Biennale du cinquantenaire à Sikasso : Les prostituées à l’assaut des hôtels

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    Les grandes manifestations nationales et internationales sont toujours l’occasion pour les uns et les autres de développer leurs affaires. La biennale du cinquantenaire qui se déroule présentement dans le Kénédougou ne déroge pas à cette règle. Singulièrement pour les professionnelles du sexe pour qui l’évènement semble tomber comme mars en carême.

      La manifestation culturelle, qui enregistre la présence des délégués de chacune de nos entités administratives, de la communauté malienne vivant à l’extérieur, des touristes et de nombreux visiteurs des pays voisins, est non seulement une occasion pour la culture malienne de se revisiter elle-même, de délivrer son message diversifié, d’exposer ses potentialités mais aussi une occasion pour les  commerçants, les artisans, les ouvriers, les taximan et autres hôteliers de développer leurs affaires.  En drainant tant de monde, elle permet aussi de donner de la société une peinture réaliste. Ainsi, pour les prostituées, la biennale offre l’occasion à larronnes en foire. Elles en profitent du mieux qu’elles peuvent. Tel que l’exige leur métier, le plus vieux du monde dit-on, elles se meuvent sans vergogne, abordant les clients avec mille malices, gestuelles affinées et clignotements des yeux : des opératrices économiques très dégourdies ! Les hôtels, qui mettent à disposition des chambres à des prix abordables, ne peuvent pas désemplir.  La technique est toute simple : elles y laissent leurs numéros de téléphones en cas de besoin. Les clients, fort heureusement, ne manquent pas non plus à l’appel de la chair. Mais les fortunés, de préférence les Blancs, sont évidemment prisés.

    Votre fidèle serviteur vous raconte ici un exemple dont il a été lui-même témoin oculaire dans un hôtel de la place.

    Il est 14 heures 45 minutes quand deux jeunes filles apparaissent dans la cour  à la recherche d’un travailleur l’infrastructure.

     

    Qui est FK ? demanda l’une d’elles. Précisons que le nommé FK est serviteur dans ledit hôtel. Sachant que les jeunes filles ne connaissent pas cet homme de vue, votre fidèle serviteur- saint homme, vous le savez bien- répondra : « C’est moi Fellah, qu’y a-t-il ? »

     

    Une des jeunes filles de s’approcher pour dire : « J’aimerais laisser mon numéro de téléphone auprès de toi au cas où tu  trouveras des clients intéressés pour une partie de ‘’ jambes en l’air’’ »

    -Comment t’appelles-tu ?

     

     « Je m’appelle Aicha Diakité, je viens de Koutiala »

    -Combien coûte la nuitée de ta prestation ?

     « Je ne sais pas grande chose, mais tout dépendra de la qualité de ma prestation. Il ya des clients avec lesquels on n’a même pas besoin de fixer un prix, ces clients peuvent te donner une somme colossale à laquelle tu ne  t’attendais pas. ».

    Ainsi se parent les couloirs de la biennale à Sikasso, région qui a le plus fort taux de prévalence de sida dans notre pays. Or, concomitamment, on ne voit pas bien une véritable campagne en faveur de la protection. C’est là une fausse note que seule la conscience individuelle peut corriger.

     

                                                                  Moussa Touré, Envoyé spécial


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