Audiences à la cour d’Appel de Bamako : Une jalousie entre coépouses tourne au drame

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    Les autorités judiciaires de la Cour d’appel de Bamako sont en plein exercice pour rendre justice aux justiciables dans le cadre de la tenue de leur session annuelle qui concerne essentiellement les renvois des grandes affaires, notamment le crime, le viol, le vol qualifié, l’enlèvement d’enfants, l’association de malfaiteurs, etc.

    L’épreuve de 2012 a repris après avoir été interrompue par les évènements du 22 mars dernier. En son audience du 5 juin 2012, la Cour devait s’occuper des affaires de personnes accusées d’assassinat et de complicité d’assassinat. En attendant le verdict du juge, force est de reconnaitre que le phénomène du crime continue de « faire grincer des dents ». Au-delà du jugement des affaires civiles ordinaires, le Palais de justice de Bamako dispose de capacités juridiques de trancher les affaires de crimes, de viols et de vols qualifiés de toutes sortes. Ces affaires sont très souvent en renvoi devant la Cour d’assisses de Bamako, au soin de la Chambre d’accusation. Ces procédures de rendre justice avait pris débuté depuis le mois de mars dernier avant d’être interrompu par les événements consécutifs au coup d’Etat militaire du 22 mars. Après avoir repris vers le 17 mai, ces procédures semblent bientôt en phase de clôture.

    Les faits selon les dossiers

    En son audience du 5 juin, la Cour devait s’occuper des affaires de personnes accusées d’assassinat et de complicité d’assassinat. Il s’agit  de Mme Oumou Ballo, née vers 1983 à Koutiala, ménagère et domiciliée à Koutiala (quartier de Hamdallaye) chez son mari Diara dit Baba Diawara. Elle a été accusée du meurtre de sa coépouse Nana Coulibaly. Sont également inculpés pour assassinat Abdramane Sanogo, Boubacar Samassa et Soumaïla Guindo. Selon les dossiers, aux premières heures du 28 mai 2008, Oumou Ballo alerta les voisins du quartier en déclarant que sa coépouse Nana Coulibaly, alors en état de grossesse très avancée, a glissé et est tombée dans le puits parce que ses chaussures et son seau se trouvaient sur la margelle du dit puits. Alerté, le chef de famille Diara dit Baba Diawara (gardien de son état au centre de santé « Karembé » où il avait passé la nuit comme d’habitude) se précipita à la maison. Suite à la prospection du puits à l’aide d’un grappin, il constata la présence d’un objet solide au fond. Il donna alors l’alerte au service de la Protection civile qui dépêcha des agents sur les lieux pour remonter à la surface le corps inanimé de Nana Coulibaly à l’aide du matériel de sauvetage.

    Plusieurs heures après alors que le corps ait déjà été enseveli dans un linceul en prélude à l’enterrement, Baba Diawara se décida enfin à informer son beau-père Adama Coulibaly qui  arriva aussitôt sur les lieux en compagnie de son fils aîné Zoumana Coulibaly. Mais en voulant s’incliner devant la dépouille mortelle, ils se heurtèrent à une  farouche opposition de Souleymane Ballo (père d’Oumou Ballo) et de son ami Békaye Dicko. Alors, ces derniers argumentèrent qu’une équipe de constat avait déjà conclu à une mort accidentelle avant de les autoriser à procéder à l’inhumation. Zoumana Coulibaly, qui avait manifesté l’intention d’alerter les autorités compétentes ; se précipita plutôt au tribunal où il expliqua les faits au Procureur de la République tout en faisant part de ses inquiétudes concernant les circonstances de la mort de sa sœur. La seconde équipe d’agents de constat, accompagnée du médecin-chef du centre de santé de référence de Koutiala dépêchée sur les lieux à la demande du Procureur, attesta que Nana Coulibaly avait été rouée de coups avant d’être balancée dans le puits.

    Interpellée par la Police, Oumou Ballo passa aux aveux : elle expliqua qu’elle avait asséné des coups à la victime pendant qu’elle puisait de l’eau et que les coups l’avaient alors précipitée dans le puits. Quelque mois plus tôt, une bagarre avait opposé Oumou Ballo à sa coépouse Nana Coulibaly au sujet de leurs enfants. Au cours de la bagarre, Nana blessa sa coépouse à l’aide d’une louche. Dès lors, Oumou jura de se venger. Dans un premier temps, leur mari Diawara avait séparé les deux femmes afin d’éviter un éventuel danger. Mais plus tard, face aux difficultés, les femmes se sont regroupées dans une même cour conjugale. Malheureusement, dans la nuit du 26 mai 2008, Oumou se saisit d’un gourdin pour faire taire définitivement sa coépouse qui était devenue un « cauchemar » pour elle. Après son forfait, elle traîna le corps de la victime et le balança dans le puits. Les traces de sang constatées par les gendarmes enquêteurs, du perron de la maison de la victime à la margelle du puits, accréditèrent ces faits. Il apparait donc clairement que le crime avait été prémédité. Par ailleurs, la perspicacité de Zoumana Coulibaly (frère aîné de la victime) a permis de pratiquer une autopsie de la victime sous la vigilance du Procureur. N’eût été cette autopsie, les inculpés allaient procéder incognito à l’enterrement. En attendant le verdict final du juge, il faut  admettre que les affaires de crimes ne sont jamais définitivement éradiquées dans nos sociétés. Heureusement que la Cour d’Appel veille à la paix et la quiétude sociales.

