C’est arrivé le samedi dernier, quand Kassoum Sawadogo, un Burkinabé de 32 ans, qui tentait de sauver un jeune cycliste est, malheureusement, tombé par terre. Le gros bus de la société CTM est donc monté sur son pied sous le regard impuissant de tous ceux qui ont vécu la scène.
Depuis le début des vacances, l’autogare de Sogoniko ne désemplit pas. Dès les premières lueurs du jour jusqu’au crépuscule, commerçants, chauffeurs, passagers, badauds et délinquants vont et viennent à longueur de journée.
Malheureusement, malgré que la densité du trafic ait sensiblement augmenté et que par conséquent le nombre de bus destinés au transport inter-urbain et inter-Etats ait pratiquement doublé, il n’y a eu aucun réaménagement perceptible allant dans le sens de l’agrandissement de cette vitrine ouverte vers l’extérieur.
Les commerçants ont, pour la plupart, occupé illégalement les devantures de leurs boutiques. Les femmes et les enfants se sont, quant à eux, installés sur les trottoirs.
Pour le moment, les gros bus de transport inter-Etats, ceux du transport urbain, taxis et piétons se disputent ce qui reste de la chaussée.
Cette situation constitue l’une des causes de la fréquence des accidents, à l’image de celui de samedi dernier.
Le car de la CTM voulait justement s’arrêter, mais, à cause de l’occupation illégale de la chaussée, il n’y avait pas de place pour les piétons, encore moins pour les cyclistes.
Le trottoir ayant été occupé par les étals des commerçants détaillants, il était difficile à notre jeune cycliste de se frayer un espace pour éviter le bus.
L’apprenti a donc sauté du bus, réussi à basculer le cycliste hors de la trajectoire du véhicule, mais dans son élan, il a, malheureusement, perdu l’équilibre.
Dans sa chute, il a laissé traîner son pied sous le bus et cela lui fut vraiment fatal.
Le car bondé de monde lui a écrasé carrément le pied droit. Il fut transporté d’urgence à l’hôpital Gabriel Touré par les soins de la Protection civile. "Une chose est certaine, la vie de Kassoum Sawadogo n’est pas en danger, cependant, on est obligé de lui couper le pied", nous a confié un infirmier,.
A part l’occupation illégale des trottoirs, voire de la chaussée, l’accès à l’autogare de Sogoniko est un autre casse-tête pour les usagers.
Toutes les voies secondaires sont défectueuses tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.
Présentement, en pleine saison hivernale, il est impossible d’emprunter la route qui passe devant la brigade des sapeurs pompiers pou accéder à l’arrière plan de l’autogare.
L’autre grande difficulté, c’est l’insuffisance de l’éclairage public, et c’est justement ce qui favorise le grand banditisme qui y sévit.
Hélas, les autorités de la commune VI ne se sentent pas concernées par cette situation, pour la simple raison que c’est le district de Bamako qui gère la gare routière de Sogoniko.
Pierre Fo’o MEDJO“