Braquages récurrents de taxis à Bamako : Forte mobilisation de la police pour enrayer le phénomène

    0




    A peine une certaine accalmie est-elle observée en ce qui concerne les casses de boutiques, que les policiers font désormais face à un phénomène tout à fait nouveau, le braquage de taxis. Aussi, la Direction générale de la police a-t-elle mobilisé ses troupes pour neutraliser dans les plus brefs délais les auteurs de ces actes.

     

    Depuis le début de ce mois de décembre, les plaintes pour des cas de braquages de taxis ne cessent d’atterrir sur le bureau du Commissaire Divisionnaire Djigui Konaré.  Le tout premier cas dont le 11ème arrondissement a été saisi s’est passé à Kalabancoro, malgré le fait que ce secteur dépende du 15ème. Il s’agit d’un taxi de l’APEJ, conduit par un jeune. Il avait été hélé par deux individus qui prétendaient aller à l’aéroport. Arrivé au niveau d’un espace vide, l’un des passagers sortit un pistolet et intima l’ordre au chauffeur de s’arrêter. Le jeune homme lui opposa un niet catégorique, disant qu’il préférait mourir. La tentative de lui arracher le véhicule de force échoua, car la voiture, qui faisait des zigzags sur la route, attirait l’attention des autres automobilistes. Les deux braqueurs ouvrirent les portières et s’éjectèrent hors du véhicule.      

     

    Pas plus loin que la semaine dernière, deux autres chauffeurs de taxi ont saisi séparément le 11ème.  Des braqueurs armés venaient, dans deux opérations différentes, d’arracher leurs véhicules. Etrangement, les deux taxis furent retrouvés, abandonnés, dès le lendemain. Ce qui fait dire aux policiers que c’est la recette qui intéresse les braqueurs en question.

    Le lundi 6 décembre, à Baco Djikoroni Sud, aux environs de 20 heures, la direction de la police a avisé le 11ème arrondissement qu’un taximan venait d’être agressé dans les parages. La Brigade de Recherches s’est aussitôt transportée sur les lieux. Elle a trouvé qu’effectivement une attaque avait été perpétrée contre un taxi qui avait toutes ses vitres brisées et était entourée d’une foule de personnes. Le conducteur confia à la police qu’il n’était pas le chauffeur du taxi et qu’il venait juste remettre le véhicule à son propriétaire, qui était souffrant. Mais à peine avait-il garé le taxi  qu’un individu se précipita sur lui pour demander un service. Le temps de lui dire qu’il venait de terminer son service, l’individu lui donna un violent coup de gourdin à la tête. Il s’écroula par terre mais son agresseur n’arrêta pas de le rouer de coups. Il cria alors au secours. Plusieurs personnes accoururent, mais, à la vue du coupe-coupe que l’agresseur brandissait, tout le monde, y compris lui-même, prit ses jambes à son cou. Le braqueur s’en prit alors aux pare-brise du véhicule à coup de gourdin, avant de rejoindre un complice qui l’attendait, dans l’obscurité, sur une moto Jakarta.

     

    L’inspecteur Traoré ouvrit immédiatement une enquête. Selon les déclarations du chauffeur du taxi, à la date du 3 décembre, il avait échappé à une agression. Sur les coups de 20 heures, non loin de chez lui, un individu lui avait demandé de l’amener à Hamdallaye ACI. Ils sont tombés d’accord pour 2000 FCFA. Chemin faisant, dans un endroit obscur au niveau du rond-point Kwame Nkrumah, le client demanda au taximan de le déposer. Le chauffeur refusa, dans un premier temps, à cause de l’obscurité, mais finit par  s’arrêter sur l’insistance du son passager. Celui-ci descendit du taxi et commença à fouiller interminablement ses poches. Mis en alerte, le taximan aperçut, à travers le rétroviseur, une deuxième personne, armée d’un coupe-coupe, qui progressait rapidement vers eux. Il démarra son taxi en trombe, se disant intérieurement qu’il venait d’échapper à une agression. L’inspecteur Traoré tout en faisant un rapprochement entre ces agressions espère boucler rapidement ses enquêtes.                                

    Pierre Fo’o Medjo

    Commentaires via Facebook :