Aéroport international Bamako-Sénou: Scandale autour de 17 Milliards

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    De lourds soupçons pèsent sur la moralité du marché des travaux de rénovation de l’Aéroport international de Bamako-Sénou. L’entreprise chargée des travaux n’a aucune expérience.La preuve ? Ses ouvrages s’affaissent avant même d’être terminés. Des enquêtes sont déjà ouvertes et sur les travaux et sur la gestion des fonds.

    L’Etat malien a déboursé plus de 17 milliards de FCFA,pour offrir à notre Aéroport international le confort digne d’un Aéroport moderne. Le flou artistique qui a entouré la sélection des prestataires, la boulimie de certains cadres de la Direction des Aéroports et la cupidité des entrepreneurs menacent dangereusement le projet et anéantissent les gigantesques efforts déployés par nos plus hautes autorités. Faut-il encore attendre des siècles pour que l’Aéroport international de Bamako-Sénou réponde aux normes universelles ?

    Première vitrine du pays pour les personnalités que nous accueillons, l’Aéroport de Bamako-Sénou devrait séduire n’importe quel hôte du Mali. Mais,hélas ! Sous le regard médusé des passagers, un chantier s’est effondré tout simplement en guise d’avertissement pour les plus hautes autorités. C’est principalement le salon qui leur a été réservé, qui a donné le ton.
    On pouvait croire à un banal accident s’il s’agissait d’un vulgaire chantier de porcherie. Mais, lorsqu’on se rend compte qu’il s’agit de l’un des chantiers les plus complexes et les plus importants, il faut craindre le pire et à juste raison. C’est pourquoi, le Gouvernement vient de commettre des experts pour inspecter minutieusement les travaux.
    Selon nos sources, l’entreprise chargée de réaliser les travaux, «Grangerai», n’a aucune expérience en la matière ni au Mali, ni ailleurs.

    La preuve, c’est que les travaux étaient prévus pour 8 mois alors qu’ils trainent depuis maintenant plus de deux ans. Mieux, sur le chantier, menuisiers, tâcherons et électriciens sont de la main d’œuvre moins chère. C’est-à-dire qu’une équipe de qualification douteuse pour des travaux qui exigent une certaine technicité et un minimum de connaissance sur les matériaux et leur dosage. D’ailleurs, les ouvriers que nous avons rencontrés sur les lieux savent bel et bien que leur entreprise n’a pas les moyens ni techniques ni humains pour réaliser ces travaux. «Mon frère tu sais, nous sommes au Mali. Si tu as des relations, tu as tout. Sinon, comment comprendre que des travaux aussi complexes soient confiés à Grangerai  qui n’a aucune expérience, alors que la réputation des entreprises chinoises en la matière est reconnue à travers le monde. Va dormir !» Que faut-il comprendre de l’indignation de cet ouvrier qui se plaint également des retards de paiement des maigres salaires.

    En plus, comme le font la plupart des entreprises maliennes, Grangerai refuse de recruter l’effectif nécessaire pour les ouvrages, histoire d’économiser sur les 17 milliards encaissés. Comme pour ne rien arranger, certaines sources doutent de la qualité des matériaux utilisés sur ce chantier.

    Donc, par boulimie, les responsables de l’entreprise s’apprêtaient à rendre un ouvrage bricolé qui ne résisterait pas au moindre vrombissement des moteurs d’avion. Le constat est déjà clair et les experts sont formels. En ce début d’hivernage, malgré l’investissement colossal consenti par le Gouvernement, tous les bureaux, où presque, suintent par le toit.
    Quant aux installations électriques, il faut craindre le pire d’après un spécialiste en la matière que nous avons interrogé et qui estiment que les câbles utilisés ne sont pas appropriés. Et il n’y a pas que cela.

    Attendons le rapport des experts.
    Abdoulaye NIANGALY

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