Courant 1999, la vieille Oumou Soucko décédait à Bamako, en laissant derrière elle son petit-fils, Seydou Diakité, déclaré plus tard son seul héritier, sa fille adoptive de fait, Maimouna Keita, et un terrain sis à Kalabancoura sud, dont la lettre d’attribution était restée à son nom.
Seydou Diakité, au moment où il voulait entamer sa construction, appris que Maimouna Keita avait fait établir à son nom un permis d’occuper sur le terrain. Il porta alors plainte contre celle-ci pour faux et usage de faux. Maimouna, tant à l’enquête préliminaire qu’à l’information, niera tous les faits et soutiendra que sa tante lui avait donné le terrain devant témoins avant sa mort.
Une attestation manuscrite en date du 30 janvier 1990 constate la donation de la parcelle à Maimouna Keita, mais elle sera contestée par Diakité, tout comme sa légalisation, le cachet ayant servi pour ce faire n’ayant pas été reconnu par la Mairie.
A la barre, Maimouna Keita expliquera que, à 5 ans, elle avait été confiée à Oumou Soucko pour adoption et a vécu avec elle jusqu’à son mariage. « Avant sa mort, elle convoqua un conseil de famille, où était présent Seydou Keita, et me chargea de construire sur sa parcelle au risque de la perdre au profit de la Mairie. Moi, à mon tour, je lui ai demandé une attestation».
Seydou niera tout ce que l’accusée avait dit, soutenant que 2 ans après le décès de sa grand-mère il avait réclamé son héritage et que la Maman même de Maimouna Keita lui avait confirmé que le permis d’occuper lui appartenait.
Selon l’Avocat de la défense, Me Baber Gano, Seydou Diakité n’a pas la qualité d’héritier et n’a pu produire un jugement d’hérédité. Alors que l’acte sous-seing privé que Maimouna détient a bel et bien établi par un officier d’état-civil légalement habilité à le faire. La donation ayant été faite entre vifs, il demandera à la Cour de déclarer Maimouna Keita non coupable et de l’acquitter.
L’avocat de la partie civile, Me Cheick Sidi Bekaye Mangara, demanda à la Cour de statuer sur la culpabilité de Maimouna Keita, qui, selon lui, n’avait été animée que par la cupidité, et aurait falsifié les dossiers à son nom. Aboubacar Dienta, Procureur général près de la Cour d’Appel de Bamako, dans son réquisitoire, demandera lui aussi une condamnation, l’acte vérifié en aval et en amont étant un faux selon lui.
Grâce à la pugnacité de Me Baber Gano, la Cour a déclaré Maimouna Kéita non coupable des faits qui lui étaient reprochés et l’a purement et simplement acquittée, faute de preuves.
Adama Bamba