives ne resterons pas indifférents face à cette souffrance des étudiants du campus, la rédaction du Journal Le Flambeau souhaite au nom de toute la communauté universitaire, à tous les parents et amis du défunt, ses condoléances les plus attristées.
Que son âme repose en paix et que la terre lui soit légère.