Attaque de la Radio Kayira : Un recul démocratique

Le samedi 21 avril 2012, aux environs de 4 heures du matin, la Radio Kayira de Bamako située à Djélibougou en Commune I du District de Bamako a été attaquée par des individus mal intentionnés. Habillés en tenue civile, à bord de véhicules, des hommes armés de fusils pour certains et de coupe-coupe et bâtons pour d’autres, ont atterri  sur les lieux. Ce sont aux gardiens de la pharmacie officine Soukhoulé qui partagent le même bâtiment que Kayira qu’ils intiment l’ordre de leur montrer l’entrée de la Radio Kayira. Quand ces derniers ont répondu qu’ils ne savaient pas, ils se sont vus menacés sous peine d’ouvrir le feu sur eux. Ils ont été bastonnés. Pour sauver leur vie, ils ont  montré la porte d’entrée de Kayira. Séance tenante, ces bandits montèrent la pression en demandant au gardien de la Radio Kayira, Mamadou Kamaté, d’ouvrir la porte. C’est ce qu’il a fait. Ils le bastonnèrent à l’aide d’un fusil tout en lui demandant de montrer là où se trouve le studio de la Radio des «sans voix». Le gardien de la Radio répond qu’il ne sait rien. Les bandits tirèrent des coups de feu. Ensuite, ils ont versé de l’essence un peu partout dans le hall du bâtiment. Tout en continuant leur chasse à l’homme, ils ont aperçu un autre jeune du nom de Mamadou Dembélé. Ils lui posèrent la même question. Ce dernier dit ne rien savoir. Il recevra lui aussi des coups. Ils fouillent ses habits et lui enlèvent dans la poche de sa culote la somme de cent cinquante mille francs CFA (150 000F CFA). Le spectacle  continua. C’était le sauve qui peut. Les bandits montent à l’étage du bâtiment, cassent le battant de la salle de réunion, celui de la cuisine, brûlent des chaises de la salle de réunion. Informées, les forces de l’ordre, c’est- à-dire les policiers des commissariats du 6ème et du 12ème Arrondissements trouvent qu’ils ont déjà pris la poudre d’escampette et demeurent, au moment où nous mettons cet article sous presse, introuvables. Qui étaient-ils, ces  bandits ? On ne saurait le dire clairement. Peut-être que les enquêtes de la police nous édifieront dans les prochains jours. Ces bandits, au lieu de s’attaquer à un média (sentinelle de la démocratie) pour la défense de sa ligne éditoriale, feraient mieux d’aller au QG’ du CNRDRE à Kati et demander au Capitaine Amadou Haya Sanogo et ses compagnons pour leur demander ce qui les a motivé à fomenter le coup d’Etat du 22 mars 2012. Dans tous les cas, pour ce qui est de la mission de la Radio Kayira, elle l’assumera jusqu’au bout. Kayira ne se taira jamais. Pour leur information, Kayira a vécu pire que tout cela. Hier comme aujourd’hui et demain, Radio Kayira de Bamako, tout comme ses antennes de l’intérieur du pays, reste attachée aux idéaux du 26 mars 1991. Ceux qui ont peur, comme le dit l’autre, peuvent déjà commencer à mourir. Radio Kayira de Bamako, votre station préférée ne se couchera jamais, elle continuera à émettre sur la bande FM des 104.4 MHZ, toujours à Djélibougou en Commune I du District de Bamako. Siaka Z. TRAORE