Elle s’appelle Aïssa Diakité, mariée et âgée de 28 ans. Pour infanticide sur l’enfant qu’elle a eu d’une relation extraconjugale, elle a pris pour 3 ans d’emprisonnement le jeudi 18 mars dernier devant la Cour d’Assises de Bamako, au compte de sa 1ère session de l’année 2021.
La jeune dame Aïssa est originaire de Diebe, cercle de Dioïla. Pour s’épargner de la honte à la place publique, elle a ôté la vie à sa nouvelle-née dans les toilettes de sa belle-sœur au quartier Sokoura-Nord à Dioïla. Une enfant conçue d’une relation charnelle extraconjugale d’où son inculpation et sa détention depuis le 19 décembre 2018.
Les faits :
Le 12 décembre 2018, Aïssa Diakité débarquait chez sa belle-sœur Djominè dite Chatta Mallé à Dioïla au quartier Sokoura-Nord. Elle a été accueillie par cette dernière et sa fille Fatoumata Diarra, lesquelles après les salutations d’usage, lui offraient le diner et lui proposèrent de dormir dans la même chambre que Fatoumata Diarra, sa nièce. Ainsi, pendant qu’elles dormaient, l’étrangère (Aïssa Diakité) s’est réfugiée dans la cour de la concession à une heure avancée de la nuit. Ayant constaté son absence, Fatoumata vérifiait dans la cour où se retrouve assise sa tante Aïssa. Et à sa question de savoir si elle allait bien, Aïssa a manifesté d’être juste souffrante d’une diarrhée et qu’elle en profite pour prendre de l’air après s’être soulagée.
Rassurée par les réponses de sa tante, Fatoumata est retournée se coucher dans sa chambre. Mais quelques temps après, elle entendit jusqu’à quatre reprises des cris de bébé. Immédiatement, prise par la peur, cette dernière s’est dirigée vers la chambre de sa mère et la réveilla. Ensemble, les deux se rendaient dans la cour de leur maison où l’étrangère (Aïssa Diakité) y était toujours assise. Elles lui ont posé la question de savoir si elle n’avait pas entendu des cris de bébé. En retour, l’accusée a répondu par la négative. Au regard des soupçons que lui portaient Djominè dite Chatta Mallé et sa fille Fatoumata Diarra, elle (Fatoumata Diarra) a allumé la lumière de son téléphone portable et constate avec sa maman les traces de sang à travers les jambes de leur invitée.
Puis, elles se sont rendues dans les toilettes où elles constataient encore des traces de sang laissant croire qu’un nouveau-né avait été abandonné dans la fosse septique. Aussitôt, Fatoumata Diarra se rendit au commissariat de police de Dioïla pour dénoncer les faits. Ainsi, le lendemain, le corps du nouveau-né a été découvert dans les toilettes après démolition.
De ce fait, tant à l’enquête préliminaire que devant le Magistrat Instructeur, l’inculpée a reconnu les faits. Ses justificatifs étaient que son mari l’a abandonné pour se rendre à Bamako depuis 6 ans. Qu’elle a donc eu des relations extraconjugales avec d’autres hommes, en plus, qu’il lui est arrivé de tomber enceinte d’un premier enfant qui n’est pas de son époux. Aussi, que la dernière grossesse qu’elle portait était la 2ème qui n’était pas encore de son conjoint. Animée d’un sentiment de honte et d’indignité, qu’elle a dû quitter le village pour se rendre à Dioïla dans l’optique de se débarrasser de ladite grossesse. Mais malheureusement, elle était trop avancée et l’enfant est né vivant. Cependant, après quelques cris, l’enfant étant une fille s’est tue et qu’elle a conclu qu’elle n’était plus en vie. Néanmoins que son intention a été de s’en débarrasser, l’accusée explique qu’elle a été soulagée de penser que le bébé était déjà sans vie au moment où elle réalisait son projet malsain .Ce qu’elle ne sait pas cependant est qu’en droit, l’intention vaut l’action.
