Ça se passe à Medina-Coura : Les homosexuels invitent Niamé Keïta à gazer les habitants du quartier; Les jeunes promettent de s'engager aux côtés d'Al Qaïda au premier jet de gaz

    0














     

     

     

     

     

     

     

    "Vous apprendrez à vos dépens qui nous sommes véritablement. Sachez-le : nous avons le bras long… Nous évoluons dans la cour des grands et vous, vous êtes des minables ! On fera appel à Niamé Keïta et il enverra ses policiers pour gazer tout le quartier ". Les propos émanent d’un gay (homosexuel) et reconnu comme tel dans le quartier Médina-Coura. La réponse de ses jeunes détracteurs ne s’est pas fait attendre : "nous sommes prêts à nous faire recruter par Al Qaïda si l’on nous oblige à assister à des scènes de cette nature et au premier jet de gaz". Les dés sont donc jetés dans le quartier Médina-Coura depuis la semaine dernière et il faut craindre le pire. Mais de quelle scène fait donc allusion ces potentiels adeptes d’Al Qaïda à Médina-Coura ?

    LES FAITS

    Dans la nuit du lundi 16 au Mardi 17 août dernier, des jeunes du quartier surprirent deux individus, tous du sexe masculin, entrain de s’embrasser dans la rue, et à l’image de véritables amoureux. Une scène pour le moins choquante et surtout inacceptable en ce mois sacré de Ramadan. C’est justement la remarque que firent les passants aux deux tourtereaux.

    Le rappel à l’ordre ne fut pas du goût des amoureux. "Nous sommes chez nous, devant notre porte et personne ne nous empêchera de nous adonner à notre plaisir, ", rétorquèrent-ils. Il n’en fallait pas plus pour susciter l’ire des passants. Ces derniers leur donnèrent tout simplement une raclée avant de les laisser partir.

    Le lendemain mardi, deux gendarmes débarquèrent dans le quartier et tentèrent d’interpeller les donneurs de leçon de la veille. Ils étaient accompagnés des deux amoureux lesquels identifièrent deux personnes comme étant leurs agresseurs. Mais la tentative d’embarquer les accusés rencontra une vive opposition de toutes les populations riveraines. La tension grimpa vite de plusieurs crans et les deux gendarmes durent battre en retraite et regagnèrent leur base, à savoir le camp I de la Gendarmerie.

    Pour leur part, les accusés ne se contentèrent pas de ce repli stratégique. Il se trouve, comme par hasard, que les deux personnes incriminées étaient gendarme et militaire de leur Etat. Leurs camarades de " grin " s’avéraient être également des porteurs d’uniformes, éléments de la garde nationale, policiers et militaires. Ils décidèrent tous ensemble, en tenue réglementaire, de se rendre au camp I de la Gendarmerie afin de tirer l’affaire au clair. 

    LES DEUX GENDARMES N’ÉTAIENT PAS MANDATÉS PAR LA HIÉRARCHIE

    Une fois au poste, et après explications, les accusés apprirent que les deux éléments ayant fait le déplacement n’avaient reçu aucun mandat de la Brigade. Qui les avait donc sollicités ? Après investigations, il se trouve que c’est une fille, très proche des deux tourtereaux, qui a décidé de faire appel à son petit ami gendarme lequel s’est fait accompagner d’un autre élément dans l’intention d’interpeller les accusés. La brigade de gendarmerie déclina toute responsabilité puisque n’ayant reçu la moindre plainte et n’ayant, par conséquent, délégué aucune mission sur place. Une révélation qui envenima davantage la situation. Les jeunes soldats revinrent dans le quartier et informèrent la population.

    A la suite de l’Assemblée générale improvisée qui se tint, séance tenante, les avis furent partagés. Les plus extrémistes proposèrent d’aller casser chez les impénitents fauteurs de troubles pendant que les plus modérés choisirent d’informer au préalable le chef de quartier avant d’entreprendre toute expédition punitive. Cet avis fut adopté, non sans mal. C’est pendant qu’ils tenaient la réunion que l’un des homosexuels menaça de faire intervenir le directeur général de la Police nationale en personne, M Niamé Keïta : "Vous apprendrez à vos dépens qui nous sommes. Vous êtes trop petits ! Sachez-le : nous, nous évoluons dans la cour des grands. On fera appel à Niamé Keïta et il enverra ses policiers pour gazer tout le quartier". Des propos, soit dit en passant, pleins de sous-entendus.

