Après la mort du jeune Mohamed Diakité étudiant à la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques de l’Université de Bamako qui a été projeté par un manège, des voix s’élèvent de plus en plus pour demander la fermeture pure et simple du Luna Park afin de procéder à un diagnostic très sérieux des équipements et installations en place du point de vue sécuritaire. Et pourtant, il avait été dit depuis longtemps que Luna Park n’offrait pas toutes les garanties de sécurité nécessaires et dignes d’un tel espace de jeux et de loisirs pour les enfants. Plus précisément, en ce qui concerne la mort tragique du jeune étudiant, nous apprenons que deux personnes sont la disposition de la justice et que les enquêtes se poursuivent. Notre propos se situe sur un autre plan. Il s’agit des mesures de sécurité et de l’emplacement du Luna Park. Ce sont les deux équations à résoudre pour que ce parc d’attraction très fréquenté puisque répondre aux aspirations des autorités et des personnes qui le fréquentent.
Au-delà des mesures de sécurité qui font largement défaut depuis l’ouverture du Luna Park, c’est l’emplacement même de l’espace qui est en cause. Les week-ends et les jours de fête, la voie déjà très fréquentée, devient un calvaire pour les usagers. S’il y a un lieu qui est bien fréquenté à la moindre fête, où tout le monde se bouscule, où la circulation devient impossible, c’est le Luna Park, sur la route de Koulikoro, une voie qui dessert pratiquement tous les quartiers des communes I et II de la ville de Bamako. Le bouchon est souvent improbable. La raison de cet engorgement routier est que des dizaines de jeunes ainsi que leurs parents, le plus souvent, se pressent aux guichets du Luna Park. Les taxis sont garés au plus pressé pour déposer leurs clients, les gens tentent de traverser alors que la police a de la peine à réguler la circulation. Les propriétaires de motos Djakartas ont du mal à garer leurs engins à deux roues. Quand aux piétons leurs droits sont bafoués. Tout ça à cause de ce parc d’attraction. Un autre fait qui prouve que les mesures de sécurité sont les derniers soucis des responsables du Luna Park, il faut d’abord passer une queue d’une bonne centaine de personnes pour accéder au guichet. Une fois le ticket acheté, même cirque pour passer le portillon. Les parents qui vont avec leurs enfants restent vigilants afin éviter que les gamins qui les entourent ne soient écrasés. A Luna Park, certains agents sont sans pitié. Le prix des auto-tamponneuses est de 500 FCFA par personne mais c’est en principe interdit aux moins de 12 ans mais le portier doit considérer la moyenne et donne le feu vert. Une autre raison des drames. Avec tous ces maux ajoutés à d’autres, si les autorités compétentes ne procèdent pas à un diagnostic sécuritaire de Luna Park, une hécatombe est à craindre. A bon entendeur salut.
Amadou Baïdy Tall