Les sociétaires de la caisse Sududiaw-Di cherchent la tête de Nènè Samassékou et de son fils Massa Koné pour avoir détourné leurs épargnes. Selon nos investigations, la caisse n’est plus capable de rembourser un centime de l’argent épargné estimé à plus de 70 millions de CFA. Lire notre article.
Dans notre pays, faut-il faire confiance aux caisses d’épargne et de crédit? Cette question vaut son pesant d’or, quand on sait que la plupart d’entre elles ne sont pas gérées avec le minimum de sérieux. C’est le cas de la caisse de Sududiaw-Di de Dravela.
Toute une histoire
Créée en 2004 par un groupe de femmes, Sududiaw-Di ouvre ses portes dans quelques localités du district de Bamako. Mais, l’agence qui a bénéficié de l’adhésion des milliers de sociétaires fut celle de Dravela, avec plus de 2000 clients. Sududiaw-Di s’est fixée comme objectif premier, le financement de l’artisanat Malien, un projet ambitieux et porteur auquel tient beaucoup le Président de la République, Amadou Toumani Touré.
En complicité avec un ex-agent, dont nous taisons le nom, le ministère du tourisme et de l’artisanat et bénéficiant de l’appui d’un de ses parents très proche à l’époque du Mouvement citoyen, Nènè Samassekou est parvenue à dissocier l’agence de Dravela du regroupement. Elle en devient aussitôt la gérante, et commença à initier son fils Massa Koné à la gestion de la caisse. Peu de temps après, Mme cédera sa place à son fils.
Selon nos investigations, tout allait bien à la caisse jusqu’au moment où Mme Nènè Samassékou a pris le plaisir d’utiliser l’argent des épargnants dans des projets immobiliers dans le cercle de Kati. Nous détenons les copies de ses dizaines de titres fonciers achetés avec les fonds de la caisse. Aussi, Mme Nènè a construit une maison R+2 à Lafiabougou. Le montant qui a servi à construire cet immeuble a été puisé de la caisse, revèle un des agents de la société.
Le ras-le-bol des clients
Les 2000 sociétaires qui font des va-et-vient inutiles quotidiennement devant la caisse Sududiaw-di de Dravela se mobilisent pour réclamer de ‘’gré ou de force’’ leur argent. «Nous voulons mener des actions énergiques pour nous faire entendre», a fulminé un des grands sociétaires de la caisse, avant de faire savoir qu’ils ne sont que des pauvres artisans. «Nous ne permettrons pas à ce que nos sous soient lâchement bouffés par des gens sans vergogne», a laissé entendre un soudeur, sociétaire de Sududiaw-di.
Des semaines d’efforts fournis par notre rédaction pour joindre les responsables de la caisse ont été sans suite. Ce qui montre la faillite pure et simple de Sududiaw-di de Dravela.
Bassidiki Dravé Touré
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