Burkina Faso : Yezouma Coulibaly, l’ancien militaire devenu millionnaire grâce à l’agriculture

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    Après avoir été radié de l’armée, le Burkinabè Yézouma Coulibaly s’est tourné vers une activité agropastorale dans son village natal Bayé. Avec plus de 19 millions FCFA de chiffre d’affaires réalisé par an, il ne regrette pas son choix et encourage désormais d’autres ex-militaires à s’investir dans le travail de la terre.

    Dans le village de Bayé, situé dans la commune de Solenzo au Burkina Faso, Yezouma Coulibaly dispose d’une exploitation de 60 à 75 hectares, dont plus de 20 hectares ont été emblavés.

    Chaque année, environ 70 tonnes de céréales sont générées par l’exploitation où il cultive maïs, sorgho, soja, petit mil, sésame et riz. Il y pratique aussi du maraîchage sur un demi-hectare, ainsi que l’élevage de ruminants et de volaille.

    C’est en 2011, après avoir été radié de l’armée où il était spécialisé en gestion des ressources humaines, que Yezouma Coulibaly, 36 ans, est retourné s’installer dans son village natal Bayé. Il a été exclu à la suite de la mutinerie militaire qu’a connue le Burkina Faso, sous l’ère du président Blaise Compaoré.

    « À ma grande surprise, j’ai vu mon nom sur la liste des personnes à radier de l’armée, alors que je n’ai pas participé aux troubles », a-t-il témoigné.

    D’après l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, environ 3 millions de Burkinabè sont confrontés à l’insécurité alimentaire. Yezouma Coulibaly s’est donné pour objectif de lutter contre ce fléau en fournissant des produits agropastoraux abordables. Il produit également des semences en partenariat avec l’entreprise Neema agricole du Faso (NAFASO), spécialisée dans la production et la commercialisation de semences certifiées des variétés améliorées. Cette société l’a aidé à acquérir un équipement agricole moderne afin de doper sa production.

    Au début de son aventure, l’entrepreneur agricole a dû faire face au regard des villageois à cause de son renvoi de l’armée. Il reconnaît avoir eu honte de revenir au village, mais a été encouragé par son défunt père.

    « Mon père m’a appelé pour me dire de ne pas partir à l’aventure en Côte d’Ivoire, de revenir auprès de lui, ma mère, mes enfants et ma femme et nous allons cultiver la terre. Il m’a envoyé une somme de 50 000 FCFA pour mon transport. Au village les gens me regardaient avec un mauvais œil, mais je me suis mis aux travaux champêtres et c’est ce qui paye aujourd’hui ».

    L’ancien militaire ne regrette pas son choix, car il réalise un chiffre d’affaires annuel de plus de 19 millions FCFA, et ce, uniquement pour le maïs et le riz. Il a créé des emplois pour 4 permanents et a recours à des contractuels de 7 à 30 personnes selon les besoins.

    Son parcours inspirant lui a valu une reconnaissance lors de la Journée nationale du paysan (JNP) en 2018. Il a été élevé au rang de chevalier de l’Ordre du mérite dans son pays. À travers sa réussite, il appelle d’autres militaires radiés de l’armée à se lancer dans l’agriculture et l’élevage.

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    Aïsha Moyouzame

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