Arrêtés et emprisonnés pour meurtre et complicité de meurtre, détention illégale d’arme à feu : Nazer Kéïta reconnu coupable, son fils Georges libéré

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    Nazer Kéita (directeur d’école à Kati-Coco) et son fils George Kéita (étudiant) ont été jugés le lundi 11 novembre 2019 pour meurtre et complicité de meurtre, détention illégale d’arme à feu. Dans sa délibération, la Cour n’a pas retenu les accusés dans les liens d’accusation de meurtre et de complicité de meurtre. Georges Kéita a été acquitté. Par contre, son père Nazer a été reconnu coupable de détention illégale d’arme à feu. Les renseignements lui ayant été favorables, Nazer Kéita a été condamné à 5 ans de prison. Ayant déjà fait plus de 4 ans en prison, il a été décidé de le libérer.

    Il résulte de l’information que, courant novembre 2014, une disparition d’outils scolaires fut constatée dans la famille Kéita à Kati. Christine Kéita, fille de Nazer Kéita, suspecte Pierre, fils de Mamadou Marc Kéita. C’est alors que Mamadou Marc Kéita, mécontent des soupçons portés sur son fils, réagira par des injures. La situation s’est dégradée pour aboutir à un affrontement physique entre Nazer et Mamadou Marc dans la nuit du 21-22 novembre 2014. Pendant cette altercation, un des enfants de Nazer du nom de Georges s’est saisi de cailloux pour frapper Mamadou Marc à la tête. Comme si cela ne suffisait pas et pour achever Mamadou Marc, Nazer lui-même accourut dans sa chambre pour se prémunir de son pistolet artisanal et ouvrir le feu sur Mamadou Marc qui y a trouvé la mort.

    Nazer et son fils furent donc interpellés ainsi que Fatoumata Traoré, l’épouse de Nazer, pour assassinat, complicité et détention illégale d’arme à feu. Nazer fera aveu des faits à lui reprochés tant à l’enquête préliminaire qu’à l’information. Son fils Georges qui tentait de nier les faits fut par la suite confondu d’y avoir participé. Fatoumata Traoré, la femme de Nazer, a assisté au déclenchement de la bagarre. Et voyant la querelle s’enflammer, elle était partie rapidement alerter le voisinage pour séparer les belligérants. Fatoumata Traoré fut inculpée pour complicité d’assassinat. Mais il a été considéré que même elle aurait pris part aux injures réciproques au début de la bagarre, rien ne prouve qu’elle a participé à la mort du défunt ni par aide ni par fourniture de moyens. Voyant la situation se dégrader, elle a même quitté les lieux pour chercher à mettre fin à l’affrontement. Il ne résulte donc pas de charges suffisantes contre elle. Elle n’a pas été poursuivie.

    L’homicide commis volontairement étant qualifié de meurtre, il ressort que Nazer Kéita, aidé par son fils Georges Kéita qui, à l’aide d’un caillou, a fracassé la tête de Mamadou Marc Kéita. Et son père, en prenant son pistolet de fabrication artisanale et en tirant sur Mamadou Marc Kéita, savait bien qu’il occasionnera la mort. Les faits ont été requalifiés d’assassinat à meurtre dans la mesure où il n’a pas été prouvé qu’ils aient prémédités de donner la mort à Mamadou Marc Kéita.

    Reconnaissance des charges

    Tant à l’enquête préliminaire que devant le magistrat instructeur, l’inculpé Nazer Kéita a, sans ambages, reconnu les faits à lui reprochés. Georges Kéita a nié les faits à lui reprochés, mais a reconnu tout de même avoir aidé son père dans la bagarre menée contre le défunt. Ce qui fait qu’il ne saurait alors se soustraire des charges de son inculpation pour complicité de meurtre. Le meurtre étant puni par l’article 199.al2 du Code pénal, il a été décerné contre Nazer Kéita et son fils, Georges Kéita, une ordonnance de prise de corps et ils ont été renvoyés devant la Cour d’assises.

    Les explications des accusés

    A la barre, Nazer Kéita, avant de donner sa version des faits, demandera pardon et a regretté les faits qui lui sont reprochés. Des faits qui, à ses dires, sont des faits de Satan. Il dira qu’il n’a jamais voulu donner la mort à Mamadou Marc Kéita qui était son fils (le fils de son frère). Il a expliqué que le défunt était devenu alcoolique, drogué, un emmerdeur public qui s’attaquait à tout le monde dans la famille.

