Alerte ! Les deux ponts de Bamako en état de dégradation

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    La résistance du pont des Martyrs et celle du roi Fahd, reliant les deux rives du District de Bamako est incertaine.  Ces ponts sont soumis à des opérations de dégradation perpétuelles mettant leur résistance à rude épreuve avec, à la clé, le danger que cela représente aussi bien pour les usagers et pour l’environnement. C’est ce que viennent de révéler les conclusions d’une étude conjointement menées par  l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) chercheurs partenaires du Mali.

    Selon l’institut de recherches français, les ponts de Bamako sont en danger. Et  faut s’attendre  au pire.

    Selon les conclusions d’une étude publiées la semaine dernière par l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), le fleuve Niger, en amont et en aval de l’agglomération de Bamako, est confronté à une dégradation fatale pour l’écosystème, mais aussi pour l’homme et les infrastructures.

    Les spécialistes de l’IRD et des chercheurs partenaires du Mali viennent en effet de révéler que le lit du fleuve Niger se creuse dans sa partie malienne. Contrairement au phénomène d’ensablement en aval du delta intérieur du fleuve Niger. Les observations scientifiques mettent en lumière une baisse du niveau de sable dans son lit sur son cours supérieur.

    Selon l’IRD, cette baisse est liée au prélèvement excessif de sable et de gravier servant de matériaux de construction. Précisément pour l’extension urbaine de Bamako. Toute chose qui explique l’élargissement de ce secteur.

    On constate à l’heure actuelle, une l’exploitation abusive et incontrôlée du sable et du gravier : plus de 60 sites d’extraction et de stockage principaux en activité le long du fleuve Niger sur 150 Km à proximité de la capitale malienne.

    La filière emploie au moins 15.000 personnes, selon l’IRD. Ces exploitants vont prélever du sable et du gravier à plus de trois mètres de profondeur. Pire, différentes enquêtes ont montré qu’entre 15 et 20 millions de m3 de matériaux  auraient été extraits du fleuve Niger de 2000 à 2006. Entre  Kangaba, localité à 95 Km au Sud-ouest de Bamako, et Koulikoro (60 Km au Nord-est du District). En un mot, en amont et en aval de l’agglomération de notre capitale.

    Les chercheurs de l’IRD préviennent que cette exploitation massive et incontrôlée du sable et du gravier du fleuve à plusieurs conséquences pour l’écosystème, les hommes et les infrastructures. Pour ce faire, ces chercheurs ont alertés par rapport à d’éventuelles  déstabilisations des ponts, barrages, digues ou quais… se trouvant dans la zone concernée. Ce qui revient à dire que  les ponts de Bamako, même celui attendu, ne seront pas à l’abri. Si toutefois les exploitations massives et incontrôlées continuaient.

    Par ailleurs, ce fléau réduit les terres arables, rend difficile l’accès à l’eau, diminue la productivité de la pêche (en perturbant les peuplements de poissons). Bref, autant de sources d’inquiétudes dans un pays comme le Mali dont les ressources économiques sont faibles.

    Le moins que l’on puisse dire, quand bien même le secteur réduit le lot des chômeurs et nourrit des nombreuses familles, le gouvernement  doit prendre des mesures adéquates allant dans le sens de sa réglementation. Ceci, pour le bonheur de tous.

    En attendant et compte tenu de la dégradation avancée, il faudra bien colmater les brèches.  

    Oumar Diakité

     

     

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