Boutiquier à Kati-Sananfara et originaire de Diré, Ousmane Sidibé peut bien esquisser des pas de «Niangara», la danse des miraculés, car c’est un vrai miraculé. On est dans la nuit du vendredi 17 au samedi 18 octobre. Un camion-remorque de marque Peugeot, transportant deux containers de 40 pieds chacun, en provenance du Sénégal et à destination des usines CMDT de Fana, arrive au niveau du tronçon qui coupe le sommeil aux transporteurs sénégalais, la colline de Sananfara, dite la «colline de la mort».
Ayant mal négocié le virage descendant, au moyen d’efforts acrobatiques que seul peut inspirer la vue de l’Ange de la mort, le chauffeur parvint à s’envoler de la cabine de son véhicule, abandonnant le camion à lui-même et à son malheureux apprenti. Le mastodonte plongera dans le vide et terminera sa course folle dans la boutique d’Ousmane Sidibé, une vingtaine de mètres en contrebas.
Il était 1 heure 18 minutes du matin. «Bismillahi» fut le seul mot prononcé par Sidibé, qui dormait à poings fermés, la tête sur son bras droit. Réveillés en sursaut par le bruit d’enfer de l’accident, les jeunes qui dormaient dans la chambre attenante parvinrent, en ahanant à l’unisson, à l’extraire de sous les gravats.
Le miraculé s’en tira avec une égratignure à l’épaule. En revanche, il a perdu toutes ses marchandises, réduites en bouillie, et son frigo. L’apprenti fut blessé à la jambe, mais son pronostic n’est pas engagé. Quant à l’imprudent chauffeur, il fut grièvement blessé à la main.
Cet épisode repose le problème de la sécurité des usagers et des riverains de cette route, dont la vie est rythmée par des accidents plus spectaculaire et tragiques les uns que les autres.
Yaya Sidibé
je ne comprends pas comment on peut faire remorquer 2/ 40 pieds sur un seul camion
Comments are closed.