Assignation d’Amadou Djicoroni pour diffamation : L’affaire tourne en règlement de compte entre les partisans des présidents Modibo Keîta et Moussa Traoré

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    Le doyen Amadou Seydou Traoré dit Amadoudjicoroni fait l’objet d’une plainte devant le tribunal de première instance la commune III du district de Bamako par l’ancien ministre de Moussa Traoré, Tiékoro Diakité et les héritiers du docteur Faran Samaké pour «  propos diffamatoires ». Une motion de soutien en faveur de l’ancien camarade de lutte du père de l’indépendance initiée par deux associations de l’ « Association Repères » et le « Collectif des patriotes pour la justice au Mali », est en train de faire le tour de la ville et est en train de tourner en règlement de compte entre les héritiers de la première et de la deuxième république.

     

    Le 8 juillet dernier à Nara, à l’occasion des festivités du cinquantenaire, Amadou Seydou Traoré alias Amadoudjicoroni a soutenu que « …la thèse de la mort de Modibo Keïta est claire. C’est un empoisonnement par injection sur une ordonnance prescrite par docteur Faran Samaké ». Il n’en fallait pas plus pour déclencher la furie d’un dignitaire du régime du Général Moussa Traoré, Tiékoro Diakité et les héritiers du docteur incriminé. C’est pourquoi, ensemble ceux-ci ont décidé de poursuivre le sieur Amadoudjicoroni devant le juge de la commune III pour propos diffamatoires. Mais le procès attendu le 2 novembre prochain risque d’être fort mouvementé car les opposants et victimes du pouvoir militaire entre 1968 et 1991 ont décidé de s’opposer à cette « action de restauration ». Regroupés au sein des associations « Association Repères » « le collectif des patriotes pour la justice au Mali », ces hommes et femmes qui disent «  soutenir la vérité contre le mensonge » estiment que la justice ne pourra que trancher en faveurs d’Amadoudjicoroni car la véracité des propos est belle et bien établie. Ils rappellent dans une motion publiée en début de semaine qu’ « après le coup d’Etat militaire de novembre 1968, le président Modibo Keïta fut successivement incarcéré au camp militaire de Kidal et au camp des para commandos de Bamako jusqu’à sa mort dans des conditions obscures ». « Tout le peuple Malien sait, ainsi que l’ont rapporté ses geôliers et ses codétenus le président Modibo Keïta a vécu une détention rude, atroce, humiliante dans les prisons de Kidal et Bamako. Des pratiques qui sont en contradiction flagrante avec la morale, les moeurs les coutumes et l’éthique de notre société. Nous savons tous que le régime dictatorial de Moussa Traoré était peu soucieux de l’honneur, dont l’un des caractères singuliers demeure la fidélité à la parole donnée, au serment », dénoncent-ils dans leur motion de soutien à Amadou Seydou Traoré dit Amadoudjicoroni.

     

    Ils  rappellent également que les circonstances singulières et les signes caractéristiques d’empoisonnement ont été observés sur le cadavre du premier président de la République du Mali. « Que l’on ne se méprenne pas, la vérité n’est pas matière à cacher ; elle finira toujours par confondre le coupable même dans sa tombe », souligne-t-on dans la motion qui aurait déjà bénéficié de la signature de soutien de nombreuses personnes qui redoutent en même temps le début d’un règlement de compte entre les héritiers des leaders des premières et deuxièmes républiques.

    Abdoulaye Diakité

               

     

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