Assises : trafic international de drogues : Un Ougandais écope de 3ans d’emprisonnement ferme 

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    La Cour d’assises de Bamako, dans son audience du 18 Novembre 2011 a traité un cas de trafic international de drogue. A la barre, ce jour, comparaissait un homme de nationalité Ougandaise, Yiga Andrew Katende, appréhendé à l’aéroport International de Bamako-Sénou avec 44 capsules de Cocaïne, découvertes dans ses selles soit 600 grammes.

    La mission du transporteur de Cocaïne, Yiga Adrew Katende, en provenance de Ouganda et destiné au Mali a pris fin à l’aéroport international de Bamako-Senou, avec 44 capsules de Cocaïne découvertes par la police de l’air et des frontières, dans ses selles dont un poids net de 600 grammes.

    M. Yiga, seul sur le banc des accusés avec son avocat Me Diakaridia Djiré et son interprète Chaka Ballo, devait répondre aux chefs d’accusation formulés contre lui, et prouvé de son innocence devant des magistrats chevronnés, dont le président de l’audience Moussa Diarra qui avait à ses côtés Badra Nanacassé, Moussa Diallo et Gaoussou Sanogo( qui occupait le fauteuil du Ministère Public).

    En effet, cette affaire remonte au 10 février dernier, quand le commissariat Spécial de la police de l’Air et des Frontières a reçu une dénonciation selon laquelle un citoyen de nationalité Ougandaise détenteur d’une quantité de cocaïne serait à bord d’un avion de la compagnie « Kenya Airways » en provenance de Kampala via Nairobi (vol 512) à destination de Bamako. Informés d’avance, les policiers dudit commissariat n’ont pas raté leur proie. Dès l’atterrissage de l’avion, ils la captent. Au contrôle de ses documents de voyage, le trafiquant a été identifié sous le nom et prénom de Yiga Andrew Katende.

    Après arrestation, M. Yiga fut soumis à un premier test qui ne donna rien. Ainsi, avec des investigations approfondies, il a été recueilli 24 capsules de cocaïne dans ses selles dans un premier temps, puis 15 et 5 plus tard, soit un total de 44 capsules d’un poids de 600 grammes. Aussitôt, après cette découverte, M. Yiga passa aux aveux mais n’a donné aucune précision sur ses partenaires qui exercent dans le même réseau.

    Un acte du aux conditions de vie difficile

    A la barre pour relater les faits de manière chronologique et répondre aux questions des magistrats et leurs assesseurs, l’accusé dit avoir agi de la sorte par ce qu’il n’avait pas de boulot fixe et n’arrivait pas à subvenir aux besoins de sa famille, mais spécifie ne pas être membre d’un quelconque réseau et qu’il était à son premier essai.

    A l’entendre, tout a commencé dans un restaurant à Kampala, où un jour en train de prendre un verre, un monsieur est venu s’asseoir auprès de lui. Dans les causeries, il lui demanda ce qu’il fait dans la vie ? Il lui répondit rien de spécifique ni de promettant. M. Salim, lui proposa des affaires avec beaucoup de promesses. Ayant accepté, la première affaire portait sur le transit d’une importante quantité de cocaïne de la capitale ougandaise à Bamako. Avec une promesse de 20 000 dollars, faite par M. Salim, nom du chef de réseau, au regard de sa situation financière il accepta le marché. Ainsi, M. Salim lui donna des instructions qui l’ont conduit dans la chambre d’un restaurant, où était stockée la cocaïne qu’il devait transporter, par le biais d’une servante dudit restaurant. Arrivé là-bas, il avala les 44 boules de cocaïne et prend la direction de l’aéroport pour Bamako, où les cocaïnes étaient destinées à un certain Obba.

    Dès l’atterrissage à l’aéroport Bamako-Senou, il a été saisi par la police à la descente et soumis à des examens qui n’aboutissent à rien dans un premier temps. Ensuite, les policiers lui ont donné deux bouteilles remplies de liquide et d’autres outils et lui ont demandé de les vider. Face à ses réactions de les vider, ils soupçonnèrent quelques choses et commencèrent à lui poser des questions. Etant un anglophone, il demanda aux policiers de lui accorder l’autorisation d’appeler sa femme, malienne, en Ouganda pour lui chercher quelqu’un à Bamako qui viendra jouer l’interprète entre lui et les policiers. Séance tenante, un homme en civil s’approcha de lui et lui dit « ils ont tout su, tu ferais mieux de dire ce que tu transportes et dénoncer tes acolytes » ainsi, avec des tractations, M. Yiga déféqua et les capsules de cocaïne furent retrouvés dans ses selles. Ayant pris peur par la suite, il donna le nom de son envoyeur, Salim, de celui à qui étaient destinées les capsules de cocaïne, M. Obba qu’il allait rencontrer à l’hôtel ‘’Sogolon’’ et donna le numéro cellulaire de ce dernier à la police.

    Des investigations qui n’aboutissent à rien !

    Vu les renseignements fournis par l’accusé et le résultat des investigations de la police versé dans le dossier, l’avocat de M. Yiga, Diakaridia Djiré a accusé les enquêteurs de la légèreté avec laquelle le dossier a été monté vis-à-vis de la gravité de l’acte.

    Selon lui, après que son client ait donné le nom du destinateur Obba, son numéro de contact, le lieu de rendez-vous, il incombait maintenant à la police de la traquer facilement, ne serrait ce que par le biais de l’opérateur téléphonique Orange-Mali. Il a aussi accusé les policiers de n’avoir pas réagi quand l’homme en civil s’adressait à son client à l’aéroport dans une langue dont ils ne maîtrisent pas. Selon Me Djiré, avec l’absence de tous ces détails dans le dossier, le procès va à la faveur de son client, qui d’ailleurs poursuit-il a reconnu avoir commis l’acte. Toute chose qui doit renvoyer à la sagesse qui dit qu’une faute avouée est à moitié pardonnée.

    Après écoute et collecte des informations découlées du procès, la Cour a accordé des circonstances atténuantes à l’accusé. Après lecture de la délibération, M. Yiga a bénéficié de 3 ans d’emprisonnement ferme et de 5 millions de frais d’amende.

    Boubacar Yalkoué

     

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