Après la poudrière des tas d’ordures de Doumanzana, c’est la route qui rélie ce quartier à Nafadji qui défraye la chronique. En effet, dans la nuit du 24 au 25 novembre, un affrontement meurtrier a été évité de justesse entre les apprentis des Sotramas armés de gourdins et autres et les jeunes riverains de cet axe très fréquenté. Agacés par la poussière provoquée par la vitesse excessive des véhicules en général et particulièrement des sotrama, les jeunes se sont organisés pour palier à la désertion totale des autorités communales. À défaut de moyens pour l’arrosage quotidien, ils ont opté pour les dos d’ânes.
A l’absence de tous spécialistes, la confection de ses ralentisseurs de fortunes n’obéit à aucune règle. Chose qui n’a pas été du goût des chauffeurs de sotrama qui font la navette sur cet axe en longueur de journée. En représailles, ceux-ci ont décidé de mobiliser leurs apprentis pour défaire ces dos d’ânes dans la nuit du 24 Novembre. Armés, ils étaient prêts à en découdre avec les jeunes du quartier en cas d’opposition. Comme par miracle, surpris par cette descente musclée des apprentis sotrama, les jeunes n’ont pas réagi. Sans renoncer à leur projet, ils reviendront dans la nuit du 25 Novembre. Cette fois-ci, ils ont tenu à protéger leurs réalisations de fortune. Ainsi, armés à leur tour, ils attendaient à pied ferme les chauffeurs et les apprentis. Fort heureusement, là aussi, ils n’ont pas été au rendez-vous.
Dans ce conflit d’intérêt pour l’un et de survie pour l’autre, seul la mairie ou l’Etat peut jouer le rôle d’arbitre, car contrairement à la plupart des communes ou les rues sont pavées avec des axes prioritaires, celles de la commune I sont dans un état de délabrement déconcertant. Conséquence, les riverains sont étourdis par les poussières. Difficile d’imaginer qu’on est dans une capitale. Pour ne rien arranger, les sotramas qui n’ont pas souvent conscience du calvaire des riverains roulent à tombeau ouvert. Une chose qui est de nature à accentuer le sentiment de laisser pour compte des pauvres victimes.
De leur côté, les chauffeurs de sotramas accusent les riverains de confectionner des dos d’ânes qui sont de nature à endommager leurs véhicules. Comme dans un dialogue de sourd, chacun défend sa position. Si l’Etat ne fait rien pour pallier à l’absence des autorités communales, il y a fort à parier que les deux camps en découdront un jour.
Pour les populations de Doumanzana, il est difficile de comprendre pourquoi les deux axes qui traversent Doumanzana en direction de Nafadji ne sont pas inscrits dans un projet de bitumage. De l’autre côté, toujours à Doumanzana, les riverains sur l’axe qui mène à Badjanbougou se posent la même question. En croire que, Doumanzan est un quartier maudit, si on ajoute le cas du dépôt d’ordures.
Pour éviter des émeutes pour un cadre de vie meilleure comme celle qu’on a vu récemment autour du dépôt d’ordures, l’Etat doit prendre les choses en main pour soulager les populations qui souffrent énormément des séquelles de cette situation. Car la plupart souffre des problèmes respiratoires.
À bon entendeur salut !
À suivre
Lamine Diallo