    M. Bellem

               

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    6 COMMENTAIRES

    1. En tans que celebataire ,je demande au Dieu de ne jamais me donner l’envie d’avoir deux femmes dans ma vie.la poligammie!!!avant s’etait tres facile a gerer mais aujourd’dui avec ce 21ºsiecle,c’est possible mais difficile a gerer.

    2. Cette criminelle sans scrupule de Oumou Ballo qui a commis, non pas un seul crime mais deux puisque Nana coulibaly était en état de grossesse très avancé.Alors pour moi,elle doit aussi payer de sa vie et sans pitié,pour le double meurtre commis.Comme l’a si bien dit le journaliste:rendre justice aux justiciables.

    3. Bonne meditation sur cet article

      Affairisme dans la crise malienne : Comment la Cia a fait plier Ouattara / La vérité sur le limogeage de Bictogo / Tout sur les Frci arrêtés au Mali
      Source : Le Temps : Dernière Mise à jour : 07/06/2012 (Auteur : )
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      Si l’un des réseaux mafieux organisés par le pouvoir a un genou à terre, l’autre cherche tant bien que mal à garder ses repères dans la sphère politique ivoirienne. Le réseau ouattaraiste qui a le genou à terre, est celui d’Adama Bictogo. Tout son malheur est parti de la crise malienne. Lors des négociations dans la crise malienne, Adama Bictogo fait un très bon rapprochement entre lui et la junte du capitaine Sanogo. C’est ainsi que l’homme fort de Bamako lui signifie son souci financier pour s’approvisionner en armements, en vue de faire face à la rébellion. Adama Bictogo lui propose un réseau moyennant diamants et métaux. Sanogo accepte de faire ce deal en clando, avec Bictogo qui arrive même à liquider quelques quantités de pierres. Sanogo s’active alors à s’armer. C’est en ce moment que la pression internationale s’intensifie sur la junte. Entre temps, la Cia suit de près ce deal entre Bictogo et la junte. Cette «Agence» déjà très déçue du pouvoir ivoirien, avec la vente du «diamant de sang ivoirien», fait un rapport accablant sur ce régime. Abidjan est alors dans leur viseur. La Cia saisit donc le Nigéria. C’est la vraie raison du voyage inattendu de Goodluck à Abidjan après la chute de Sarkozy. Chemin faisant, la communauté internationale fait plier la junte par des pressions diverses. Ouattara voulant profiter de la situation, engage une action militaire avec les Frci. Au cours de l’offensive au Mali, un chef de guerre et pas des moindres, et plus d’une centaine d’éléments sont pris sur le théâtre des opérations. Ouattara négocie assidument la libération de cet homme qui est l’un de ses proches les plus directs. Beaucoup de moyens sont donnés à Adama Bictogo, pour les faire libérer. Le capitaine Sanogo profite de son avantage et exige au pouvoir ivoirien plusieurs choses. Abidjan mouillée jusqu’au coup, dans cette affaire cède, pour obtenir la libération de ses hommes en oubliant définitivement l’option militaire. Comme acte bonne foi, le pouvoir exige du capitaine Sanogo la libération du chef de guerre. Les autres devraient être libérés après la signature des derniers accords. Après la signature des accords dans lesquels le capitaine Sanogo obtient gain de cause, ce dernier refuse de libérer les autres prisonniers qu’il détient encore comme preuves. Abidjan qui ne comprenant plus rien, s’informe pour cerner la motivation de la junte à ne plus tenir parole. C’est là que le régime découvre qu’Adama Bictogo n’a pas donné tous les moyens qui ont été dégagés pour le capitaine Sanogo. Dès lors, la présidence ivoirienne se saisit de cette situation et fait un semblant de limogeage avec un faux alibi. Qui à la réalité, n’est qu’une action de charme pour contenter les Usa et la communauté internationale. C’est en ce moment que le réseau Hamed Bakayoko se positionne, en activant ses relations dans la presse et accable son rival. La réaction d’Adama Bictogo ne s’est pas fait attendre. Il donne des éléments précis sur des virements que feraient Hamed Bakayoko verse sur un compte offshore, en Europe depuis huit mois. Et Adama Bictogoa a juré d’avoir la tête de Hamed Bakayoko.

      Une correspondance particulière
      de K.S

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