Les braquages font des ravages à Bamako. Aujourd’hui le renforcement des mesures sécuritaires est plus que jamais nécessaire pour la protection des citoyens et de leurs biens. Le jeudi 26 novembre 2020, le livreur du journal Carrefour a reçu des balles à la poitrine. Vols, assassinats ou agressions n’épargnent personne.
Le directeur du journal Carrefour, Badou Sidi Koba, a vu son livreur attaqué à Sebenikoro, alors qu’il partait régler des factures du journal. Les bandits étaient au nombre de deux à tirer sur lui à bout portant, pour 200 000 F CFA. Il a failli y perdre la vie. Les braqueurs ciblent généralement les commerçants, motocyclistes, les coursiers à la banque, les domiciles portant une ou des motos et d’autres biens. Ils agressent à domicile, en circulation, dans les magasins de transfert d’argent, au grand marché, aucun coin n’est plus un abri, obligeant des commerçants à fermer tôt pour rentrer. Malgré leur précaution ils sont attaqués en pleine journée par les bandits.
“Je ramenais une cliente à Kabala. En retournant, j’ai aperçu un autre client au bord de la route. Il portait un boubou blanc et n’avait pas du tout l’air d’un bandit. Il s’est installé sur le siège à l’arrière. Un moment j’entendis des bruits. Dès que je me suis retourné pour regarder, il pointait déjà le pistolet sur mon front en m’ordonnant de lui remettre tout mon argent. Comme il avait une arme, je lui ai donné mes 35 000 F CFA de recettes. C’est après qu’il soit parti que j’ai eu envie de réagir, les témoins m’en ont dissuadé, car, selon eux, ils écument Kabala”, explique Moussa Dagnon, taximan.
A Sirakoro Méguetan, peu de gens peuvent sortir même au balcon le soir. Pire, y circuler le soir est suicidaire. Aux environs de 21 heures, M. Niaga envoya son gardien effectuer un retrait par transfert téléphonique. En partant, de bonne foi, il a pris sur sa moto quelqu’un qui faisait du stop. Il s’en souviendra toujours : “le monsieur était bien habillé et bien parfumé. Il me demanda de le déposer devant sa porte. C’est à partir d’une maison isolée qu’il m’a braqué. Je n’ai rien forcé et lui ai laissé la moto”, affirme le gardien.
Le plus souvent, les cas de victimes ne sont pas pris en charge par les autorités. Les victimes sont obligées elles-mêmes de réparer les torts subits. Deux malheurs qui leur arrivent à la fois !
Fatoumata Kané