    C’est en se défendant contre Mamadou Marc Kéita qui l’avait blessé avec un coupe-coupe qu’il est parti prendre son pistolet artisanal. Mamadou Marc ayant vu l’arme, se précipita sur lui et le coup de feu est parti. Il dira qu’il voulait seulement intimider son neveu avec le pistolet, mais l’arme s’est déclenché pour tuer Mamadou Marc Kéita. Et pourquoi gardait-il des armes à feu chez lui ? Il répondra qu’il fait de la chasse avec le fusil Baïkal et garde le pistolet pour se protéger contre les bandits. Il indiquera qu’il a cherché un permis de port d’arme à feu, en vain.

    Dans sa version, Georges Kéita racontera qu’au moment des faits, il était dans la toilette. Et quand il est sorti, il s’est évanoui à la vue du sang de Mamadou Marc Kéita. En parlant, Georges est resté les yeux baissés. Et les juges de lui demander pourquoi il ne les regarde pas ? Et Georges de dire que son éducation ne lui permettait pas de regarder dans les yeux de ses interlocuteurs.  Les juges lui diront de dire la vérité pour se sauver et sauver son père.

    Pressé par les questions, Georges déclara qu’il est intervenu pour départager les bagarreurs. Et dans l’accrochage, un coup de feu a retenti et Mamadou Marc s’est écroulé et lui-même s’est évanoui. Et Nazer s’est rendu à la Gendarmerie.

    Les témoignages

    Appelée à la barre, Fatoumata Traoré (l’épouse de Nazer) dira qu’elle n’a pas assisté à la tuerie. Elle était sortie de la maison pour des gens qui pouvaient départager les protagonistes. C’est à son retour qu’elle a trouvé que Nazer avait tiré sur Mamadou Marc Kéita avant de se  rendre à la Gendarmerie.

    Tiessan Sangaré, le 2e témoin, chargera Nazer d’avoir volontairement tiré sur Mamadou Marc qui était son “grand frère”. Il dira qu’assis devant leur porte, il a assisté à la scène. Et ce n’était pas la première fois que Nazer menaçait Mamadou Marc Kéita.

    Dans son témoignage, Christine Kéita (fille de Nazer) dira que c’est Mamadou Marc qui avait insulté son père. Mais qu’elle n’a pas assisté à la tuerie.

    Assétou Camara, la mère de Mamadou Marc Kéita, racontera que son fils a été froidement tué devant elle. Au moment des faits, Georges et sa maman ont ligoté son fils avant que Nazer ne tire sur lui. Elle traitera Nazer de méchant et d’avoir cassé son mariage avec son frère. Elle dira à la Cour qu’elle a pardonné à Nazer et qu’elle ne demande rien comme dommages et intérêts.

    Dans sa plaidoirie, le ministère public dira que Nazer Kéita a volontairement donné la mort à son neveu. Et il a été aidé en cela par son fils Georges Kéita. Il  proposera de maintenir les accusés dans les liens et de les reconnaître coupables.

    Me Alifa Habib Koné, l’avocat des inculpés, plaidera que le fait reproché à ses clients est un drame. Et Nazer n’a nullement eu l’intention de donner la mort à son neveu. Il a plaidé la légitime défense et que la complicité de Georges n’a jamais été démontrée. Il demandera aux juges de tenir compte des circonstances atténuantes car l’homicide est involontaire.

    Dans l’arrêt de condamnation, la Cour n’a pas retenu les accusés dans les liens d’accusation de meurtre. Mais Nazer a été reconnu coupable de détention illégale d’arme à feu. Georges Kéita a été acquitté. Son père Nazer Kéita a été condamné à 5 ans de prison. Mais il avait passé plus de 4 ans en prison, il sera donc libéré.

                                Siaka DOUMBIA

     

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    2 COMMENTAIRES

      • Deuxième amendement de la Constitution des États-Unis d’Amérique
        détention d’arme à feu

        LIBERTÉ,LIB€RTÉ… ZOMBI€, ZOMBI€…

        Vraiment ILL€GAUX CES OCCID€NTAUXTAUX

        0 + 0 = la T€T€ à ces CCID€NTOTO…

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