Le parti SADI est de plus en plus convaincu que la justice malienne veut classer sans suite l’affaire de l’assassinat de Youssouf Dembélé, son secrétaire général de la section de Niono. Hier Dr Oumar Mariko, secrétaire général du parti SADI a animé une conférence de presse pour demander aux autorités maliennes de dessaisir Dramane Barré, juge à compétence étendue de Niono, du dossier de l’assassinat de Youssouf Dembélé. Selon lui, le juge n’est pas dans les dispositions normales pour faire éclater la vérité au grand jour et punir les coupables.
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«Nous n’allons pas nous taire tant que la justice de la République du Mali ne fait pas toute la lumière sur la mort de notre camarade Youssouf Dembélé secrétaire général de la section SADI de Niono, lâchement assassiné par la mafia politico affairiste à l’office du Niger». C’est par cette phrase que Dr Oumar Mariko, secrétaire général du parti SADI, a terminé la conférence de presse qu’il a animée hier au siège de son parti pour dénoncer la mauvaise foi de certaines autorités locales qui n’ont aucun intérêt que la vérité soit connue dans cette affaire.
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De façon officielle, au nom de son parti, Dr Oumar Mariko a demandé à l’Etat malien de prendre les dispositions utiles afin de dessaisir Dramane barré, juge à compétence étendue de Niono, de cette affaire. Et pour la manifestation de la vérité, il a souhaité que le dossier soit transféré au procureur de la République de Ségou ou à tout autre procureur à Bamako. Mieux, Dr Mariko a demandé aux autorités judiciaires de transférer Ousmane Dembélé, actuellement en prison à Niono, dans une autre prison du Mali, afin qu’il soit interrogé par un autre juge sur son implication dans l’assassinat de son père.
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Mais, auparavant, le secrétaire général du bureau national du parti SADI a rappelé que dans la nuit du samedi au dimanche 12 août 2007, Youssouf Dembélé, secrétaire général de la section SADI à Niono a été assassiné dans son champ à Kolodougou, à quelques encablures de la ville de Niono, par des inconnus. Selon lui, depuis la mort de Youssouf Dembélé, aucune enquête sérieuse n’a été déclenchée par les autorités judiciaires au niveau de Niono, qui se sont contentées de jeter Ousmane Dembélé, fils du défunt, en prison. Ils l’accusent d’avoir tué son géniteur.
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Mais, l’allure prise par les évènements, plus de trois mois après la mort de Youssouf Dembélé, est venue convaincre ses camarades du parti SADI qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond au niveau des autorités dans la capitale du riz. Dr Mariko a rappelé le récent passage à Niono de l’avocat général Souleymane Coulibaly. Selon lui, les actes posés par ce dernier pendant son bref séjour à Niono ne sont pas de nature à rassurer les Maliens. «En lieu et place d’une enquête digne de ce nom et selon les règles de l’art, l’avocat général a décidé de tordre le coup au droit pour faire libérer un certain Alpha Djénépo qui doit se reprocher quelque chose dans la mort de Youssouf Dembélé», a-t-il indiqué. Avant d’ajouter que la méthode utilisée par l’avocat général pour faire libérer Alpha Djénépo n’est pas habituelle chez un magistrat qui se soucie de la manifestation de la vérité.
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Dr Mariko et ses camarades sont aujourd’hui convaincus que Souleymane Coulibaly et le juge de Niono, en libérant de la sorte Alpha Djénépo, ont décidé de voler au secours de responsables politiques locaux qui ne souhaitent pas que le voile soit levé sur les noms des éventuels assassins de Youssouf Dembélé. Sans les accuser directement, Dr Oumar Mariko a indiqué qu’il n’arrive pas à s’expliquer la fièvre qui s’empare d’un certain nombre de responsables politiques de Niono, dès que l’affaire de l’assassinat de Youssouf Dembélé est mise sur le tapis.
