Les restes d’un homme à la soixantaine révolue et en état de putréfaction avancée ont été découverts à Tienfala, à une dizaine de kilomètres du verger de feu Boubacar Sada Sy. La découverte funèbre a été faite le mardi 1er juin dernier par les limiers de la Brigade d’Investigation Judiciaire (BIJ) conduits par l’Inspecteur Principal Papa Mambi Keïta surnommé l’Epervier du Mandé. Un suspect a été interpellé. Il répond au nom de Chacka Bambera, domicilié à Moribabougou. Il a reconnu les faits. La victime a été identifiée comme étant Bréhima Siratigui Diarra, ancien gendarme de son état et honorable chef de famille.
Pour une histoire de terrains
Les prémices remontent à l’année dernière. La victime, l’ancien Gendarme, était propriétaire terrien. Il entretenait des relations de confiance avec son futur assassin au point qu’il lui confia la vente de deux parcelles sises à Moribougou au prix de 6 millions F CFA au total, soit 3 millions F CFA l’unité. L’intermédiaire parvint effectivement à vendre les deux lots mais pas au prix convenu. Il expliqua à son partenaire (Bréhima Siratigui Diarra), qu’au lieu de 6, il serait parvenu à céder les deux terrains à l’opérateur économique Mafa Haïdara, à hauteur de 3 millions F CFA. Et même là… Il ne disposait que de 1,5 millions en espèces, déclarant qu’il avait utilisé à des fins personnelles, le reste du montant initialement payé par l’opérateur économique.
Naturellement, cette version ne convainc pas son interlocuteur lequel, de guerre lasse, entama une procédure judicaire afin de rentrer dans ses dus, à savoir la somme de 6 millions F CFA ou les deux lots.
Lors du jugement, le tribunal reconnut Chacka Bambera coupable d’escroquerie et d’abus de confiance. Il le condamna à un an d’emprisonnement ferme assorti de six mois de sursis. Une peine jugée légère au regard des préjudices causés à la victime. En somme, cette dernière, n’entra en possession ni des six millions F CFA encore moins de ses parcelles désormais transférées au nom de Mafa Haïdara. Pour sa part, Chacka Bambera passa six mois en prison et recouvra la liberté conformément au sursis prononcé par le juge.
Mais sa victime n’avait pas encore décidé de lâcher prise puisque n’ignorant pas que tout cela constituait une combine bien huilée. Il entama alors d’autres procédures afin de rentrer dans ses droits. Chacka Bambera lui, avait décidé d’en finir définitivement avec lui. Il lui proposa un jour de compenser ses deux lots par un champ sis à Tienfala, à proximité du fleuve. Sans se douter de ce qui se tramait, M. Diarra les suivit. Ils étaient en fait deux individus à qui profiterait le crime. Un complice répondant au nom de Ballo devait lui aussi le prix d’une moto à M Diarra… Ensemble, les deux complices entrainèrent la victime sur un lieu qu’ils avaient préalablement préparé pour les besoins de la cause. Pour Bréhima Siratigui Diarra lui même, ils se rendaient là pour voir le champ que les deux hommes lui proposaient afin d’éponger leurs engagements à son endroit. Mais pour ceux-ci, l’endroit n’était autre qu’un abattoir.
Arrivés sur place aux environs 10 h, ils firent asseoir le malheureux sur une roche, le temps de souffler quelque peu. Alors qu’ils ne se doutaient de rien (Ballo s’appliquait à retenir son attention), Chacka Bambera se munit d’une machette qu’il avait soigneusement cachée. Il assena alors un violent coup par le tranchant sur le cou du malheureux. Bréhima Siratigui Diarra s’effondra sans un cri, la tête presque arrachée…
L’endroit étant rocailleux et difficile d’accès, ils eurent du mal à acheminer le corps dans le fleuve d’où ils avaient l’intention de le jeter. Il faut dire que la victime était un homme plutôt corpulent et robuste malgré son âge. Ils l’abandonnèrent finalement dans une crevasse et s’en allèrent comme si de rien n’était. Nous sommes le vendredi 18 mai 2010.
De fil en aiguille, les soupçons portèrent sur Chacka Bembera en compagnie duquel il a été aperçu pour la dernière fois. Au moment de son interpellation, le suspect était en compagnie d’un prétendu détenteur des sciences occultes (SOMA) répondant au nom d’Oumar Fané. Tous furent interpellés. Les enquêteurs se refusent, pour l’instant de fournir d’autres précisions.
Notre tentative de rencontrer M Haïdara lui-même est restée vaine. Il aurait été évacué d’urgence sur la France pour raison de santé. Ce voyage survient quelques jours après l’assassinat prémédité de Bréhima Siratigui Diarra suivi de l’arrestation de Chacka Bambera et de ses deux complices, M Ballo, le présumé co-auteur et Oumar Fané, le soma.
A suivre…
B.S. Diarra
La victime est un gendarme à la retraite. Le présumé assassin lui, un condamné en sursis. Son associé est Mafa Haïdara, riche opérateur économique de la place et objet d’une évacuation sanitaire d’urgence en direction de la France.