Annoncé pour le mois de novembre prochain, l’album du jeune rappeur Seydou Coulibaly alias « Fouken J » soulève déjà le tollé à Bamako. Au moment où l’artiste s’active pour assurer la promotion de ce deuxième opus, il est désormais la cible de menaces de mort et d’actes d’intimidations.
Accusé (à tort ou à raison) d’être particulièrement dur avec les policiers dans ses chansons, le jeune rappeur de Magnambougou, Seydou Coulibaly connu sous le sobriquet de Fouken J serait la cible des inconnus agissant au nom de la police nationale. Le mercredi 6 octobre dernier aux environs de 2 h, le jeune rappeur en compagnie de ses amis, en partance pour le centre ville pour afficher un poster géant de promotion de son nouvel album, a été interpellé par une équipe de patrouille. Lors de ce contrôle de routine, les policiers auraient eu du mal à contenir leur haine contre l’artiste qui voulait seulement afficher son portrait géant au boulevard du peuple juste après l’INPS.
Après avoir constaté que l’artiste et ses compagnons étaient en règle, il leur fallait trouver coute que coûte la petite bête. Et le conducteur de son véhicule fut alors verbalisé pour transport non sécurité avant d’être dépossédé de la carte grise de son véhicule. Pis, les limiers finiront par laisser éclater leur colère en lançant au jeune rappeur qu’il « aura les yeux crevés, celui qui ne veut pas voir les policiers ». Si les choses se sont finalement arrangées avec ce premier groupe, l’artiste et ses compagnons furent de nouveau interpellés par une autre équipe de patrouille plus violente qui, après contrôle de pièces du véhicule et de ses occupants, qui menaça l’artiste qu’il « fera mieux de ranger sa langue s’il veut avoir des problèmes ».
Comme si tout cela ne suffisait pas, le samedi 9 octobre 2010 Fouken J reçoit un appel anonyme dont l’auteur lui a indiqué ouvertement que sa vie serait en danger si jamais dans son nouvel album il parle encore des policiers.
Selon certaines informations, le nouvel album de Fouken J dénommé « Policikè-Taximan » aurait déjà été au centre d’une réunion de haut niveau de l’administration policière. Cette information n’a pas été confirmée par un responsable policier joint hier au téléphone.
En tous cas, cette menace n’est pas une première à l’encontre d’artiste, notamment de rappeur au Mali. L’autre rappeur très critique contre les policiers, Master Soumi aurait fait de réprimande. Comme quoi, les éléments de Niamé Keïta gouttent très peu aux critiques.
Oumar Camara