Alertés par des jeunes de mon quartier sur un phénomène qu’ils auraient constaté sur les tarifs de Malitel, j’étais dubitatif quant à la véracité des propos avancés, jusqu’à ce que l’on me mette un constat d’huissier en bonne et due forme sous le nez et que je décide donc de réaliser les tests par moi-même.
Las ! J’étais bien obligé de me rendre à l’évidence, Malitel surfacture jusqu’à plus de 50 FCfa la minute certaines destinations ! Et endormi par une publicité aussi tapageuse que mensongère, le consommateur noyé dans la masse des messages publicitaires et autres promo bonus, n’y voient que du feu ! Quel mépris pour nous autres clients, grugés à longueur de journée par un opérateur dont nous chantons les louanges à longueur de journée, quelle foutaise je dirai même !
Comment cela peut-il se produire devant les associations de consommateurs, le Comité de Régulation des Télécommunication, les Affaires Economiques et tout ce beau monde sans qu’il ne se passe rien ?? J’ai du mal à croire que toutes ses institutions chargées de défendre les droits du consommateur et garantir l’exactitude des prix à la consommation n’aient rien constaté. Ou alors, il faudrait se demander à quoi ils occupent tous leurs journées, si la plus élémentaire des règles en matière de commerce, à savoir l’exactitude du prix annoncé, est foulée au pied tous les jours sous leur nez, sans réaction de leur part.
En effet, jugez-en par vous-même, au lieu de 150f la minute pour les communications à destination de l’Afrique, Malitel facture certaines destinations, parmi celles les plus appelées en Afrique du fait de la présence dans ces pays d’une forte diaspora malienne, jusqu’à 204f la minute, conformément aux tests réalisés par nos soins :
– Vers Gabon : 161 FCFA/min
– Vers Guinée Conakry : 155 FCFA/min
– Vers Mauritanie : 204 FCFA/min
– Vers Sénégal : 202 FCFA/min
– Congo Brazzaville : 155 FCFA/min
Les jeunes que j’ai rencontré m’ont demandé d’alerter l’opinion nationale par voie de presse et sont bien décidés à aller jusqu’au bout de leur logique. Ils entendent saisir officiellement l’opérateur ainsi que les instances cités plus haut pour avoir gain de cause. A l’heure où nous mettons sous presse, un avocat de la place s’est même saisi bénévolement du dossier, il y a fort à parier que cela va occasionner bien des sueurs froides du côté de nos voleurs en cols blancs !« Dônbèyézôntayé, ngadônkélenyé fin tiguitayé », comme le dit un dicton bien de chez nous.
Mamadou Diallo MASS