Six cultivatrices du cercle de Kangaba sont mises aux arrêts depuis plusieurs mois suite aux différends avec des orpailleurs asiatiques qu’elles accusent d’obstruer le marigot qui alimente leur champ de riz.
Que restera-t-il de notre environnement à cette allure d’exploitation non contrôlée des ressources aurifères ? C’est la question qui taraude les esprits de bon nombre de nos compatriotes car il suffit de faire un tour dans des zones comme Kenieba, Kangaba, pour se rendre à l’évidence des dégâts causés sur l’environnement.
De grosses machines sont déployées par des Asiatiques, notamment les Chinois qui extraient l’or dans le fleuve, sur terre au vu et au su de tout le monde et en violation de toutes les règles environnementales en la matière. Ainsi, il nous revient également que ces exploitants agissent souvent avec la complicité soit des villageois soit des autorités locales. Conséquence : plus de ressource halieutique, idem pour les parcelles cultivables.
C’est le cas, de nos jours, des habitants du village de Dangan dans le cercle de Kangaba dont des femmes qui ont déployé la manière forte pour exprimer leur ras- le-bol. Elles ont saccagé des machines lourdes de ces Asiatiques car, faut-il le rappeler, en plus de la décision d’octobre 2021 du Préfet de Kangaba interdisant ces exploitations illégales, les populations de Dangan avaient donné des consignes fermes sur l’interdiction formelle d’exploiter une parcelle censée contenir une quantité importante d’or. Ladite parcelle est traversée, selon nos sources, par un grand marigot qui alimente en eau plus d’une centaine d’hectares de riz.
Ces migrants asiatiques, au motif qu’ils détiennent des documents délivrés par nos plus hautes autorités, ont investi les lieux avec de grosses machines. Conséquences : le grand marigot est bouché à plusieurs centaines de mètres et l’eau n’atteint plus les champs de riz. Les cultures de riz se dessèchent subitement faisant voler en éclats l’espoir de tout un village.
Furieuses devant cette situation, ces vieilles mamans ont mis du feu à 4 bulls des Chinois. La gendarmerie s’en est mêlée et a facilité l’acheminement des ménagères chez le juge de paix qui les a jeées toutes en prison, en dépit d’un papier du préfet de Kangaba qui interdisait les orpailleurs à mener leurs activités. Sauf que nos jours, ces dames croupissent à la prison centrale de Kangaba, suite à l’indifférence des organisations de défenses des droits des femmes et celles de protection de l’environnement.
D’ailleurs, une grande assemblée générale de dénonciation était prévue hier jeudi 14 avril, avant d’être reportée à la dernière minute. En tout cas, de Kangaba à Bamako, des voix commencent à s’élever pour réclamer sans délai la libération de ces six dames.
Affaire à suivre !
Kassoum THERA