Dans notre travail de quête d’informations de tous les jours, nous tombons parfois sur des faits insolites qui nous laissent pantois. C’est le cas de cette bagarre entre deux familles voisines à Sébénicoro ayant tourné au drame car le patriarche de 70 ans de l’une d’entre elles est décédé après avoir reçu plusieurs coups de couteau. Alors que la raison de cette dispute ayant abouti au drame est aussi simple que bête : un des protagonistes a simplement versé de l’eau usée devant la porte du voisin.
Selon des indiscrétions, l’incident qui a mis le feu aux poudres s’est déclaré entre les familles Traoré et Coulibaly sises au quartier Sébénicoro dans la soirée du mardi 2 mars 2022 aux environs de 22 heures. La cause : un des protagonistes a simplement versé de l’eau usée devant la porte du voisin. C’est finalement une bataille rangée qui a opposé ces deux familles voisines. Et en vue de mettre fin aux disputes devenues quasi quotidiennes, l’un des chefs de famille a lancé un ultimatum à l’autre de ne plus jamais voire des eaux usées devant sa porte. La famille adverse a, semble-t-il, pris cet ultimatum comme une défiance parce que, se conformer à une telle mise en garde équivaudrait à un aveu d’impuissance, de faiblesse et de capitulation… Défiant la mise en garde, les membres de la famille en question ont continué à verser leurs eaux usées à l’endroit indiqué. Ainsi, ce soir-là, une bataille rangée a éclaté entre les deux familles, à l’issue de laquelle le patriarche de 70 ans de l’une des familles est mort après avoir reçu plusieurs coups de couteau. Il y a aussi quelques blessés légers de part et d’autre. Alerté par les voisins, le commissaire divisionnaire de police Santigui Kamissoko a envoyé une équipe de sa Brigade de recherches (BR), renforcée par des éléments des Renseignement généraux (RG) avec pour missions d’interpeller les protagonistes et recueillir le maximum de renseignements sur la situation. Il ressort des informations recueillies sur le terrain que le patriarche a reçu plusieurs coups de couteau et de poings lors de la bagarre généralisée. Des coups ont été, semble-t-il, portés par deux jeunes de la famille adverse qui ne lui ont laissé aucune chance. Transporté d’urgence à l’hôpital Gabriel Touré, le malheureux a succombé à ses blessures.Les éléments de la police du 9ème arrondissement ont interpellé les bagarreurs de chaque famille pour des investigations plus poussées. La famille du regretté patriarche a porté plainte pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort de leur père.
Fort de ce compte-rendu, le commissaire Santigui a placé les deux jeunes en garde à vue. Le lendemain, 3 mars 2022, ils ont été présentés au Procureur de la commune IV lequel les a placés sous mandat de dépôt avant leur jugement. Une décision salutaire car elle a permis de baisser la tension et a calmé les ardeurs de l’autre famille qui s’apprêtait à venger la mort de son patriarche par tous les moyens.Pour connaitre les circonstances exactes du décès, le procureur de la commune IV a demandé une autopsie. Pour sa part, le Commissariat de police du 9ème arrondissement de Bamako a géré cette situation délicate avec beaucoup de professionnalisme, tout en prodiguant des conseils aux deux familles. Souhaitons qu’elles sachent désormais raison gardée. Boubacar PAÏTAO