Censé faire revivre la Cité des 333 Saints après la crise, le Week-end culturel et artistique de Tombouctou (Wact) devient un festival de brigands. Et l’organisateur, Moulaye Haïdara dit Georges, reste introuvable de nos jours.
Annulé en raison de l’état d’urgence, la première édition du Week-end culturel et artistique de Tombouctou (Wact), qui devrait se tenir du 21 au 22 novembre 2015, n’a pas fini de livrer tous ses secrets. Fini la période d’euphorie qu’a suscité un tel événement, car articles, acteurs et membres de l’organisation courent toujours derrière leurs sous. Et celui qui est censé gérer la facture, Moulaye Haïdara, ne répond plus au téléphone.
Pourtant, selon des sources concordantes, le jeune homme a encaissé plus de 15 millions auprès des partenaires et parrains de l’organisation. Pour ainsi dire, ce sont plusieurs bonnes volontés qui ont apporté assistance et soutien, soit matérielle, soit ou en espèces à l’organisation du Week-end culturel et artistique de Tombouctou.
D’abord, au tout début de l’organisation, nombreux étaient les acteurs qui doutaient des compétences et de la crédibilité de Moulaye Haïdara pour gérer l’organisation. Et au finish, en plus des artistes dont les cachets restent impayés, d’autres créanciers de la ville de Tombouctou attendent d’être réglés.
Selon toute vraisemblance, le jeune Georges a une autre idée dans la tête : rouler tout le monde dans la farine. Pour beaucoup d’observateurs, pas étonnant, car si Moulaye Haïdara dit Georges a pu s’aventurer dans cette activité, c’est juste parce qu’il avait bénéficié de la complaisance du pouvoir. Tout long de ses démarches, il a joué et usé du trafic d’influence pour obtenir gain de cause. Comble de l’ironie, Moulaye Haïdara, qui ne répond plus aux appels de ses créanciers, s’est marié la semaine dernière.
Harouna COULIBALY