Attaque jihadiste vendredi à Bamako : Les dessous de l’agression du capitaine français

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    Mohamed Kane, un repris de justice âgé de 43 ans, a tiré vendredi  à l’aide d’un fusil de fabrication artisanale sur un capitaine de l’armée française. L’officier français a été légèrement blessé à la tête et à l’épaule. La gendarmerie de Faladié, lieu où s’est déroulée l’attaque, qui a été alertée, a immédiatement arrêté le tireur. L’officier français et certaines personnes qui se trouvaient sur les lieux ont contribué à l’arrestation de Mohamed Kane en l’empêchant de s’enfuir.

    De source proche de la gendarmerie, Mohamed Kane connaissait bien sa cible pour avoir repéré son domicile.  Ainsi, vendredi matin, il s’est embusqué près de son domicile, son arme méticuleusement cachée. Dès que l’officier français est sorti de chez lui en voiture, il s’est mis à tirer, brisant la vitre arrière du véhicule et le blessant à la tête et à l’épaule.

    Mohamed Kane est décrit comme un forcené, qui n’est pas à son premier forfait. Selon nos informations, l’année dernière, il avait agressé plusieurs ressortissants de pays européens à Bamako. De sources concordantes, il a étudié à l’extérieur avant d’être rapatrié au Mali pour ” troubles mentaux “.

    L’homme, qui serait passé aux aveux, a déclaré aux enquêteurs qu’il n'” aime pas les blancs “. Au cours d’une perquisition à son domicile, les enquêteurs ont découvert la présence d’une importante quantité de documents religieux et d’une arme artisanale. Précisons que c’est la toute première fois que nous avons affaire à une agression contre un militaire français à Bamako depuis l’Opération Serval du 10  janvier 2013. Cette première attaque contre un français à Bamako suscite certaines interrogations. L’homme présenté comme un forcené pourrait avoir agi individuellement en raison de la rage qu’il nourrit contre les Occidentaux comme il l’a déclaré  lors de son interrogatoire.  Il pourrait aussi s’agir d’un acte  jihadiste révolté contre l’intervention militaire française qui a chassé les terroristes du nord du Mali ou d’une tentative d’attirer l’attention sur sa personne. On le présente aussi comme une personne qui serait irritée par les traitements de faveur que la France accorderait aux indépendantistes du MNLA. Le profil de Mohamed Kane n’est pas loin de celui de Béchir Shinoun, ce jeune Tunisien qui a fait exploser, courant janvier 2011, une bonbonne de gaz devant l’ambassade de France à Bamako, faisant deux blessés légers parmi les passants. Béchir Shinoun, également armé d’un pistolet, n’a pu en faire usage. Il sera maitrisé par les forces de sécurité malienne et placé sous mandat de dépôt avant d’être gracié par ATT et rapatrié vers son pays.

    ABDOULAYE DIARRA

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