Les motocyclistes bamakois ne possédant pas de vignette en ont été pour leurs frais hier.
La mairie du District de Bamako a organisé une opération coup de poing pour obliger ces propriétaires de motos à se mettre en règle. L’opération a commencé tôt le matin et s’est poursuivie pendant une bonne partie de la matinée.
A la sortie du pont Fahd en face du Centre international des conférences, 7 éléments de la Brigade urbaine de protection de l’environnement (Bupe) et 5 agents de police avaient pour mission d’arrêter les motocyclistes et de vérifier qu’ils possédaient la vignette. L’exercice n’était pas du tout facile. « Nous avons frôlé des accidents à cet endroit, car certains usagers ne veulent pas obtempérer. Il faut souvent utiliser la méthode forte. Or, c’est justement que nous voulions éviter », explique Drissa N. Dembélé, le chef de l’équipe de la Bupe à cet endroit. Et un sergent de la police de renchérir : « certains motocyclistes sont d’une insolence inqualifiable. Quand nous leur demandons de s’arrêter, ils accélèrent et, parfois nous lancent des insanités à la figure". L’agent n’avait pas achevé sa phrase que T. K., un jeune commerçant a du être stoppé de force pour laisser les piétons traverser la chaussée. Il n’avait pas de vignette.
Pourquoi ne voulait-il pas s’arrêter ? Réponse désinvolte : "je suis pressé. Quelqu’un m’attend à la boutique. Je dois lui livrer des matériaux de construction".
Autre lieu, autre atmosphère : au rond point du monument de l’Eléphant sur la route de Hamdallaye. Ici, le contrôle se faisait plus calmement. Les agents de la Bupe et les policiers avaient formé une sorte de haie et coordonnaient leurs actions, de telle sorte qu’aucun motocycliste ne pouvait échapper au contrôle. « Depuis 6 heures nous sommes sur le terrain et nous avons déjà chargé une dizaine de camions de motos », a expliqué Kadialy Fadigua de la direction financière du District de Bamako.
Direction donc le Groupement mobile de sécurité où sont parquées les motos sans vignette. La cour est pleine de monde et, bien sûr, de motos. Ce n’est qu’après 14 heures que ceux qui étaient venus pour payer à la fois la vignette et la contravention, ont été autorisés à le faire.
Et les dispositions sont précises en la matière : celui qui n’a pas de vignette de 2008 sur lui devra payer une amende de 3 000 Fcfa. Celui qui n’en a pas du tout devra s’acquitter des frais de vignette (12 000 Fcfa) et de la contravention (3 000 Fcfa), soit au total 15 000 Fcfa.
Le jeune T.K. mentionné plus haut, est de ceux qui vont payer 15 000 Fcfa. Nous l’avons retrouvé devant le GMS se tenant la tête entre les mains. « J’ai été idiot. Je me suis mis inutilement dans le pétrin. Je ne sais pas où je vais avoir les 15 000 Fcfa pour récupérer ma moto », se lamentait-il.
Cette opération, bien préparée, était difficilement prévisible à ce moment de l’année. L’effet de surprise a donc été total. Les agents de la Bupe avaient de surcroit tout le matériel nécessaire pour éviter que des motos se perdent ou subissent des dégâts lors du transport vers le GMS.
P. Mben