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Parmi ces responsables politiques, il a cité le nom de Diadié Bah, opérateur économique de son état dans le secteur de l’engrais à l’office du Niger et Ramata Bléni, tous candidats malheureux aux élections législatives passées dans le cercle de Niono. Sur cette liste de responsables qui piquent une fièvre dès qu’on parle de l’affaire Youssouf Dembélé, le secrétaire général du parti SADI a cité Boubacar Fomba, maire de Niono et son adjoint. «Ces hommes et femmes entrent dans tous leur état dès que je parle de l’assassinat de mon secrétaire général, même quand je ne les accuse pas. Et leur attitude nous emmène aujourd’hui à nous poser des questions sur leur niveau d’implication», a-t-il déclaré.
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En ce qui concerne Alpha Djénépo, le secrétaire général du parti SADI a rappelé que le témoignage sur les antennes de la radio Kayira de Niono de Amidou Fomba dit Binké sur la mauvaise qualité de l’engrais «sougoubè-sougoubè», a levé le lièvre. Selon Dr Mariko, pour ce témoignage, Amidou Fomba a été convoqué par Mamadou Traoré, représentant de Diadié Bâh résident au KM 23. Il a été accusé d’avoir diffamé la qualité de l’engrais de Diadié Bâh. Estimant qu’il n’y a pas matière à poursuivre, le juge a simplement demandé de mettre Amidou Fomba en liberté. Selon Dr Mariko, cela, sûrement, n’a pas été du goût du camp de Diadié Bâh, et dès le 4 septembre 2007, Amidou Fomba est de nouveau convoqué devant le commissaire de Niono, mais cette fois ci par Alpha Djénépo, un proche de Diadié Bâh et membre de sa direction de campagne pendant les élections législatives.
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«Alpha Djénépo l’a accusé de l’avoir diffamé d’être le commanditaire de l’assassinat de Youssouf Dembélé», a revelé Dr Mariko. Selon lui, la réalité est que quelques jours auparavant, Amadou Fomba s’était présenté à Alpha Djénépo comme étant le président du club des amis de Diadié Bâh de la localité KM 23 Coura. «Mis en confiance, Alpha Djénépo s’est réjoui de la mort de Youssouf Dembélé et a confié à Amidou Fomba que Youssouf Dembélé n’était que le premier de la liste sur laquelle figure Mamy Traoré, animateur à la radio Kayira de Nioro», a dit Dr Mariko qui a regretté que cette piste n’ait pas été suffisamment exploitée par la police, la gendarmerie et le juge de Niono. «ça m’a tout l’air qu’ils protégent des intérêts personnels », a-t-il estimé .
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Dr Mariko dira que le laxisme et le manque de volonté à faire triompher la vérité ont poussé la radio Kayira de Niono à faire une émission dans les règles de l’art. Il a rappelé que cette émission a produit l’effet souhaité, parce que, selon lui, quelques jours après la diffusion de l’émission, le juge de Niono a informé le directeur de la radio qu’il allait décerner un mandat d’arrêt contre Alpha Djénépo afin qu’il réponde des faits qui lui sont reprochés. Et cela fut fait, mais pour un laps de temps. Selon Dr Mariko, quelques jours après l’arrestation de Alpha Djénépo, son principal contradicteur, Amidou Fomba, devait le rejoindre dans la même cellule.
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Torturé par ses codétenus, Amadou Fomba finit par se dédire au cours d’une cérémonie organisée par l’avocat général qui a été accusé par Dr Mariko d’avoir pesé de tout son poids pour faire fléchir le témoin. Pire, Dr Mariko reproche à l’avocat général de protéger un certain Abdoulaye Konaté qui pourrait être d’un apport important dans la manifestation de toute la vérité. Tout compte fait, Dr Mariko a été suffisamment clair : «Nous ne sommes pas décidés à baisser les bras. Nous allons nous battre pour que toute la vérité soit dite dans cette affaire qui ne sera pas classée sans suite comme l’affaire de Papou et tant d’autres».
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En attendant, Dr Mariko et son parti vont mener ce combat de la plus belle manière jusqu’à ce que la vérité triomphe. Il a conclu que le parti SADI est et restera l’espoir du peuple malien et rien ne pourra faire devier les responsables du parti de cette noble mission.
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Assane Koné
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