    LE CHEF DE QUARTIER SAISI LE PROCUREUR DE LA REPUBLIQUE, INFORME LE MINISTRE KAFOUGOUNA KONÉ, LE HAUT CONSEIL ISLAMIQUE…

    Une mission fut immédiatement conduite chez le chef de quartier et non moins coordinateur des chefs de quartiers de la commune II, M. Bamoussa Touré. Le patriarche écouta avec beaucoup d’attention le récit des jeunes. Il commit par la suite un messager dans l’intention de ramener notre homosexuel à la raison. Mais le temps que l’envoyé ne revienne de la mission à lui confiée, le chef de quartier entreprit de saisir le procureur de la commune II et d’informer le ministre de l’administration territoriale et des collectivités locales, le général Kafougouna Koné. Il s’engagea à en faire autant et au besoin, avec l’Imam Mahamoud Dicko, président du Haut Conseil Islamique et la coordination des chefs de quartiers de sa commune.

    La mission confiée à l’envoyé était simple : " que jamais, au grand jamais, Monsieur l’homosexuel ne commette une autre maladresse de cette nature dans le quartier ; d’éviter à tout prix la provocation et les affronts ; respecter la morale et les personnes… ". Le missionnaire avait pour charge de délivrer seulement le message. Et si, dans le pire des cas, il rencontrait des difficultés, de revenir sur ses pas, en prenant soin de passer une commande de location de tribunes et de quelques centaines de chaises destinées à une réunion d’urgence avec tous les jeunes, les chefs de quartiers, les délégués du Haut Conseil Islamique, entre autres.

    Fort heureusement, le message passa puisque notre atypique homosexuel décida, dès cet instant précis, de se replier sur lui-même et de faire amande honorable. Mais l’histoire est loin d’être finie.

    L’affaire a déjà fait le tour du quartier et, ils sont de plus en plus nombreux à venir tous les jours, aux nouvelles, question de savoir si la provocation a cessé et d’entreprendre des mesures appropriées au cas contraire…

    L’UN DES DEUX TOURTEREAUX EST ETRANGER

    Beaucoup de révélations seront faites à la faveur de l’incident. Il se trouve que l’un des deux tourtereaux est de nationalité étrangère, française en l’occurrence. Un africain de France, en vacances au Mali. Il aurait fait le déplacement dans le but express de rencontrer sa "copine malienne". 

    Aussi, la jeune fille qui a appelé les gendarmes à la rescousse, n’est pas native du quartier. Elle évolue elle aussi dans un milieu homosexuel. Mais à tous, les jeunes du quartier ont lancé une sévère mise en garde : qu’ils s’adonnent à leurs immoralités ailleurs, dans leurs contrées respectives ou à l’intérieur de leurs maisons, villas et châteaux. Mais jamais plus de provocation dans les rues de Médina-Coura ! Ca suffit !

    Aussi, les jeunes n’ont pas encore digéré les propos de l’homosexuel relatifs à l’intervention de la police de Niamé Keïta à travers seulement un claquement des doigts. Leur réaction en dit long sur leur état d’âme. 

    "JE JURE DE M’ENGAGER AUX CÔTÉS D’AL QAÏDA APRÈS LE PREMIER JET DE GAZ"

    Les déclarations de l’impénitent provocateur sonnent encore dans les oreilles des jeunes du quartier: " Vous êtes trop petits ! Nous, nous évoluons dans la cour des grands, avec de hauts responsables… On fera appel à Niamé et il enverra des policiers gazer tout le quartier".

    "Eh bien, s’insurge un jeune, qu’ils viennent donc gazer le quartier, nos mères, nos pères, nos frères et sœurs et nous tous avec pour ce motif et à cause des homosexuels ! Pour ma part, je jure sur le mois bénit de Ramadan de m’engager aux côtés d’Al Qaïda au premier jet de gaz ! ". Une décision solennelle saluée par ses camarades à travers des clameurs d’approbation. 

    La détermination des jeunes du quartier est visiblement parvenue aux oreilles des provocateurs puisqu’ils ont désormais adopté un profil bas. Du moins pour l’instant.

