Après le meurtre de Boubacar Sidiki Nasogo à Boulkassoumbougou : Les jeunes du quartier ont marché sur le 12ème Arrondissement pour tenter de tuer le bourreau

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    C’est  après avoir fait usage de gaz lacriminogène que les policiers du 12ème Arrondissement  sont venus à bout de nombreux jeunes de Boulkassoumbougou décidés à venger la mort de leur ami, Boubacar Sidiki Nasogo,  tué par un voisin du même quartier répondant au nom de M. Ouologuem. C’était dans la journée de dimanche 24 octobre 2010.

    Le poste de police de Boulkassoumbougou se trouvait lors de notre passage en état de siège. Personne n’entre, personne ne sort. Toutes les issues menant audit commissariat sont jalousement surveillées par les limiers du 12ème arrondissement. Ceci pour ne pas donner la moindre occasion aux amis de la victime d’arriver à leurs fins, à savoir extraire M. Ouologuem de sa cellule et le tuer. Toute la journée d’hier, le quartier était dans une forte ébullition. Comme pour dire que c’est une poudrière qui peut sauter à tout moment. Que s’est -il réellement passé pour qu’on en arrive à ce stade?

    Nous sommes le dimanche 24 octobre 2010. Un jeune garçon, un des nombreux enfants de M. Ouologuem, s’aventura dans la devanture de la famille Nasogo où se trouvait garée la voiture de Boubacar Sidiki Nasogo, fils de Mamadou Nasogo, transitaire et de Lalla Haidara fonctionnaire à la perception de Quinzambougou. L’enfant s’approche de la voiture de celui qu’on surnomme Boua  et se met à  faire des graffitis dessus. Entre- temps, Boua sort de la maison et tombe sur les faits. Il se saisit de l’enfant et lui administre quelques gifles. L’enfant, les larmes aux yeux,  s’est aussitôt empressé dans la famille pour informer sa maman de sa mésaventure.

    Naturellement, le réflexe de toute maman dans ce genre de situation, c’est de se confier à son époux, M Ouologuem. Lequel entre dans une colère noire et demande à un  de ses voisins, dont la blanchisserie est contigüe à sa maison, d’aller lui chercher Boubacar Sidiki Nasogo. Le blanchisseur va faire la commission, mais sans succès.

    Finalement, après plusieurs tentatives, Sidiki se présente à Ouologuem qui, aux dires des témoignages recueillis sur place, est en ce moment déjà armé d’un gourdin. Sidiki alias Boua, qui ne se doute de rien, s’approche de plus près de son interlocuteur, mais c’est pour recevoir le coup mortel à la tête. Il tombe aussitôt. Du sang jaillit de sa tête. Il tente de se relever, mais c’est pour s’affaisser une nouvelle fois. Dans un dernier souffle, il parvient à se redresser. Un de ses frères accourt pour lui porter secours. Le sang coule à flots et affole ses parents obligés de l’amener d’urgence au Centre hospitalier universitaire de Gabriel Touré. Un centre qu’il ne verra jamais, puisqu’il rend l’âme en cours de route.

    Le bourreau, à savoir M. Ouologuem, après avoir donné ce coup mortel au jeune Nasogo et avant même que la nouvelle de la mort de ce dernier ne fasse le tour du quartier, a pris soin d’amener sa famille en un lieu sûr, avant d’aller se constituer prisonnier, au commissariat du 6ème Arrondissement. De là, il est transféré au 12ème Arrondissement, juridiquement compétent en la matière car sis dans le quartier où a  eu lieu le drame.

    Dans la nuit du lundi 25 octobre, les proches de la victime, ayant appris que Ouologuem est en garde à vue au 12ème arrondissement, se sont dirigés sur les lieux avec la ferme intention de le tuer. Ils ont été dispersés par les éléments dudit commissariat. Hier mardi, jour des obsèques, les jeunes ont profité de la situation pour marcher sur le commissariat. La police a dû employer la méthode forte pour  les dissuader.

    Il faut préciser que le jeune Nasogo, qui vient ainsi d’être tué, est revenu fraîchement de ses études en Tunisie et s’apprêtait à prendre service dans une mine de la place. Autant de choses qui en rajoutent à la frustration des jeunes du quartier..

    Abdoulaye DIARRA

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