Bras de fer entre Mali-Lait et le ministère de l’Elevage : Les dessous d’un divorce consommé

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    Depuis plus de trois semaines, rien ne va plus entre le ministère de l’élevage et de la pêche et la société Mali Lait sa. Et pour cause, cette entreprise qui est censée valoriser le secteur du lait dans notre pays a refusé de prendre une quantité raisonnable de lait de nos éleveurs. Suite à ce qui s’annonçait comme un bras de fer, le département a envoyé des contrôleurs du Laboratoire National de la Santé et du Laboratoire Central Vétérinaire pour s’enquérir des conditions d’hygiène de travail et de la qualité des intrants et des produits de la société sur le marché. Selon une source proche du Ministère de l’élevage et de la pêche, les résultats seraient très inquiétants pour les consommateurs.
     
    Sans conteste aujourd’hui, Mali Lait est une entreprise qui concourt à la lutte contre le chômage dans notre pays. Mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt, ses produits sont aujourd’hui sur la sellette. Créée dans les années 70 pour promouvoir le secteur du lait dans notre pays. Aujourd’hui, force est de constater qu’elle est entrain de reléguer cet objectif initial au second plan, au profit du lait en poudre importé des Pays bas, de la Nouvelle Zélande et autres.

    Suite à un rejet massif du lait de nos différentes fermes pour non conformité, le Ministre Téréta a personnellement pris le dossier en main pour faire comprendre à la société que sans la production locale que Mali lait n’a plus sa raison d’être.

    Séance tenante, il a envoyé les contrôleurs des deux laboratoires du pays (LNS et LCV) pour évaluer l’environnement de travail et la qualité des produits de la société désormais entre les mains du Libanais Georges Harage.

    D’après un rapport de contrôle, les conditions hygiéniques sont loin d’être garanties par Mali lait. Résultat, plusieurs bactéries auraient été décelées dans certains produits phares de Mali lait.

    Pour nous enquérir de la situation, nous nous sommes rendus, le vendredi dernier au sein de la société, pour écouter les premiers responsables. A demi-mots, les responsables ont reconnu des erreurs dans le passé. Il s’agit de la défaillance totale de leur laboratoire interne. Aux dires du conseiller du PDG, le laxisme inexpliqué des responsables de leur laboratoire se traduisait par l’acceptation du lait de mauvaise qualité. C’est-à-dire du lait très acide ou mouillé.

    Ils ont aussi souligné que c’est le contrôle d’envergure inopiné ordonné par le ministre qui a permis de découvrir cette situation qui perdurait à l’insu des premiers responsables de la société. Même si cette descente des contrôleurs des différents laboratoires de la place  a permis à Mali lait de rectifier certaines tares de son laboratoire interne, il n’en demeure pas moins que les consommateurs ont été victimes pendant des années de la mauvaise qualité de ses produits.

    En plus les prélèvements effectués lors de cette descente pour être analyser aurait donné des résultats alarmants. En effet, selon une source proche du département, des mesures disciplinaires seraient envisagées pour contraindre la société à respecter les règles d’hygiène. En tout état de cause, il appartient aux autorités de prendre leurs responsabilités afin que les conclusions des différents laboratoires soient portées à la connaissance du public. Cela pour la simple raison que les associations de consommateurs qui siègent dans les différents conseils d’Administration de ces laboratoires oublient le plus souvent leur mission au profit des miettes qu’elles encaissent.

    Pourquoi les stocks incriminés n’ont pas été retirés du marché ? Comment fonctionne la maffia des laboratoires pour fausser les donnés des analyses moyennant des pots-de-vin ? Telles sont les questions que nous allons répondre dans nos prochaines parutions en plus de l’intégralité du rapport qui incrimine plusieurs produit de Mali lait.
    Affaire à suivre et à poursuivre !
    Alfonse Maïga

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