BACO-DJICORONI ACI: Quand des fleurs valent mieux que des enfants

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    Deux fillettes dont la plus âgée a 7 ans, ont failli laisser leur peau pour avoir commis le péché d’arracher quelques fleurs devant le domicile d’une femme d’affaires à Baco-Djicoroni ACI, sis à la rue dite « sirababilenni », non loin du siège de la section Adema-pasj de la localité. Battues et pétries comme du banco, les deux fillettes car elles sont du sexe féminin, en sont sorties grièvement blessées.
    L’horrible scène s’est passée dans l’après-midi du 17 juillet dernier. Vers 17 heures, les deux fillettes répondant aux noms de Maro Doucouré, âgée de 7 ans et sa sœur Youma Doucouré, âgée de 5 ans, s’amusent d’ordinaire entre leur famille et celle de leur voisine, Mme Konaté Fatima, commerçante de son état. Celle-ci ayant constaté que des enfants de l’entourage coupaient les fleurs qu’elle a plantées à la devanture de sa maison, a donné la ferme consigne à ses enfants, notamment au plus âgé, le nommé Adou Konaté, d’infliger une correction inoubliable à tout enfant qu’il surprendrait entrain de causer des dégâts à ses fleurs. Le jeune Adou Konaté ne va pas par mille chemins. Il applique à la lettre les consignes de sa mère. Par malheur, dans l’après-midi du 17 juillet dernier, Maro et sa sœur Youma Doucouré ne sachant pas l’enfer qui les attendait autour de la maison de Fatima, s’y sont rendues pour s’amuser. Elles arrachent de passage quelques branches de fleurs dans la zone interdite. Comme un forcené, Adou bondit sur elles. Ils les ligotent avant de les piétiner comme du banco. Avant l’arrivée des secouristes, les deux fillettes sombrent sous le coup de la douleur. Maro en est sortie avec une luxation au niveau de son bras gauche tandis que sa sœur Youma en est sortie les fesses en lambeaux. Leur mère, Mme Doucouré Souaré Timera, fortement éprouvée par les sévices et les traitements inhumains dont ses enfants ont été victimes tente d’enclencher une action en justice contre leur agresseur et la commanditaire de ces actes on ne peut plus animalesques. Mais, suite à des interventions du voisinage, les deux parties conviennent d’une solution à l’amiable. Mme Konaté accepte de prendre en charge les frais médicaux des blessées. Mais, curieusement, après la radiographie dont elle a payé les frais, la commerçante renonce à son projet. Pourquoi a-t-elle retourné la veste ? Mme Doucouré Souaré Timera s’est vue obliger de saisir le commissariat de police du 4e arrondissement pour faire plier Mme Konaté Fatim. Malheureusement, les choses tournent autrement.
     
    Les fleurs d’abord avant les soins des enfants
    Au commissariat de police du 4e arrondissement où les deux protagonistes se sont retrouvés, chacun a donné sa version des faits. Mais, à la surprise générale de la maman des blessées, la police l’aurait sommée de réparer d’abord les dommages causés aux fleurs de Mme Konaté avant que celle-ci ne s’engage à soigner ses deux fillettes. Insoutenable verdict ! Mme Doucouré Souaré Timera ne croit pas ses oreilles. Une fleur vaut-elle mieux qu’un enfant ? Humainement parlant, la décision de la police est digne d’une autre époque. Mais, comme dit l’autre, on aura tout vu au Mali. Visiblement choquée, Mme Doucouré change de fusil d’épaule. Elle se confie à un avocat qui à son tour, a saisi la justice. Celle-ci, pense-t-on, se fera le devoir d’expliquer aux agresseurs d’enfants le contenu de la convention relative aux droits de l’enfant que notre pays a signée et ratifiée volontiers.

    O. BOUARE

    Ce que dit la convention relative aux droits de l’enfant
    En son article 19, page 58, la convention relative aux droits de l’enfant dit ceci : « Les Etats parties prennent toutes les mesures législatives, administratives, sociales et éducatives appropriées pour protéger l’enfant contre toute forme de violence, d’atteinte ou de brutalités physiques ou mentales, d’abandon ou de négligence, de mauvais traitements ou d’exploitation, y compris la violence sexuelle, pendant qu’il est sous la garde de ses parents ou de l’un d’eux, de son ou ses représentants légaux ou de toute autre personne à qui il est confié.
    Ces mesures de protection comprendront, selon qu’il conviendra, des procédures efficaces pour l’établissement de programmes sociaux visant à fournir l’appui nécessaire à l’enfant et à ceux à qui il est confié, ainsi que pour d’autres formes de prévention, et aux fins d’identification, de rapport, de renvoi, d’enquête, de traitements et de suivi pour le cas de mauvais traitements de l’enfant décrits ci-dessus, et comprendre également, selon qu’il conviendra, des procédures d’intervention judiciaire.

     

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