Mamadou Sidibé dit Bédié, né il y a 34 ans à Sadjouroula, un village situé à 20 km de Kalana, le chef-lieu de la commune rurale de Gouandiaka, distant de 52km de Yanfolila. Il est mineur à la SOMIKA (Société des Mines d’Or de Kalana) depuis 2008. Bédié a été agressé pour le déposséder de sa moto de type SANILLI Corbon à sa descente de service aux environs de 00 heure devant la salle de spectacles la Savane. Ici, se produisait cette nuit la reine du Didadi, Nahawa Doumbia. Ayant constaté que l’engin n’était pas à l’endroit où il l’avait garé, suivant son sens, il parvint à retrouver son voleur, revenu pour chercher un couteau en vue de couper les fils pour mettre l’engin en marche. Mamadou se jette sur son voleur et engage le corps à corps avec lui. Il parvient à le terrasser. Mais celui-ci sortit un couteau de ses poches pour lui assener trois coups de poignard au visage. Le laissant pour mort, il s’empare de la moto et disparaît.
Lundi est jour de foire à Kalana, le chef- lieu de la commune rurale de Gouandiaka, cité minière située à 52km de Yanfolila. Généralement, c’est le jour choisi pour organiser les différents spectacles qui drainent le maximum de forains des villages environnants et même des pays frontaliers. Le programme de ce lundi 28 juillet 2011 était particulièrement relevé car, c’est la cantatrice Nahawa Doumbia, la Diva du Didadi tant attendue et plusieurs fois empêchée qui devrait se produire enfin dans l’enceinte de la Savane. Mamadou Sidibé, minier à la SOMIKA était du 2ème poste. C’est- à- dire l’équipe qui débute le travail à 7 heures le matin pour descendre à 00 heure. A sa descente, il fit un tour au concert où l’entrée était pleine de vendeurs. Il gara sa moto de marque Sanili Corbon pour aller chercher son plat à l’intérieur. C’est à la Savane que Bédié prend d’habitude ses repas. Etant servi, il sort de la cour pour venir manger son plat assis sur sa moto. C’est en ce moment qu’il constate que son engin n’était plus là. À peine cinq à six minutes ont suffit au voleur pour la faire disparaître. Il se mit à sa recherche en compagnie d’un de ses collègues du nom de Tiemoko Sangaré. Mamadou se rappela que l’arrière de la salle était une zone obscure pouvant être propice pour cacher la moto volée sans que personne ne se rende compte. Cette intuition était la bonne car, à 150 mètres environ de là, le malandrin l’avait mise dans un buisson, et il était revenu chercher un couteau afin de forcer le contact. Les deux amis se retrouvèrent à nez à nez avec leur voleur. Mamadou Sidibé dit Bédié n’a pas pu se retenir. Il a bondi sur lui et une lutte s’engagea entre eux. Tiemoko court pour chercher de l’aide et informer par la même occasion, la Brigade Territoriale de Gendarmerie. Entre temps Mamadou est parvenu à terrasser son vis à vis. Voyant que l’adversaire est plus fort que lui, le bandit sort un couteau de ses poches et lui administre trois coups de poignard au visage et au nez. Celui-ci s’évanouit suite au sang qui coulait de son corps. C’est dans un réflexe désespéré qu’il lança son pied pour esquiver un dernier coup de couteau de son voleur qui n’avait de destination que son abdomen. Il dut céder l’engin au braqueur pour sauver sa vie. Celui-ci disparut incognito ainsi avec l’engin. Mamadou Sidibé dit Bédié ne sera conscient qu’à l’hôpital où il a été évacué par son ami Tiemoko, revenu tardivement pour lui prêter main forte. Selon la victime, son agresseur est probablement de nationalité étrangère en raison de l’accent de son bambara qui tend vers malinké. Avec une telle détermination des voleurs à vouloir coûte que coûte enlever les engins des paisibles citoyens, ce n’est plus le vol ordinaire, mais l’expropriation forcée quitte à ôter la vie. Mamadou Sidibé panse encore ses plaies à la faveur d’une permission à lui accordée pour incapacité temporaire de travail. Mais sa vie ne serait pas en danger.
Saïdou A Diakité, correspondant de Kabako à Yanfolila