La maire de la commune I, Mme Konté Fatoumata Doumbia, est loin de s’avouer vaincue dans le bras-de-fer qui l’oppose à l’honorable Mamadou Gassama Diaby. Elle s’attaque désormais au nœud gordien de l’affaire que constitue l’immunité parlementaire de ce dernier. Une immunité qui empêche toute procédure de poursuite contre l’intéressé. Mme Konté Fatoumata Doumbia qui est convaincue qu’une telle démarche ne peut aboutir qu’avec le soutien des honorables élus de la nation en appelle à leur sens de la justice pour que Mamadou Gassama Diaby puisse répondre des accusations de tentative d’assassinat et d’incitation à la violence.
Pour l’édile de la commune I, l’Assemblée nationale ne doit aucunement rester inactive face à ce qu’elle qualifie de comportement irresponsable d’un élu national. Un député qui incite à la violence et qui prétend se faire justice est un élu de la nation qui n’honore point l’Assemblée nationale. “Le député de Yélimané mérite d’être entendu“, a asséné la maire de la commune I.
Les Conseillers de ladite commune, qui organisaient, le lundi 18 avril, un point de presse, ont également abondé dans le même sens et se sont dit, tous sans exception, solidaires de la démarche de leur maire.
Auparavant, le dimanche 17 avril, ce sont les Conseillers Adema du district de Bamako qui ont vivement condamné l’agression dont a été victime leur collègue avant de condamner l’attitude du député de Yélimané.
Au sein de l’Adema dont Mme Konté est la présidente du mouvement des femmes et non moins 6 ème vice-présidente du parti, on n’est pas du tout content du mutisme observé par les amis de Soumaila Cissé. Alors que l’URD et l’ADEMA entretiennent, dit-on, de bons rapports. “Aucun message, encore moins une simple démarche de soutien de l’Urd n’a été entamée à l’endroit de notre parti“, a déploré pour sa part un responsable du parti de l’abeille. Ce qui n’est pas pour arranger les choses en faveur de Mme Konté, décidée à obtenir, vaille que vaille, la levée de l’immunité parlementaire de l’honorable Gassama.
C’est dire donc que même si l’Assemblée nationale venait à être saisie d’une quelconque demande de levée d’immunité, l’Urd devrait s’y opposer.
Cependant, la levée d’une immunité parlementaire doit obéir à certains préalables. Mme Konté, la plaignante écrit tout d’abord au procureur et ce dernier peut en ce moment saisir l’Assemblée nationale qui, à son tour, met en place une commission chargée d’étudier la question. Au moment où nous mettions sous presse, rien n’avait encore été formellement établi par la maire de la commune I.
On voit difficilement l’Hémicycle prêter une attention particulière à cet appel du pied de Mme Konté au risque d’ouvrir un précédent qui peut s’avérer très fâcheux pour un certain nombre d’entre eux, compromis dans de sales affaires.
Ce feuilleton Mamadou Gassama Diaby-Mme Konté Fatoumata Doumbia est au centre de toutes les discussions dans les coins et recoins de Bamako et beaucoup s’étonnent qu’un député puisse avoir des rapports très tendus avec un autre élu, de surcroît une maire d’une commune de Bamako. A y voir de plus près, nous nous rendons compte que des motivations politiques ne sont pas étrangères à cette passe d’armes entre les deux élus.
Récemment, lors des élections partielles du 6 février tenues dans la commune rurale de Toya, fief du député étrangleur, l’Adema l’avait emporté haut la main avec 6 Conseillers. Au grand dam de l’honorable Diaby qui, dit-on, avait juré d’administrer une “déculottée” au parti Adema. L’architecte de cette victoire, nous a-t-on dit, n’est personne d’autre que Mme Konté qui, lors de la campagne, a mobilisé les femmes et les jeunes de la localité. C’est elle aussi qui conduira la très forte délégation de l’Adema aux côtés de Dioncounda Traoré pour célébrer la victoire du parti. Cette pilule à avaler fut très amère pour l’honorable député qui a décidé de rendre la vie difficile à Mme Konté dans son fief de la commune I.
Bruno D SEGEBDJI