Application de la vindicte populaire sur un policier à l’ACI 2000 : Un lynchage, plusieurs versions

    2

    Un Sergent de police du nom d’Aboubacar Konaté a été violemment tabassé en plein cœur de l’ACI 2000 par une foule en colère, le jeudi 10 août, aux environs de 09 h. Pour expliquer les raisons de ce qui s’assimile à une vindicte populaire, la version de la Direction générale de la police nationale est complètement différente de celles de certains témoins de l’action. Pour le ministère, le policier voulait juste récupérer le numéro de téléphone d’une dame. Pour les témoins, le policier avait l’intention de s’emparer de la  moto  de deux personnes, à savoir, le jeune homme et sa tante pour disparaître. En un mot, une tentative de braquage.

    Dans un communiqué, la Direction générale de la police nationale donne sa version des faits. Selon ce communiqué, tout a commencé ce jeudi 10 août 2017 aux environs de 09 heures. Un Sergent de police du nom d’Aboubacar Konaté a eu des altercations avec deux usagers de la route. L’incident s’est déroulé à l’ACI 2000 lorsqu’un jeune nommé Demba Dembélé, transportant à moto sa tante Déa Dao quand celle-ci a été sollicitée par le Sergent Konaté pour avoir son numéro de téléphone. Face au refus de la dame, selon les témoignages, le policier l’accabla d’injures grossières. C’est en ce moment que Déa et son neveu l’ont poursuivi pour qu’il leur donne les raisons des injures proférées.

    Selon le communiqué, les échanges ayant dégénéré, une foule de curieux a vite convergé vers le lieu de l’incident. Pour ainsi échapper à un lynchage potentiel, le Sergent Aboubacar Konaté s’est vite dégagé de la foule en tirant des coups de feu qui ont blessé le jeune Demba Dembélé. Dans sa fuite, face à la clameur publique, le Sergent Konaté a également assommé un gardien de 38 ans en la personne d’Abdoulaye Sanogo, après l’avoir blessé à la tête avec la crosse de son arme. Celui-ci voulait l’arrêter au moment où il se sauvait. Finalement, le policier a été rattrapé et violemment tabassé par le public.

    La Direction précise que les trois victimes ont été admises aux urgences de l’hôpital Gabriel Touré. Les blessures de Demba Dembélé se situent au flanc et bras gauche ainsi qu’à la partie supérieure gauche de sa poitrine. Le Sergent Aboubacar Konaté est pour le moment dans le coma et sera entendu dès qu’il se sera rétabli afin qu’il donne également sa version des faits.

    Dans le communiqué, la Direction générale de la police nationale rassure la population que toutes les dispositions, tant sur le plan disciplinaire qu’administratif, seront prises pour faire la lumière sur cet incident avant d’ajouter qu’une communication ultérieure précisera les conclusions de l’enquête ouverte par le 14è arrondissement.

    Par contre, du côté des témoins, cette version de la Direction ne tient pas du tout. Selon eux, il s’agit d’une tentative de braquage en plein jour, comme on a l’habitude de le voir à Bamako. Pour les témoins de la scène, ce policier voulait arracher la moto d’un jeune homme, accompagné de sa tante, qui ne s’est pas laissé faire. Et c’est ainsi qu’une violente altercation entre le  policier et le propriétaire de la moto s’est survenue. Au cours de laquelle, le policier a fait usage de son arme en tirant sur le jeune. Après ce forfait, la foule en colère est passée à l’action pour appliquer la justice populaire sur le policer. Malheureusement, au lieu de livrer le policer à un commissariat, la foule a décidé autrement  en appliquant la justice populaire. Le jeune sergent a été violemment tabassé et laissé pour mort. Aux dernières nouvelles, le policer serait dans le coma.

    Alors, qui dit la vérité ? Les prochains jours nous édifieront davantage pour faire la lumière sur cette affaire. Une seule chose est sûre, il y a trop de zones d’ombre dans cette affaire. Comment une affaire de numéro de téléphone peut-elle amener un policier en service à agresser des citoyens ? Les résultats de l’enquête nous diront davantage. Cette énième justice populaire prouve une fois de plus encore que les citoyens ne font plus confiance à notre justice. Pire, aller jusqu’à tabasser un porteur d’uniforme dans cette condition est vraiment inquiétant.

    Affaire à suivre…

     Wassolo

    Commentaires via Facebook :

    2 COMMENTAIRES

    1. Nul n’a le droit de se rendre justice, certe. La plus part de nos porteurs d’uniforme doit être éduquer par la rue. Rien n’oblige la bonne dame a lui remettre son numéro si cette version est vraie. Quelle impolitesse?. Et, si la version de la moto est vraie; la manière a beaucoup manquée. On leur dit tout le temps de ne pas pourchasser les usagers sur la voie publique, il y’a mille manières de les arrêter. Hélas, leur comportement est à l’image du pays. La loi est foulée aux pieds par d’abord ceux la qui sont chargés de respecter et de faire respecter la même loi. Malheureusement sa hiérarchie va le protéger surtout s’il est sous-couvert d’un gros bonnet de l’état.

    2. la police malienne mérite le châtiment divin plus corporel. la justice, la police et l’ortm sont les institutions auxquelles le peuple doit exiger des comptes pour faire avancer ce pays. le mali a la justice et la police les plus corrompues de la sous-région.
      l’inachèvement de mars 1991 est du aux 3 corps. vous voulez rendre ce pays bon à vivre, et bien, débarrasser du mali cette police, cette justice et Ortm. sans le ménage dans ces 3 corps, le mali sera toujours sous la coupe de l’injustice, le taraud de toutes les dérives.

    Comments are closed.