Il y a eu une panique généralisée au poste de contrôle de Sénou le mardi dernier quand les abeilles se sont attaquées à tout ce qui bougeait dans cet important carrefour devenu désormais une grande place des affaires à cause des postes de contrôle qu’il abrite. Selon les témoignages recueillis sur place, un camion venant de Sikasso et transportant des moutons et leurs bergers était venu stationner sous le poteau électrique de haute tension, non loin du poste de contrôle.
Le chauffeur était donc descendu de son camion pour aller remplir très rapidement les formalités administratives avant de continuer sa route sur Bamako. Ce qu’il ne savait pas, c’est que, au-dessus du camion, il y avait un essaim d’abeilles qui séjourne depuis environ trois mois sur le poteau électrique.
Excitées par l’odeur des moutons, les abeilles étaient descendues dans un premier temps sur le camion. Ce fut le sauve-qui-peut chez les bergers et les quelques passagers qui ne s’attendaient pas à une attaque aussi massive. Ils sautèrent du camion, laissant ainsi les pauvres bêtes livrées à elles-mêmes.
Mais les abeilles ne s’arrêteront pas là, elle progressèrent jusqu’au poste de police, s’attaquant à tout ce qui bouge. Ce fut la panique générale: policiers, douaniers et gendarmes abandonnèrent leur poste de travail pour se réfugier un peu en retrait. Les boutiquiers baissèrent précipitamment leurs rideaux et les vendeuses n’eurent que le temps de prendre leurs jambes à leur cou.
Pendant environ deux heures de temps, les abeilles en colère tinrent le poste de contrôle de Sénou en otage avant qu’une bonne partie d’entre elles ne regagne l’essaim, laissant la charge aux faux bourdons de maintenir les occupants de la place en haleine.
Ce n’est qu’à ce moment que les responsables des différents services regagnèrent leur poste de travail.
Malgré le harcèlement des abeilles, le chauffeur du camion vint enlever son véhicule. Mais le constat était vraiment triste, toutes les bêtes avaient été touchées, dont dix tuées sur le coup.
Entre-temps, on fit appel à la Protection civile. Malheureusement, faute d’équipement adéquat, celle-ci ne put intervenir que de nuit avec les moyens du bord.
Une première équipe de sapeurs pompiers de la brigade de Sogoninko se porta sur les lieux pour la reconnaissance, et c’est aux environs de 18 heures qu’une équipe dirigée par le sergent-chef Dao s’est mise au travail.
La première difficulté c’était l’emplacement de l’essaim sur un poteau de haute tension. Aussi, le sergent Dao prit-t-il la précaution de demander à l’EDM de couper le courant et d’être présent pendant toute l’opération.
Il déploya ensuite l’échelle mécanique du camion jusqu’à une hauteur de 70 mètres.
A l’aide de trois grandes boîtes d’insecticides associés au feu les sapeurs pompiers parvinrent à neutraliser les abeilles, aux environs de 20 heures 35 minutes.
Pierre Fo’o Medjo
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