La famille de Daouda Yattara a décidé de sortir de sa réserve depuis l’inculpation de leur frère, fils, il y a quelques semaines, pour trafic de sang et d’organes humains. Au nom de la famille, Abdallah Yattara, grand frère de Daouda Yattara, a animé un point de presse, le 7 avril 2021, pour s’exprimer sur le sujet.
Nous vous avons invités, dit Abdallah Yattara, pour apporter des éclaircissements par rapport à l’arrestation de mon frère Daouda Yattara. Concernant ce problème, dit Abdallah, on se demande d’abord si le commissaire principal, Mamadou Youba Diarra, a la qualité pour faire cette enquête. Pourquoi ? Répond Abdallah, parce que tout simplement il est sorti de prison le 18 août 2020 à la faveur du coup d’Etat. Il était sous mandat de dépôt pour tentative de déstabilisation du régime d’Ibrahim Boubacar Keïta. Ils étaient dix à être impliqués dans cette affaire, dont huit militaires, un civil et un policier qui était lui. Donc à la faveur du coup d’Etat dernier au Mali, dit Abdallah, il est sorti. Aucun juge n’a levé son mandat et il n’est pas encore en liberté provisoire. Est-ce qu’un tel agent est-il en mesure de faire des enquêtes ? S’interroge Abdallah Yattara. «Il est donc lui-même sur le coup d’un mandat de dépôt et n’est pas en liberté provisoire, étant sorti à la faveur de coup d’Etat. Normalement, il ne doit pasavoir la qualité, quand il est sous mandat de dépôt, quand il n’est pas en liberté effective, de pouvoir mener des enquêtes», éclaire Abdallah Yattara.
Deuxièmement, ajoute Abdallah Yattara, par rapport à la forme, Daouda Yattara a été interpellé le 8 mars dernier sans convocation, ni mandat d’amener, ni mandat d’arrêt, encore moins un mandat de perquisition de sa famille, parce que sa maison a été fouillée de fond en comble.
Aussi, poursuit Abdallah Yattara, par rapport au chef d’accusation qu’on lui reproche, le commissaire, Mamadou Youba Diarra, a appelé des organes de presse pour dire haut que Daouda Yattara est inculpé de trafic de sanget d’organes humains. Mais sur le mandat de dépôt qu’il a amené à la prison centrale de Kati, explique Abdallah Yattara, ces chefs d’accusations que lui-même a invoqués sur les réseaux sociaux, dans les organes de presse, ne figurent pas. Daouda Yattara a été interpellé et mis sous mandat de dépôt par rapport à quatre chefs d’accusations: assassinat, tentative d’assassinat, détentions d’armes illégales et coups et blessures volontaires. Et lui-même agent assermenté, ajoute Abdallah Yattara, dit sur les antennes que Daouda Yattara utilisait ces trois jeunes pour tuer des innocents dans la ville de Bamako et Kati qui lui ramenenaient leur sang et leurs organes. « Le commissaire Diarra n’a pas été suivi par les juges, parceque tout simplement il n’a pas pu amener les preuves de ces chefs d’accusations. Donc, le mobile de l’assassinat était le trafic de sang humain, le trafic d’organes humains. Mais si le mobile lui-même ne tient plus, moi je me demande juridiquement si l’assassinat mêmetient encore », a déclaré Abdallah Yattara.
Par rapport à l’affaire elle-même, appuie Abdallah Yattara, Daouda Yattara a été interpellé le 8 mars dernier. Son véhicule a été conduit par le Commissaire principal Mamadou Youba Diarra sans qu’un huissier fasse le constat. Il s’est permis de conduire le véhicule jusqu’à Kati, alors que Daouda Yattara avait ses affaires dans le véhicule comme les bijoux en or, 300.000 Fcfa. « Nous allons tirer cela aussi au clair», averti Abdallah. A Kati, affirme le grand frère de Daoua, quand on a demandé les mobiles de l’affaire au commissaire, il m’a promis de me revenir après. Entre temps, dit Abdallah, nous voyons sur les réseaux sociaux, sur la page d’Ali 24 que Daouda Yattara est interpellé pour assassinat, alors que nous-mêmes qui étions dans la cour du commissariat, qui attendions la suite, n’avions pas été informés par le chef BER qui a même berné Daouda Yattara. «Il lui a dit qu’il va prendre sa photo après qu’il va rentrer à la maison. Mais en réalité c’était pour donner ça à Ali 24 », dit le grand frère de Daouda. Et d’ajouter : « Nous voulons être aussi élucidés par rapport à la situation de la cinquième personne qui devait être arrêtée comme le commissaire l’a annoncé». Quand nous l’avons eu tardivement pour connaître sa versiondes faits, il nous a dit clairement : «Je ne suis ni de près, ni de loin mêlé à cette affaire. » Il a ajouté « qu’il ne connaît aucun de ces jeunes à part Koman qui est allé solliciter ses services pour avoir le travail.» « Ce qui est bizarre dans cette situation, c’est que Koman et les deux autres jeunes ont été arrêtés entre le 23 et 27 février. Mais c’est jusqu’au 8 mars que Daouda a été arrêté. S’il était de connivence avec ces gens, pourquoi avoir pris tout ce temps pour l’arrêter?», s’interroge-t-il. Le Chef BER, dit Abdallah, ne sait même pas qui a amené Koman à la police. Le comble dans cette affaire encore est que c’est Daouda qui a attiré l’attention, car ayant des antécédents de ces genres d’affaires (il avait été arrêté en 2005 et libéré en 2010 pour assassinat. «Si on voit donc son numéro alors qu’on cherche un présumécoupable, c’est peut être l’occasion. Sinon Koman a affirmé après qu’il a été torturé pour dire le nom de Daouda Yattara. Bien qu’on ait demandé qu’il y ait un élément nouveau qui a surgit, de reprendre l’enquête avant de les amener au parquet, le commissaire Diarra a refusé. Koman a avoué devant le juge, devant le procureur qu’il a menti sur Daouda Yattara. Vu tout ce qui s’est passé par le fait du commissaire, nous avons décidé de porter plainte contre Mamadou Youba Diarra, contre Ali 24, contre l’ORTM et contre Renouveau qui se sont permis de dénigrer ces quatre innocents juridiquement», a déclaré Abdallah.
Pour terminer, Abdallah Yattara, a dit avoir confiance dans la justice malienne. «Daouda Yattara et ses trois éléments arrêtés ne sont ni de près, ni de loin mêlés à cette affaire. C’est juste un montage rocambolesquedu commissaire Mamadou Youba Diarra, du chef BER. J’appelle les autorités de ce pays à reprendre l’enquête. Car ce commissaire est encore sous le coup d’un mandat de dépôt. Notre famille prend acte de la décision de la justice. Si Daouda est coupable, qu’il le paie. S’il ne l’est pas, qu’il soit relaxé purement et simplement».
Hadama B. Fofana