Le jeudi 18 mars, Aïssa Diakité a comparu à la barre de la Cour d’Assises pour infanticide où elle en est sortie avec 3 ans de prison. Une peine qu’elle purgera le 19 décembre prochain.
Par Mariam SISSOKO
Pour son appartenance et complicité avec un groupe terroriste
Hadji Kassé condamné par contumace à la réclusion à perpétuité !
Hadji Kassé, originaire de Hamanangou, commune rurale Diondiori, cercle de Tenenkoun est condamné par contumace (étant absent au procès) à la réclusion à perpétuité et au payement de 10.000.000FCFA d’amende par la Cour d’Assises le mercredi 17 mars. Il est reconnu coupable d’appartenance à un groupe de combat en relation avec une entreprise terroriste, commission d’actes terroristes par complicité.
Agé de 38 ans, marié et père de quatre enfants, Hadji Kassé a été inculpé pour appartenance à un groupe de combat en relation avec une entreprise terroriste, commission d’actes terroristes par complicité. Des faits prévus et punis par les articles 6 et 7 de la loi N°08-025 du 23 juillet 2008 portant Répression du Terrorisme au Mali.
En effet, courant 2018, le trentenaire a été interpellé, sur dénonciation anonyme, à l’entrée de la ville de Tenenkoun par les gendarmes et militaires pour être suspecté d’appartenir à un groupe Djihadiste et complicité d’actes de terrorisme. C’est ainsi que Hadji Kassé fut conduit à la Brigade Territoriale de la gendarmerie de ladite ville où il a reconnu sans ambages lesdits faits. Il a avoué être mis en relation avec les groupes armés Peulhs via son ami Bara Cissé, lequel l’aurait amené dans la forêt de Kowa où il a rencontré Abou Issa, un des chefs peulhs armés. Après moult échanges, le chef peulh armé lui proposait de le recruter en qualité d’informateur par rapport aux déplacements des Forces Armées Maliennes (FAMa) et qu’il devait tous les jours, lui informer du déplacement de tout convoi militaire sur l’axe Tenenkoun-Dia, compte tenu de son infirmité.
Ainsi, pour s’imprégner davantage du déplacement du convoi militaire, après l’attaque du véhicule du député Abderrahmane Niang, il fut sollicité par son mentor Abou Issa à l’effet de surveiller les militaires et de l’informer de leurs mouvements. Cette tâche a été exécutée par l’accusé étant donné qu’il s’est rendu à moto sur la route de Dia à hauteur d’un kilomètre pour effectuer la mission qui lui est assignée. Il a donc réussi à accomplir ladite mission en informant Abou Issa de la direction du convoi vers Tenenkoun, chose qui lui a permis d’être gratifié par son chef pour service rendu.
Et 30 à 40mn après, un des véhicules du convoi militaire sautait sur une mine. C’est à cet effet que les militaires tiraient de tous les côtés et ladite situation a conduit certains à accuser Hadji et à déduire qu’il était l’auteur des faits. Surtout qu’il est resté permanemment en contact avec Abou Issa jusqu’au 25 janvier 2018, jour où il a été appréhendé. Ainsi, dans ces conditions, une information fut ouverte contre lui, aboutissait à son inculpation.
Le mercredi 17, l’informateur terroriste avait comme chefs d’accusations contre lui : appartenance à un groupe de combat en relation avec une entreprise terroriste, commission d’actes terroristes par complicité. N’étant présent au jour du procès, les juges de la Cour n’ont pas tourné autour du pot pour lui coller une peine de prison à perpétuité, avec une amende de 10.000.000 de FCFA.
Par Mariam SISSOKO
Pourquoi on doit faire le jugement par contumace (en son absence) si le dénommé Hadji Kassé avait “été interpellé, sur dénonciation anonyme, à l’entrée de la ville de Tenenkoun par les gendarmes et militaires pour être suspecté d’appartenir à un groupe Djihadiste et complicité d’actes de terrorisme.”?
Quelque chose n’est pas clair ici, le terroriste Kassé a été aidé à s’échapper, ce qui est très grave pour un suspect de son calibre sinon comment pourrait-il s’évader seul vu sa condition physique handicapante?
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