    B.S. Diarra

     

    Les leçons d’un incident

    L’attitude des deux tourtereaux suivie des déclarations belliqueuses de leur tuteur et la descente des gendarmes ne sont ni plus ni moins que de la provocation. Et pour cause, le bizutage et autres actes sexuels à caractère public, même entre homme et femme, à fortiori entre deux hommes, constituent un attentat à la pudeur et sont par conséquent punis par la loi malienne. Dans un quartier populaire, très conservateur, il s’agit d’une incitation à la violence, voire un acte suicidaire en ce mois de Ramadan où les esprits sont particulièrement empreints de piété.

    Faut-il le rappeler, les deux gendarmes ont failli être lynchés par la foule en colère et plutôt indignée du fait que les pouvoirs publics, à travers leur seule présence, cautionnent cette pratique et ferment plutôt les yeux sur les délits (attentat à la pudeur et troubles à l’ordre public) dont les homosexuels se sont rendus coupables. Aux yeux des habitants du quartier, la preuve de la complicité des hautes autorités du pays dans la dépravation des mœurs venait d’être établie.

    Il a fallu, afin d’éviter l’amalgame, que les jeunes soldats accusés par les deux homosexuels, reviennent de la Brigade de Gendarmerie avec la véritable version de l’histoire : les deux éléments du camp I n’ont jamais été mandatés par un supérieur ; ils n’ont jamais reçu d’ordre de mission dans ce sens ! Voilà qui était clair. Cette révélation apaisa quelque peu les esprits. Les raisons d’un risque de confusion sont aisées à comprendre.

    Il existe, au jour d’aujourd’hui, une véritable crise de confiance entre les populations, en l’occurrence les associations religieuses dont une frange importante de la société civile (la vraie) et les pouvoirs publics maliens… Les grandes manifestations contre le nouveau code des personnes et de la famille qui viennent juste d’avoir un an sont passées par là.

    Craignant une totale dépravation des mœurs consécutives à l’adoption d’une nouvelle loi, les associations religieuses ont entrepris, au mois d’août 2009, de gigantesques manifestations (marches, meetings et prêches) à travers tout le pays, obligeant ainsi les pouvoirs publics à reculer.

    Auparavant, c’est la folle rumeur de la tenue d’un congrès international des homosexuels dans la capitale malienne qui avait suscité l’ire des gardiens du temple. Il fallut l’intervention du président de la République en personne pour apaiser les esprits et non sans mal.

    Ces deux incidents majeurs ont profondément émoussé le capital de confiance entre gouvernants et gouvernés.

    Faut-il qu’à quelques encablures de ces douloureux évènements que des individus s’affichant et reconnus comme des homosexuels s’adonnent à des actes de provocation dans la rue, au mépris de la loi et de la morale?

    Ces personnes, comme l’a si bien dit notre homosexuel, se targuent d’avoir les bras longs, d’avoir des accointances avec de hauts responsables dans la sphère du pouvoir, avec des célébrités et autres gens fortunés. Une façon d’entretenir le mythe autour de leur personne et s’assurer ainsi une protection et une ascendance psychologique sur leur prochain? En tout état de cause, aucun pouvoir ne peut venir à bout de la volonté une population décidée à préserver ce qu’elle considère être ses valeurs et repères. La véritable société civile malienne l’a démontré au mois d’août 2009.

    Aussi, il faudra bien prendre au sérieux l’avertissement de ces jeunes du quartier qui menacent de rejoindre Al Qaïda au besoin. Dans ces secteurs défavorisés de la capitale malienne, ils estiment n’avoir pas grand-chose à perdre. Pour certains d’entre eux, la religion constitue le seul et dernier refuge en ce bas monde. Il suffit juste de se rendre dans les mosquées, à toutes les heures de prières, pour s’en rendre compte. Beaucoup d’autres par contre, expérimentent en ce moment précis, d’autres méthodes de survie, comme la prostitution, le narcotrafic, le banditisme, voire hélas, l’homosexualité avec ses mirages et ses désillusions ! 

     Et ce n’est pas un hasard si l’UNESCO-AFIQUE, au regard de toutes ces contingences, a décidé d’ouvrir un centre spécialisé dans ce quartier, question de donner une seconde chance à cette frange de la population. C’est en effet sur la base des critères similaires que Médina-Coura ainsi que deux autres quartiers dans les capitales Rwandaise et Ougandaise, ont été élus pour abriter un projet d’apprentissage et de réinsertion des jeunes. Voilà, soit dit en passant, une structure responsable qu’est l’UNESCO. L’on ne peut dire autant de toutes les entités au Mali.

    B.S.D


    Commentaires via Facebook :