L’affaire inscrite au rôle de la 9ème journée de la Cour d’Assisses de Bamako opposait le Ministère Publique à Boubacar Bah dit Flaké, Malik Diakité dit Koko alias le « Gros », Karim Dembélé, Madou Ballo alias « Madèsse », Sidiki Karambé, Modibo Coulibaly et Mandé Sidibé, tous inculpés pour association de malfaiteurs, vol qualifié complicité de vol qualifié, recel, détention et vente illégale d’armes.
Les faits remontent au 05 août 2006 à l’aube, la patrouille de la Brigade de recherches du commissariat du 2ème Arrondissement de Bamako procédait à l’interpellation de Boubacar BAH alias Flaké qui était poursuivi par la clameur publique pour s’être, en compagnie de Malik Diakité dit Koko alias le Gros et Karim Dembélé alias Baba, introduit dans une concession sise à l’Hippodrome pour y soustraire une mobylette.
L’enquête diligentée aboutit successivement à l’interpellation de Malik Diakité dit Koko alias le gros. Karim DEMBELE alias Baba et Alou DIARRA alias Dabakalani . Ce dernier dénonça Hamadi TRAORE qui se présenta comme étant le vendeur au profit de leur bande d’un pistolet de fabrication artisanale détenu par le chef de la bande, en l’occurrence Malik DIAKITE dit Koko alias le Gros .
Les investigations, menées permirent, en outre l’interpellation de Madou BALLO alias Madèsse, Sidiki KARAMBE, Boubacar TOUNKARA alias 400, Modibo COULIBALY, Mandé Sidibé alias Rougeaud et Mamadou COULIBALY alias Sagara. Ce dernier dénonça à son tour Bourama GUINDO, Chaka KEITA et Bengaly KANTE alias Bakary qu’il présentait comme étant ceux à qui il aurait revendu les engins qu’il avait achetés avec les malandrins sus nommés.
Les perquisitions effectuées se soldèrent par la saisie de plusieurs mobylettes, bicyclettes ainsi que d’un arsenal impressionnant de matériels opérationnels de nuisance composés, entre autres d’un pistolet de fabrication artisanale, trois coupe – coupe, deux couteaux, deux tenailles, deux tournevis, un gourdin etc.
Interpellés sur les faits à l’enquête préliminaire, les inculpés, à l’exception de Bengaly KANTE alias Bakary ont reconnu les faits, affirmant leur appartenance à une bande de malfrats spécialisés dans le vol des mobylettes : ils ont reconnu, à cet effet, avoir perpétré plusieurs vols de mobylettes dans certains quartiers du District de Bamako, à savoir : l’Hippodrome, Banconi, Fadjiguila et Djanguinébougou. La reconstitution des faits à travers lesdits quartiers a permis d’identifier les victimes dont Nantenin DOUMBIA et Moussa KANOUTE auxquels leurs engins furent restitués.
A l’instruction les inculpés par des propos superfétatoires et des subterfuges, ont tenté vainement de nier l’évidence en revenant sur leurs déclarations faites à l’enquête préliminaire ; ils ont expliqué avoir été soumis à la torture à l’effet de leur extorquer des aveux.
Ces allégations ne peuvent convaincre s’ils n’ont pas été impliqués comment ont-ils pu mener aux victimes lors de la reconstitution, et comment expliquer la concordance des détails qu’ils ont donnés. Comment expliquer que Karim FOFANA victime d’agression sur la chaussée submersible de Sotuba ait puis sans difficulté reconnaître Madou BALLO comme étant celui qui la braquer avec le pistolet en lui infirmant d’abandonner sa moto ;
Boubacar TOUNKARA alias 400 est décédé en cours de procédure, quant à Bengaly KANTE aucune charge sérieuse n’a pu être établie contre lui. Ces deux ont donc été, du moins sauvés.
En revanche, le fait pour Hamadi TRAORE d’avoir reconnu tant à l’enquête préliminaire et à l’information la détention, en l’absence de toute autorisation administrative, d’un pistolet de fabrication artisanale, qu’ il vendit par la suite à Malik DIAKITE dit Koko alias le Gros, participe du délit de la détention et de vente illégale d’arme. Signalons que Hamadi Traoré n’est pas comparu à la barre.
Ces jeunes malfaiteurs avaient sept avocats pour assurer leur défense. Ces défenseurs ne pouvaient que soutenir les thèses de leurs clients, en insistant sur la clémence du jury compte tenu de leur jeune âge.
Le parquet général, représenté par M. Yacouba Koné, procureur de la commune IV, demanda à la cour de retenir les accusés dans les liens de la prévention.
La cour, après délibération du jury, a déclaré les accusés, coupables des faits, mais leur a accordé le bénéfice des circonstances atténuantes.
Finalement, ils ont été condamnés à 5 années d’emprisonnement ferme. Avec cette peine, faut-il le rappeler, qu’ils retrouveront leur liberté dans un an, puisqu’ils sont en prison depuis 2006.
Boubèye Maïga