Assises : crime d’assassinat : Un Bamanan meurtrier d’un Peuhl écroué

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    Au rôle des assises, ce 16 juin 2011, un cas de crime d’assassinat commis par un jeune homme de 23 ans du nom de Abass Coulibaly. Comme une tartine de beurre dans la gorge, l’accusé a reconnu les faits à lui reprochés dans l’assassinat de Bouba Dicko .Et du coup, écope d’une condamnation de 15 ans de réclusion ferme avec 5 millions de dommages et intérêts et 4. 875 000 d’amendes.

    Lors de cette séance, l’audience était présidée par le juge Badra Alou Nanakassé, assisté de Bougary Sissoko et de Tièkoura Samaké. Dans le box des accusés se rangeaient Abass Coulibaly et ses avocats, dont Me Tiéssolo Konaré. La partie civile était représentée par Me Aliou Diarra. Les témoins, qui se sont fait entendre par la Cour étaient au nombre de quatre : Sékou Dicko,  Modibo Ba, Alou Coulibaly et Zoumana Coulibaly.

    Quand un conflit entre paysan et berger tourne au drame !

    En effet, les faits aboutissants à l’assassinat remontent de 2008, quand les cultures du champ d’Alou Coulibaly, père de l’accusé, ont été endommagées à plus de deux reprises par les animaux appartenant à la famille Dicko de Toumbougou. Au troisième cas et face à l’ampleur des dégâts, Alou Coulibaly a saisi la mairie de la localité. Cette autorité a convoqué toutes les parties à la mairie dans le but de trouver une solution à l’amiable entre les deux familles.
    Les paysans n’ayant pas été favorables à la médiation menée par le maire, ont eu recours à l’agent d’agriculture dans la journée du Samedi 13 septembre 2010 pour évaluer les dégâts, en présence des deux parties et du représentant du chef de village. Après quoi, l’on constate au même jour, que Boubou Dicko un des protagonistes qui s’était rendu au Drall de Kati pour vendre des bœufs n’y revient pas.

    Les recherches entreprises aboutirent le lendemain à la découverte du corps sans vie de Boubou dans les broussailles, à un kilomètre environ du hameau de Alou Coulibaly . Les mêmes recherches continuèrent  afin de connaître l’auteur  de ce crime crapuleux .

    Comme par divination, quelques mois plus tard, la moto de Boubou complètement calcinée a été retrouvée dans le puits du  jardin se trouvant dans le champ des Coulibaly. Du coup, toutes les suspicions s’orientaient vers cette famille, de surcroit adverse.

    Un assassin pas un voleur !
    Conduit, après des enquêtes préliminaires devant le juge instructeur, Abass a reconnu dans un premier temps avoir assassiné Boubou en le tirant à la poitrine, dimanche 14 septembre 2010, suite à un malentendu entre lui et le  peulh, qui avait enlevé son coupe-coupe de sa moto  avec l’intention de le tuer, le tira avec son fusil « Baïkal » puis, traina le corps dans les broussailles et prend le téléphone, et la moto de Boubou. Partant à la maison, arrivé à un niveau, il jeta la moto dans les buissons et rentra à la maison et ne partage l’information avec personne de la maison. Là bas, il emballa le téléphone et la clé de la moto et les jeta dans le WC de la famille

     Après avoir nié de commettre l’acte en complicité avec son père, Alou Coulibaly ou son frère Zoumana, il dément aussi avoir brulé la moto calcinée retrouvée au fond du puits de leur jardin. Et dit avoir commis cet acte car le Peulh  avait l’habitude de le menacer de mort et aussi par ce que les autorités compétentes n’ont pas pu résoudre le problème donc il a préféré se rendre justice pour finir une bonne fois avec ce problème entre les cultivateurs et les éleveurs.   
    En effet, il rejette certaines accusations formulées contre lui par les témoins de la partie civile, notamment Sékou Dicko qui affirme que le défunt quand il le quittait au marché, avait son sac, de la viande qu’il avait payé pour sa famille et  d’un montant à peu près de 6 millions FCFA (après avoir vendu les bœufs).

    Pourtant à la découverte de la dépouille, les poches du côté non touché par la balle ont été fouillées, dans lesquelles se trouvait la somme de 1 125 000 FCFA, dont certains billets tachetés de sang  en plus de la moto retrouvée calcinée dans le puits du jardin de leur champ.

    A la barre les avocats de la partie civile, par l’intermédiaire de Me Aliou Diarra, dans leur plaidoirie en faveur des héritiers du défunt ont affirmé que la victime a laissé derrière elle deux veuves et neuf enfants tous mineurs et pour cela, ils demandent 30 millions de dommages et intérêts. De l’autre coté les défenseurs de l’accusé négociait des circonstances atténuantes « au regard de la sagesse de Abass, qui a reconnu les faits qui lui sont reprochés dans l’assassinat de Boubou sans riposte ».
    La Cour a –t-il tenu compte de ses demandes ?

    En tout cas le verdict est sans appel contre le jeune Abass Coulibaly : 15 ans d’emprisonnement, 5 millions de dommages et intérêts et 4 875 000 FCFA d’amendes pour  la famille du défunt.
    Boubacar Yalkoué(stagiaire)

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